Retravailler. Ca y est! Contrat signé... Je prends 6 mois fermes, la période aime les CDD... Mais si tout va bien (Y'a pas de raison! Hein! Y'a pas de raison...) ça sera reconduit... j'y crois bien là...
Reconsommer. Et hop! Je m'achète une automobile. C'est très banal d'avoir une voiture, mais je n'en avais pas. Avoir une voiture en centre ville est une aberration. Bon. Là, j'en ai besoin. Pour aller bosser. En plus on m'a piqué mon vélo. Et le job est à l'autre bout du département. 90 km en vélo, c'eut été un peu prétentieux. Mon horrible banque (on n'aime jamais sa banque non?) a accordé un crédit à une chômiste promise à un CDD.
Repenser les mois qui viennent. Aller un jour s'installer ailleurs. Troquer l'hyper-centre de la deuxième ville de France contre la campagne d'Alphonse Daudet. C'est la foire aux santons en ville. Ca tombe bien! Je regarde les petites statues coloriées, certaines sont très belles, très réalistes, très variées, avec beaucoup de détails...
Reparler tranquillement à mon ex. Le temps passe. Apaisement. Retrouver ses défauts charmants ? Non. Ca non. Mais lui retrouver des qualités.
Relire mon horoscope. Dans Marie-Claire, il est hyper top pour l'année qui vient. Un truc de fou.
mercredi 18 décembre 2013
lundi 25 novembre 2013
Putain! Deux ans...
Dita fête les quatre ans de son joli Boudoir... Et je m'aperçois que moi aussi, j'ai un anniv' de blog... Deux ans. Novembre 2011, novembre 2013. Ce blog m'a accompagnée, vous m'avez accompagnée durant ce temps changeant...
Je suis rentrée dans la bloggosphère par hasard, par curiosité, presque par effraction... La lecture admirative de certaines pages, de certains "anonymes" qui me sont devenus familiers m'a incité, "comme tout le monde", à lancer ma bouteille dans l'océan du web.
Je trouve fascinant ce phénomène tout à fait moderne du retour à l'écriture par le journal intime, drôle parfois, poétique, érotique, photographique, politique, ce morceau de soi partagé anonymement sur la toile... Je trouve ça fascinant et n'ai pas assez de temps pour lire tout ce que je voudrais...
Un blog érotique d'abord, comme une sorte de défi à moi-même, raconter mes expériences nouvelles et récentes de libertinage et de pluralité, puis de BDSM... Mes expériences amoureuses. Ma double vie... Mon passé un peu tumultueux, mes Antilles, racontées tout au long d'avril en 2012, tandis que R nous disait son Brésil en une vingtaine d'épisodes haletants... Je m'en souviens. Mes rencontres et mes coups de lune, le blues et le printemps, la douceur de sa peau , les hommes, ma séparation....
Et puis quelques commentaires, quelques personnes qui m'ont suivie, des bloggeurs qui s'arrêtent en prévenant gentiment, d'autres qui s'enfuient, laissent tout en plan, certains qui s'excusent, qui s'expliquent... Partis vers d'autres bonheurs ou d'autres galères... Deux ou trois rencontres dans la vraie vie (pas beaucoup, et rien qui soit du domaine amoureux... bandes de curieux!), des complicités, des mails, des pensées, des textos échangés avec quelques uns, quelques unes, comme des allumeurs (des allumeuses!) de réverbères...
Et ce blog qui est aujourd'hui rien moins qu'érotique, devenu un partage épisodique de ce qui me traverse.
Les choses ont beaucoup changé pour moi en deux ans.
Mais c'est bien, c'est la vie. Et finalement, on partage pas mal sur ce foutu web, sous l'oeil de la NSA, de Google, de Big Brother (COUCOU!), dans cette virtualité qui a souvent des accents de vérité et de sincérité que l'on retrouve assez rarement dans la dite "vraie vie".... Parce que c'est (souvent) la vraie vie!
Spécial dédicace : Dita, R, CUI, DDM, Eric, les quatre Pétroliens, l'Onirique, Chut, Flow, Peel, avec lesquels j'ai échangé un peu plus que des commentaires... Merci à vous et merci à tous les autres que je lis et qui me lisent, que je commente et qui me commentent parfois. Ou pas!
Tchin tchin!
PS : Je suis une grande sentimentale...
Je suis rentrée dans la bloggosphère par hasard, par curiosité, presque par effraction... La lecture admirative de certaines pages, de certains "anonymes" qui me sont devenus familiers m'a incité, "comme tout le monde", à lancer ma bouteille dans l'océan du web.
Je trouve fascinant ce phénomène tout à fait moderne du retour à l'écriture par le journal intime, drôle parfois, poétique, érotique, photographique, politique, ce morceau de soi partagé anonymement sur la toile... Je trouve ça fascinant et n'ai pas assez de temps pour lire tout ce que je voudrais...
Un blog érotique d'abord, comme une sorte de défi à moi-même, raconter mes expériences nouvelles et récentes de libertinage et de pluralité, puis de BDSM... Mes expériences amoureuses. Ma double vie... Mon passé un peu tumultueux, mes Antilles, racontées tout au long d'avril en 2012, tandis que R nous disait son Brésil en une vingtaine d'épisodes haletants... Je m'en souviens. Mes rencontres et mes coups de lune, le blues et le printemps, la douceur de sa peau , les hommes, ma séparation....
Et puis quelques commentaires, quelques personnes qui m'ont suivie, des bloggeurs qui s'arrêtent en prévenant gentiment, d'autres qui s'enfuient, laissent tout en plan, certains qui s'excusent, qui s'expliquent... Partis vers d'autres bonheurs ou d'autres galères... Deux ou trois rencontres dans la vraie vie (pas beaucoup, et rien qui soit du domaine amoureux... bandes de curieux!), des complicités, des mails, des pensées, des textos échangés avec quelques uns, quelques unes, comme des allumeurs (des allumeuses!) de réverbères...
Et ce blog qui est aujourd'hui rien moins qu'érotique, devenu un partage épisodique de ce qui me traverse.
Les choses ont beaucoup changé pour moi en deux ans.
Mais c'est bien, c'est la vie. Et finalement, on partage pas mal sur ce foutu web, sous l'oeil de la NSA, de Google, de Big Brother (COUCOU!), dans cette virtualité qui a souvent des accents de vérité et de sincérité que l'on retrouve assez rarement dans la dite "vraie vie".... Parce que c'est (souvent) la vraie vie!
Spécial dédicace : Dita, R, CUI, DDM, Eric, les quatre Pétroliens, l'Onirique, Chut, Flow, Peel, avec lesquels j'ai échangé un peu plus que des commentaires... Merci à vous et merci à tous les autres que je lis et qui me lisent, que je commente et qui me commentent parfois. Ou pas!
Tchin tchin!
PS : Je suis une grande sentimentale...
lundi 28 octobre 2013
Changer de vie ?
Drôle de temps. Il fait beau, il fait chaud, la mer n'a pas refroidi. Je me suis baignée aux Calanques mercredi dernier. Elle était délicieuse. Hier, dimanche 27 octobre, c'était jupette et débardeur, sandales et lunettes de soleil... Le printemps dernier, on l'a beaucoup attendu le beau temps. Et voici que j'ai envie de fraîcheur et de champignons, de marrons chauds et de feux de cheminée. Ca viendra bien assez vite et comme d'hab' je râlerai de l'interminable hiver.
En ce moment, je profite du beau temps pour sortir mon petit pointu, il est un peu à ras de l'eau et je lance mes filets partout sur la Mer du Job... Une mer très calme qui parfois s'agite de quelques bans d'annonces ou de contacts prometteurs... Plutôt du menu fretin que du gros poisson... Quoique...
J'attends en ce moment de voir si enfin mon filet va avoir des mailles assez fines et nerveuses pour que je remonte une prise... Que j'espère belle...
Et je changerais peut-être de vie. De ville. De région. Ou pas. Mais je crois que malgré la beauté de Marseille, malgré les amis, les potes, le Mistral, la lumière, la mer, le bleu, les falaises de calcaire, les supions à la plancha et le marché de Noailles où le monde entier tient en quelques sacs d'épices, malgré tout cela, je crois que je suis prête. Ou presque...
Vamos a ver.
A part ça, Lou Reed est mort et on m'a volé mon vélo. It's a perfect day...
En ce moment, je profite du beau temps pour sortir mon petit pointu, il est un peu à ras de l'eau et je lance mes filets partout sur la Mer du Job... Une mer très calme qui parfois s'agite de quelques bans d'annonces ou de contacts prometteurs... Plutôt du menu fretin que du gros poisson... Quoique...
J'attends en ce moment de voir si enfin mon filet va avoir des mailles assez fines et nerveuses pour que je remonte une prise... Que j'espère belle...
Et je changerais peut-être de vie. De ville. De région. Ou pas. Mais je crois que malgré la beauté de Marseille, malgré les amis, les potes, le Mistral, la lumière, la mer, le bleu, les falaises de calcaire, les supions à la plancha et le marché de Noailles où le monde entier tient en quelques sacs d'épices, malgré tout cela, je crois que je suis prête. Ou presque...
Vamos a ver.
A part ça, Lou Reed est mort et on m'a volé mon vélo. It's a perfect day...
vendredi 4 octobre 2013
Si j'avais su...
Bon... Après avoir trouvé sur le ouèbe ce que vous lirez ci-dessous et fait un copié/collé, j'avais publié la semaine dernière le post ci-dessous...
Puis, je l'avais retiré très vite, considérant que c'était quand même un peu un post de feignasse...
Dita m'ayant envoyé un petit mot pour me dire qu'elle l'avait trouvé somme toute savoureux, (merci Dita!) je le recolle!!!
"Les femmes asiatiques révèlent leurs secrets pour garder un homme heureux
C’est par le biais du webmagazine anglais Weekly World News que nous découvrons les secrets des femmes asiatiques pour garder une bonne relation au sein du couple à notre époque !
En effet, le philosophe Sunthron Phu (19e siècle) avait récolté des informations dans toute l’Asie pour comprendre la pensée féminine au sujet des relations de couple...
Les 14 principales règles tirées de son livre, Maxims for Teaching Women,
révèlent de quelle façon les femmes asiatiques se connectent aux hommes
et de quelle manière elles construisent une relation satisfaisante avec
leur partenaire.
Les 14 règles
* certaines règles ci-dessous sont adaptées pour notre époque par le magazine
* certaines règles ci-dessous sont adaptées pour notre époque par le magazine
1.) Ton homme est ton RoiN’oubliez jamais que votre petit-ami devient une priorité absolue. Plus que vous, vos parents, vos intérêts extérieurs, et même vos enfants, votre homme est la chose la plus importante dans votre vie.2.) Se lever tôt
Soyez sûres de vous réveiller avant lui dans la matinée afin que vous puissiez lui faire un joli petit déjeuner sain et s’assurer que sa journée commence bien.
S’il doit se réveiller et partir de la maison avant, soyez sûr qu’il trouve quelque chose de déjà prêt dans la cuisine.
3.) Ne jamais le harceler !
Ne faites jamais de scènes de ménages (disputes).
S’il veut boire (de l’alcool) plus que d’habitude après son arrivée à la maison, c’est que ça a un rapport avec sa journée de travail. S’il oublie de sortir les poubelles alors faites-le, etc…
4.) Soyez à la maison pour lui
Quand il rentre à la maison après une longue journée de travail, essayer d’être là pour lui. Si vous êtes aussi occupée la journée, essayez toujours de rentrer à la maison aussi vite que possible.
5.) Souriez
Quand votre homme rentre à la maison, accueillez-le avec un sourire sincère. Si vous le pouvez, apportez-lui une boisson fraîche, ça fera son petit effet.
6.) Préparez le diner
Parce que vous êtes déjà à la maison ou devriez y arriver avant lui, faites un délicieux dîner qu’il pourra manger peu après son retour.
Et, s’il montre quelques signes de fatigue à cause de son travail, faites-lui un petit massage.
7.) Laissez-le sortir avec ses amis
Ne vous énervez pas s’il veut sortir une soirée pour voir ses amis ou faire du sport avec eux. Montrez-lui votre soutien en l’aidant à faire son sac de sport ou en lui emballant une boisson fraîche et un snack.
8.) Demandez d’abord
Si vous prévoyez d’utiliser des sommes d’argent importantes avec votre salaire (ou le sien), n’oubliez pas de lui en parler avant. (Laissez-le s’investir dans vos projets personnels)
9.) Renoncer à la télécommande (faire des concessions/compromis)
Laissez votre homme décider ce qu’il faut regarder à la télévision. (Surtout s’il a acheté) La même chose vaut pour la VOD, les films et la location.
10.) Soyez docile !
Ne faites pas ce qu’il n’aimerait pas. Et ne vous plaignez pas. Si votre homme ne veut pas regarder avec vous une émission ou s’il ne veut pas que vous sortiez ce soir-là, écoutez-le.
Cela vous apportera du bonheur dans votre couple. (relation au sein du couple)
11.) Soyez sauvage au lit !
Envoûtez-le. Si votre homme aime les sous-vêtements sexy, alors portez-en.
Soyez timide et pudique en présence des autres, mais quand les lumières s’éteignent, lâchez-vous, et il vous rendra heureuse. Laissez-lui savoir qu’il est le seul homme au monde pour vous.
12.) Intéressez-vous un peu au Sport (Avoir un sujet léger de conversation en commun)
Si vous connaissez une ou deux choses sur le sport, cela fera un bon sujet de conversation s’il commence à l’aborder.
13.) Restez en forme
Votre partenaire doit être fier que vous soyez sa petite-amie/femme alors faites attention à votre ligne, et habillez-vous bien.
14.) Garder les choses propres
Gardez votre maison toujours propre. Faites ça et votre partenaire préférera rester à la maison. Il ne devrait pas avoir à chercher ses chaussettes ou des sous-vêtements propres."
lundi 16 septembre 2013
Gai gai, marions-nous!
La non-demande en mariage. Georges Brassens.
So what ? Se marier ? Pourquoi se marier ? Ben oui, mais là...
Philippe et Jean-Christophe se sont mariés.
Et voyez-vous, si on peut trouver toutes sortes de défauts au mariage, si nous-mêmes nous débattons dans nos soucis de vieux mariés, si nous trouvons que finalement ça n'a pas grand sens, ce jour là, dans la salle comble de la mairie, devant une jeune adjointe émue qui a sans ambages expliqué que c'était son premier mariage pour tous, qu'elle en était très heureuse, elle bafouillait un peu, quand ils se sont dit oui, on s'est tous levé et on a applaudi à tout rompre. On a sifflé, on a crié, on a pleuré, on a ri... Un vrai match de l'OM!!!
Jean-Christophe vient d'une famille catholique très traditionnelle, à laquelle il n'a pas parlé pendant plus de 20 ans après son coming out. Son frère est prêtre. Ca a été très difficile. Et là, ils étaient tous là, ses parents, ses frères et soeurs, ses cousins...
Au repas, avec un petit discours en rimes, un diaporama un peu cucul, ils ont accueilli Philippe dans leur famille. C'était maladroit, touchant, sincère... C'était bien.
L'un a 55 ans et l'autre 49... It's been a long way...
Après? Ben... je suis rentrée un peu pétée à 3 du mat' après avoir dansé le rock et la cumbia avec plein de pédés branchés, tous plus mignons les uns que les autres ... Pfffff!!!! C'est pas comme ça que je vais me remarier moi!
lundi 2 septembre 2013
Stilettos. Savoir être légère (2)...
La plupart d'entre nous (les filles) aimons bien être sexy, ou à tout le moins enfiler des fringues seyantes qui soulignent nos qualités... De façon ouverte ou plus discrète. A moins d'être vraiment down, le genre "fille perdue,cheveux gras", dès qu'on sort, pour aller bosser ou ailleurs, on fait toujours attention à soi, maquillage, coiffure, silhouette et vêtements, bijoux, parfum... et les CHAUSSURES!!!
Les magazines "féminins", les suppléments week-end des journaux sérieux, nous abreuvent de conseils divers et variés, des 1000 façons de cacher ou de mettre en valeur tel ou tel défaut, tel ou tel atout. On a des garde-robes en général assez fournies, on est fashionista ou au contraire, on se moque de la mode (ou on fait semblant), et toujours, toujours, l'habit fait la nonnette. Mais ce qui peut vraiment transformer une femme quelconque (j'parle pas pour nous hein!) en créature de stupre et de luxure, ce sont ses chaussures.
J'aime les chaussures. Quand je suis partie à Buenos Aires, j'en ai ramené 5 paires. Un minimum pour danser. J'ai 12 paires de chaussures de tango, et je suis encore assez modeste par rapport à certaines de mes petites camarades.
Quand je fais du shopping, quand je musarde sur des sites de vente par correspondance, quand je vernis mes orteils en rouge sombre ou en orange fluo, quand j'achète 4 paires de tongs pour en avoir une de chaque couleur, quand je regarde d'un oeil distrait les défilés de haute couture à la téloche, quand j'enfile une robe, je pense à mes chaussures, à celles que j'ai, à celles que j'aurai... J'en ai une quantité un peu invraissemblable, des hautes, des plates, des escarpins, des sandales, des bottes, des santiags... Regardez mes pieds et vous saurez quelle est mon humeur du jour!
Mon amoureux adore mes pieds (petits), et c'est le premier homme de ma vie qui m'achète des chaussures. Elles ont toujours au moins 8 cm de talon, mais montent allègrement vers les 10/12...
J'ai mal aux pieds, je peux pas marcher, mais qu'est-ce que je m'aime ! Je me sens séduisante, sexy, érotique... Et la réponse adéquate à cet état ne tarde pas en général!
Alors, j'ai beaucoup aimé ce petit doc alerte sur Arte.Il vous reste quelques jours pour le regarder sur Arte+7. Ca s'appelle "God save my shoes", c'est drôle et léger et puis, ça ne dit pas que des bêtises.
http://www.arte.tv/guide/fr/046620-000/god-save-my-shoes?autoplay=1
Les magazines "féminins", les suppléments week-end des journaux sérieux, nous abreuvent de conseils divers et variés, des 1000 façons de cacher ou de mettre en valeur tel ou tel défaut, tel ou tel atout. On a des garde-robes en général assez fournies, on est fashionista ou au contraire, on se moque de la mode (ou on fait semblant), et toujours, toujours, l'habit fait la nonnette. Mais ce qui peut vraiment transformer une femme quelconque (j'parle pas pour nous hein!) en créature de stupre et de luxure, ce sont ses chaussures.
J'aime les chaussures. Quand je suis partie à Buenos Aires, j'en ai ramené 5 paires. Un minimum pour danser. J'ai 12 paires de chaussures de tango, et je suis encore assez modeste par rapport à certaines de mes petites camarades.
Quand je fais du shopping, quand je musarde sur des sites de vente par correspondance, quand je vernis mes orteils en rouge sombre ou en orange fluo, quand j'achète 4 paires de tongs pour en avoir une de chaque couleur, quand je regarde d'un oeil distrait les défilés de haute couture à la téloche, quand j'enfile une robe, je pense à mes chaussures, à celles que j'ai, à celles que j'aurai... J'en ai une quantité un peu invraissemblable, des hautes, des plates, des escarpins, des sandales, des bottes, des santiags... Regardez mes pieds et vous saurez quelle est mon humeur du jour!
Mon amoureux adore mes pieds (petits), et c'est le premier homme de ma vie qui m'achète des chaussures. Elles ont toujours au moins 8 cm de talon, mais montent allègrement vers les 10/12...
J'ai mal aux pieds, je peux pas marcher, mais qu'est-ce que je m'aime ! Je me sens séduisante, sexy, érotique... Et la réponse adéquate à cet état ne tarde pas en général!
Alors, j'ai beaucoup aimé ce petit doc alerte sur Arte.Il vous reste quelques jours pour le regarder sur Arte+7. Ca s'appelle "God save my shoes", c'est drôle et léger et puis, ça ne dit pas que des bêtises.
http://www.arte.tv/guide/fr/046620-000/god-save-my-shoes?autoplay=1
lundi 26 août 2013
Twist à Saint-Tropez. Photo de vacances.
Quelques jours dans le golfe de Saint-Tropez. Un endroit paisible, dans la plaine, au creux des collines vertes et violettes des Maures, face à un centre équestre où vivent les superbes chevaux des riches de ce monde. L'homme qui vit là est cher à mon coeur. Jours tranquilles, chauds et doux, amoureux.
Aller à la plage, aller à la célèbre plage de Pampelone. C'est très beau cet endroit du monde. Entre la Batterie de Capon et le Cap Camarat, cette longue blonde s'étend, voluptueusement caressée par une mer tiède et transparente, turquoise par endroit. J'y étais allé l'hiver, au printemps, nous avions longuement marché sur les épais matelas bruns de posidonies. Libres ébats des enfants, jeux de sable et de ballons.
L'été montre un autre visage. La jolie blonde se fait un peu pétasse et la folie de ce monde gagne la partie pendant un ou deux mois. La mer est couverte de yachts dont le plus petit "vaut" des millions d'euros. Ils empêchent de voir l'horizon. Nous arrivons par la terre (ben oui, on n'a pas de yacht...). La terre battue sous la pinède est transformée en parkings pour les estivants. Entre 4 et 5 € l'entrée. Les paysans varois font depuis longtemps de bonnes affaires. Nous garons notre modeste Polo. Et là... Là... Je suis abasourdie par le nombre de Rolls, Maserati, Ferrari, Porsche, you name it, et autres "voitures de maîtres" aux vitres aveugles, conduites par des chauffeurs en chemise blanche et pantalons foncés tirebouchonnés...
Les plages privées aux noms célèbres (je l'apprends) comme le Nikki Beach (une dizaine de succursales à Miami, Marbella, St Barth, Marrakech, Phuket...), le Club 55, et plus de dix autres accueillent une clientèle d'anciens et de nouveaux riches, triée en fonction de leur look, de leurs bagnoles, de leur carte bleue et dégueulent de la musique plein pot... Les zodiacs font la navette avec les bateaux et débarquent leurs passagers blindés, hommes en chemises blanches négligemment passées par-dessus leurs shorts de marques, jeunes minettes en talons hauts qui s'enfoncent dans le sable, le coude replié sur les hit bags de la saison, en général des Vuitton très laids... L'héliport voisin vrombit des engins qui transportent tout ce petit monde qui va passer l'après-midi à danser sur des mix de DJ'S célèbres (émeute l'après-midi qui annonce Bob Sinclar...) et à s'arroser de champagne. C'est très commun la douche au champagne. Les effluves de vinasse nous parviennent le jour où une fête privée est organisée non loin de là. Les bouchons pètent haut et atterrissent sur la plage où deux enfants en font des petits châteaux au pieds des murets blancs qui délimitent le ghetto des happy fews.
C'est violent.
"Il y a une guerre des classes, c'est un fait, mais c'est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner". Warren Buffet, un des hommes les plus riches du monde, sur CNN le 25 mai 2005, repris dans le New-York Times le 26 novembre 2006.
A part ça, c'était bien les vacances et je suis très bronzée...
Aller à la plage, aller à la célèbre plage de Pampelone. C'est très beau cet endroit du monde. Entre la Batterie de Capon et le Cap Camarat, cette longue blonde s'étend, voluptueusement caressée par une mer tiède et transparente, turquoise par endroit. J'y étais allé l'hiver, au printemps, nous avions longuement marché sur les épais matelas bruns de posidonies. Libres ébats des enfants, jeux de sable et de ballons.
L'été montre un autre visage. La jolie blonde se fait un peu pétasse et la folie de ce monde gagne la partie pendant un ou deux mois. La mer est couverte de yachts dont le plus petit "vaut" des millions d'euros. Ils empêchent de voir l'horizon. Nous arrivons par la terre (ben oui, on n'a pas de yacht...). La terre battue sous la pinède est transformée en parkings pour les estivants. Entre 4 et 5 € l'entrée. Les paysans varois font depuis longtemps de bonnes affaires. Nous garons notre modeste Polo. Et là... Là... Je suis abasourdie par le nombre de Rolls, Maserati, Ferrari, Porsche, you name it, et autres "voitures de maîtres" aux vitres aveugles, conduites par des chauffeurs en chemise blanche et pantalons foncés tirebouchonnés...
Les plages privées aux noms célèbres (je l'apprends) comme le Nikki Beach (une dizaine de succursales à Miami, Marbella, St Barth, Marrakech, Phuket...), le Club 55, et plus de dix autres accueillent une clientèle d'anciens et de nouveaux riches, triée en fonction de leur look, de leurs bagnoles, de leur carte bleue et dégueulent de la musique plein pot... Les zodiacs font la navette avec les bateaux et débarquent leurs passagers blindés, hommes en chemises blanches négligemment passées par-dessus leurs shorts de marques, jeunes minettes en talons hauts qui s'enfoncent dans le sable, le coude replié sur les hit bags de la saison, en général des Vuitton très laids... L'héliport voisin vrombit des engins qui transportent tout ce petit monde qui va passer l'après-midi à danser sur des mix de DJ'S célèbres (émeute l'après-midi qui annonce Bob Sinclar...) et à s'arroser de champagne. C'est très commun la douche au champagne. Les effluves de vinasse nous parviennent le jour où une fête privée est organisée non loin de là. Les bouchons pètent haut et atterrissent sur la plage où deux enfants en font des petits châteaux au pieds des murets blancs qui délimitent le ghetto des happy fews.
C'est violent.
"Il y a une guerre des classes, c'est un fait, mais c'est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner". Warren Buffet, un des hommes les plus riches du monde, sur CNN le 25 mai 2005, repris dans le New-York Times le 26 novembre 2006.
A part ça, c'était bien les vacances et je suis très bronzée...
lundi 29 juillet 2013
Bien trop tard pour le 8 mars.
Elles s'appelaient Catherine, Marguerite, Rolande, Marie...
Elles étaient sage-femme, épicière, demoiselle des Postes Télégraphes et Téléphone, paysanne, comptable...
Elles étaient mes grand-mères et mes arrières grand-mères.
Ce sont mes mythes personnels, des personnages qui ont nourri mon imaginaire et mon identité de femme.
Il ne m'est parvenu l'histoire que de trois de mes quatre arrières-grand-mères.
Celle dont je ne sais rien s'appelait Clémentine...
Les trois autres ont été veuves, avec des enfants en bas-âge pour deux d'entre elles. Il semble d'ailleurs qu'un de mes arrière-grand-père soit mort d'une cirrhose du foie, qu'un autre ait joué et bu le patrimoine... Y'en pas un qui serait mort pour la France, hein! Z'ont pas eu le temps...
Du côté de ma mère, Catherine, la mère de Marguerite ma grand-mère adorée, a repris l'exploitation familiale et a mené l'affaire de main de maîtresse. Un peu de terre, quelques vaches et des chèvres, ni pauvre, ni riche. Il y avait des journaliers qui venaient travailler. Je ne crois pas que la famille ait jamais manqué de rien. Je l'ai connue cette très vieille dame quand j'étais enfant. Elle était toute petite, cassée en deux, avec un petit chignon plat, un tablier gris et un visage hâlé, maigre et osseux, ses yeux bleus enfoncés profondément dans ses orbites. Quand elle m'embrassait, elle sentait le chaud, le bois, sa peau était très fine et très douce, striée de mille petits ruisseaux. Elle a disparu quand j'avais six ou huit ans et à l'époque, je m'en suis soucié comme d'une guigne... Mais aujourd'hui, c'est drôle je repense à elle. C'est la seule arrière-grand-mère que j'ai connu vivante. Elle habitait la ferme et tous les jours, jusqu'au bout, elle mettait la soupe à bouillir doucement dans la cheminée auprès de laquelle il y avait une petite chaise sur laquelle elle s'asseyait après sa journée. Ma mère y allait enfant pendant les grandes vacances et se gavait de tartines de confiture, de framboises et de mûres, de cerises et d'omelettes au champignons qu'elle dévorait après avoir accompagné sa tante et son oncle dans les champs et au jardin, couru avec le chien et fait de la balançoire, bricolée sur une branche d'arbre.
La grand-mère paternelle de ma mère, c'était Marie. Elle est morte deux ans avant ma naissance. Mais sa légende a traversé l'histoire familiale. Grande, elle n'est pas très jolie et sur les photos elle dépasse son mari, un petit homme au visage fin, à la moustache lissée et aux cheveux séparés par une raie bien au milieu, qui bombe un peu le torse et a le regard figé des photos anciennes. Elle, Marie, comment l'a-t-elle aimé ce petit homme ? Grande et forte femme, elle était sage-femme dans le bourg. Elle a accouché toutes les femmes à la ronde et plus loin encore. Ma mère l'adorait. Elle allait boire du thé au lait, chaud et sucré, chez elle en rentrant de l'école. Elles papotaient sans fin. La nuit, maman était parfois réveillée par des cris, on tapait fort à la porte. "Madame H! Madame H! C'est pour maintenant". Alors, sa grand-mère -qui avait dans les 70 ans- , qu'il pleuve ou qu'il vente (le temps n'est guère clément dans ce petit coin de France), prenait sa grande cape noire, son grand parapluie noir, son panier et partait dans la carriole du paysan qui était venu la chercher pour accomplir les gestes millénaires. C'était un peu une terreur et ma grand-mère, sa belle-fille, l'appelait "le commandant"... Elle l'avait accouchée bien sûr et à l'époque, on interdisait aux jeunes parturientes de poser un pied par terre avant trois semaines ou un mois. Ma grand-mère me racontait qu'elle ne s'était jamais autant ennuyée de sa vie, alitée de la sorte à 23 ans... Mais qu'elle avait obéi au Commandant... C'est qu'elle n'était pas commode Marie!
Du côté de mon père, encore une Marie je crois. Veuve très tôt, pendant la première guerre mondiale, il avait fallu qu'elle subvienne aux besoins de sa nichée, une grande fille et deux gamins arrivés "sur le tard" comme on disait à l'époque, Jean et Rolande qui allait devenir ma grand-mère. Alors, cette Marie là a ouvert une épicerie, de ces commerces où, à l'époque, dans les petites villes, on vendait de tout : du pétrole pour les lampes, du fil à coudre, du vin, du lait, du fromage, du beurre, du tabac, des sardines à l'huile et des harengs en caque... Les bonnes de la bourgeoisie alentour venaient lui acheter ce qui manquait ce jour-là dans les grandes maisons : quelques bougies, des oeufs, un peu de farine, des haricots secs, des allumettes. Tout était au poids, au détail, emballé dans du papier journal. Ma grand-mère m'a raconté plein d'anecdotes de ce temps là. Je me souviens qu'elle riait encore de la façon dont sa mère faisait du beurre "breton" : elle mélangeait ce qui restait des mottes de beurre doux avec un paquet de sel, elle tournait bien le tout et le présentait comme venant tout droit de Bretagne... Il parait que la clientèle en raffolait, d'autant qu'il n'y en avait pas tous les jours... !
La petite tribu avait à sa charge une grand-mère qui était "retombé en enfance", comme on disait. Elle avait probablement la maladie d'Alzheimer mais ça n'avait pas de nom. La grand-mère échappait régulièrement à la surveillance des siens et la mère envoyait les enfants la chercher en ville. Un jour, les deux gamins l'ont retrouvée sur les bancs de bois du cinéma ambulant en plein air qui se produisait dans le quartier. Trop heureux de voir ça pour la première fois, fascinés par ces images mouvantes, les mômes et l'aïeule y sont restés et ont regardé toutes les séances en boucle jusqu'à la fermeture du petit cirque. Quand ils sont enfin rentrés à la maison, les enfants ont pris une jolie râclée...
L'enfance de ma grand-mère c'était ça.
Et mes grand-mères ? Toutes deux ont grimpé dans l'échelle sociale. Elles sont allé à l'école et sont devenues l'une demoiselle des PTT et l'autre comptable en usine. Ni l'une ni l'autre ne sont resté paysanne ou épicière. Deux femmes exceptionnelles, comme leurs propres mères, deux femmes indépendantes, deux femmes qui n'ont jamais rien dû qu'à elles-mêmes. Elles ont travaillé toute leur vie, Rolande parce qu'elle a été veuve très vite, à la quarantaine, avec deux fils à élever et Marguerite parce qu'elle n'a pas voulu s'arrêter, malgré qu'elle ait épousé un homme adorable qui lui aurait permis de le faire. "Tu comprends m'a-t-elle dit un jour en riant, je ne voulais pas demander à ton grand-père la permission de m'acheter une robe ou un sac!". Pourtant elle n'était pas coquette. Mais elle adorait son boulot à la poste. Longtemps, le 22 à Asnières, ce fut elle... Rolande aussi aimait beaucoup son travail. C'était un bout en train, toujours à plaisanter, à rigoler avec les copines...
Je ne sais pas grand-chose de leurs amours. Mais je me doute qu'elle n'ont pas été de grandes amoureuses. L'époque sans doute, leur éducation, la maladresse peut-être de leurs époux... Dans les années 80, devant la libéralisation des moeurs, les baisers pourtant bien chastes des téléfilms de l'époque, l'affiche d'Emmanuelle, Marguerite disait en grommelant un peu "Pffff! C'est vraiment pas la peine d'en faire si grand cas de cette affaire! Il n'y a pas de quoi se mettre la tête à l'envers!". Et quand je sortais de la salle de bains toute nue, enveloppée dans une serviette, elle me grondait : "Va te cacher! Veux-tu bien aller t'habiller, vilaine!". Et Rolande racontait avec une sorte de fierté qu'elle avait refusé toutes les avances d'autres hommes après son veuvage. "Tu comprends, j'aurais eu trop honte vis-à- vis de mes fils de mettre un homme dans mon lit!". Pourtant, qu'est-ce qu'elle l'avait trouvé beau son mari! A 80 ans, elle était encore toute étonnée qu'il ait pu la remarquer au bal, où elle se rendait dûment chaperonnée par sa mère...
Je vous parlerai peut-être de ma mère une autre fois. Une grande bonne femme ma mère...
Et moi, je suis issue de toutes ces femmes. Je les aime tendrement. On a fait du chemin... Il nous en reste à faire.
Elles étaient sage-femme, épicière, demoiselle des Postes Télégraphes et Téléphone, paysanne, comptable...
Elles étaient mes grand-mères et mes arrières grand-mères.
Ce sont mes mythes personnels, des personnages qui ont nourri mon imaginaire et mon identité de femme.
Il ne m'est parvenu l'histoire que de trois de mes quatre arrières-grand-mères.
Celle dont je ne sais rien s'appelait Clémentine...
Les trois autres ont été veuves, avec des enfants en bas-âge pour deux d'entre elles. Il semble d'ailleurs qu'un de mes arrière-grand-père soit mort d'une cirrhose du foie, qu'un autre ait joué et bu le patrimoine... Y'en pas un qui serait mort pour la France, hein! Z'ont pas eu le temps...
Du côté de ma mère, Catherine, la mère de Marguerite ma grand-mère adorée, a repris l'exploitation familiale et a mené l'affaire de main de maîtresse. Un peu de terre, quelques vaches et des chèvres, ni pauvre, ni riche. Il y avait des journaliers qui venaient travailler. Je ne crois pas que la famille ait jamais manqué de rien. Je l'ai connue cette très vieille dame quand j'étais enfant. Elle était toute petite, cassée en deux, avec un petit chignon plat, un tablier gris et un visage hâlé, maigre et osseux, ses yeux bleus enfoncés profondément dans ses orbites. Quand elle m'embrassait, elle sentait le chaud, le bois, sa peau était très fine et très douce, striée de mille petits ruisseaux. Elle a disparu quand j'avais six ou huit ans et à l'époque, je m'en suis soucié comme d'une guigne... Mais aujourd'hui, c'est drôle je repense à elle. C'est la seule arrière-grand-mère que j'ai connu vivante. Elle habitait la ferme et tous les jours, jusqu'au bout, elle mettait la soupe à bouillir doucement dans la cheminée auprès de laquelle il y avait une petite chaise sur laquelle elle s'asseyait après sa journée. Ma mère y allait enfant pendant les grandes vacances et se gavait de tartines de confiture, de framboises et de mûres, de cerises et d'omelettes au champignons qu'elle dévorait après avoir accompagné sa tante et son oncle dans les champs et au jardin, couru avec le chien et fait de la balançoire, bricolée sur une branche d'arbre.
La grand-mère paternelle de ma mère, c'était Marie. Elle est morte deux ans avant ma naissance. Mais sa légende a traversé l'histoire familiale. Grande, elle n'est pas très jolie et sur les photos elle dépasse son mari, un petit homme au visage fin, à la moustache lissée et aux cheveux séparés par une raie bien au milieu, qui bombe un peu le torse et a le regard figé des photos anciennes. Elle, Marie, comment l'a-t-elle aimé ce petit homme ? Grande et forte femme, elle était sage-femme dans le bourg. Elle a accouché toutes les femmes à la ronde et plus loin encore. Ma mère l'adorait. Elle allait boire du thé au lait, chaud et sucré, chez elle en rentrant de l'école. Elles papotaient sans fin. La nuit, maman était parfois réveillée par des cris, on tapait fort à la porte. "Madame H! Madame H! C'est pour maintenant". Alors, sa grand-mère -qui avait dans les 70 ans- , qu'il pleuve ou qu'il vente (le temps n'est guère clément dans ce petit coin de France), prenait sa grande cape noire, son grand parapluie noir, son panier et partait dans la carriole du paysan qui était venu la chercher pour accomplir les gestes millénaires. C'était un peu une terreur et ma grand-mère, sa belle-fille, l'appelait "le commandant"... Elle l'avait accouchée bien sûr et à l'époque, on interdisait aux jeunes parturientes de poser un pied par terre avant trois semaines ou un mois. Ma grand-mère me racontait qu'elle ne s'était jamais autant ennuyée de sa vie, alitée de la sorte à 23 ans... Mais qu'elle avait obéi au Commandant... C'est qu'elle n'était pas commode Marie!
Du côté de mon père, encore une Marie je crois. Veuve très tôt, pendant la première guerre mondiale, il avait fallu qu'elle subvienne aux besoins de sa nichée, une grande fille et deux gamins arrivés "sur le tard" comme on disait à l'époque, Jean et Rolande qui allait devenir ma grand-mère. Alors, cette Marie là a ouvert une épicerie, de ces commerces où, à l'époque, dans les petites villes, on vendait de tout : du pétrole pour les lampes, du fil à coudre, du vin, du lait, du fromage, du beurre, du tabac, des sardines à l'huile et des harengs en caque... Les bonnes de la bourgeoisie alentour venaient lui acheter ce qui manquait ce jour-là dans les grandes maisons : quelques bougies, des oeufs, un peu de farine, des haricots secs, des allumettes. Tout était au poids, au détail, emballé dans du papier journal. Ma grand-mère m'a raconté plein d'anecdotes de ce temps là. Je me souviens qu'elle riait encore de la façon dont sa mère faisait du beurre "breton" : elle mélangeait ce qui restait des mottes de beurre doux avec un paquet de sel, elle tournait bien le tout et le présentait comme venant tout droit de Bretagne... Il parait que la clientèle en raffolait, d'autant qu'il n'y en avait pas tous les jours... !
La petite tribu avait à sa charge une grand-mère qui était "retombé en enfance", comme on disait. Elle avait probablement la maladie d'Alzheimer mais ça n'avait pas de nom. La grand-mère échappait régulièrement à la surveillance des siens et la mère envoyait les enfants la chercher en ville. Un jour, les deux gamins l'ont retrouvée sur les bancs de bois du cinéma ambulant en plein air qui se produisait dans le quartier. Trop heureux de voir ça pour la première fois, fascinés par ces images mouvantes, les mômes et l'aïeule y sont restés et ont regardé toutes les séances en boucle jusqu'à la fermeture du petit cirque. Quand ils sont enfin rentrés à la maison, les enfants ont pris une jolie râclée...
L'enfance de ma grand-mère c'était ça.
Et mes grand-mères ? Toutes deux ont grimpé dans l'échelle sociale. Elles sont allé à l'école et sont devenues l'une demoiselle des PTT et l'autre comptable en usine. Ni l'une ni l'autre ne sont resté paysanne ou épicière. Deux femmes exceptionnelles, comme leurs propres mères, deux femmes indépendantes, deux femmes qui n'ont jamais rien dû qu'à elles-mêmes. Elles ont travaillé toute leur vie, Rolande parce qu'elle a été veuve très vite, à la quarantaine, avec deux fils à élever et Marguerite parce qu'elle n'a pas voulu s'arrêter, malgré qu'elle ait épousé un homme adorable qui lui aurait permis de le faire. "Tu comprends m'a-t-elle dit un jour en riant, je ne voulais pas demander à ton grand-père la permission de m'acheter une robe ou un sac!". Pourtant elle n'était pas coquette. Mais elle adorait son boulot à la poste. Longtemps, le 22 à Asnières, ce fut elle... Rolande aussi aimait beaucoup son travail. C'était un bout en train, toujours à plaisanter, à rigoler avec les copines...
Je ne sais pas grand-chose de leurs amours. Mais je me doute qu'elle n'ont pas été de grandes amoureuses. L'époque sans doute, leur éducation, la maladresse peut-être de leurs époux... Dans les années 80, devant la libéralisation des moeurs, les baisers pourtant bien chastes des téléfilms de l'époque, l'affiche d'Emmanuelle, Marguerite disait en grommelant un peu "Pffff! C'est vraiment pas la peine d'en faire si grand cas de cette affaire! Il n'y a pas de quoi se mettre la tête à l'envers!". Et quand je sortais de la salle de bains toute nue, enveloppée dans une serviette, elle me grondait : "Va te cacher! Veux-tu bien aller t'habiller, vilaine!". Et Rolande racontait avec une sorte de fierté qu'elle avait refusé toutes les avances d'autres hommes après son veuvage. "Tu comprends, j'aurais eu trop honte vis-à- vis de mes fils de mettre un homme dans mon lit!". Pourtant, qu'est-ce qu'elle l'avait trouvé beau son mari! A 80 ans, elle était encore toute étonnée qu'il ait pu la remarquer au bal, où elle se rendait dûment chaperonnée par sa mère...
Je vous parlerai peut-être de ma mère une autre fois. Une grande bonne femme ma mère...
Et moi, je suis issue de toutes ces femmes. Je les aime tendrement. On a fait du chemin... Il nous en reste à faire.
mercredi 26 juin 2013
Vieillir, dit-elle
Deux choses m'ont donné envie d'écrire ce post :
Le récent texte de Waid qui, dans cette "autobiographie " rapide nous avoue en filigrane avoir 45 ans et avoir succombé au bizarrement nommé Démon de Midi (now or never) et un bouquin que j'ai acheté. Le titre m'a interpellé et j'en ai lu quelques critiques élogieuses. Il est écrit par une intellectuelle du nom de Martine Boyer-Weinman.
A quel âge est-on vieille aujourd'hui ? Parmi les blogs érotiques que je lis, (il n'est qu'à voir la liste de mon blog-roll, ces blogs me conduisant à d'autres blogs en cascade), il est peu d'auteur(e)s qui aient ( ou qui avouent) plus de 40 ou 45 ans... Peut-être parce que au-delà, il y a une certaine indécence encore -surtout pour les femmes- à parler galipettes ouvertement ? Ceux qui suivent ce blog (ou qui opéreront un rapide retour en arrière fin 2011 et 2012) savent que j'ai 50 berges bien tassées. Que j'ai eu (que j'ai toujours) quelques emmerdements, ceux de mon âge, entre autres la perte d'un boulot et l'immense difficulté qu'il y a pour moi à en retrouver un "à l'âge que j'ai". Que ma fille a 20 ans et que je la regarde s'épanouir et devenir une femme à son tour. Que beaucoup de choses me traversent, me heurtent souvent, me révoltent comme quand j'avais 20 ans. Que j'ai un passé déjà long, des souvenirs vivants des années 70 (who remembers T Rex and Marc Bolan, Garry Glitter, Venus...?). Et aussi que je baise (et que donc, j'ai et je suscite encore le désir...)
Dans son livre assez passionnant, quoique parfois dans un style un peu intello-ampoulé, Martine Boyer-Weinman écrit: "Une des premières après Colette, Beauvoir a porté un regard littéraire sur cette ligne d’ombre, ce vertige de la cinquantaine qui renvoie les femmes à leur généalogie et les confronte à la question de la perte de la capacité de séduction, sinon du désir d’être désirée."
"Qu'est-ce qu'une femme mûre aujourd'hui? [...]C'est le début de la confusion, ou de la migration des âges en tous cas, que rien n'arrêtera plus jusqu'au terme du cycle de la vie : "jeune femme", plus très jeune, encore jeune mère, "célibattante" en bout de course sur le premier marché du mariage, divorcée impétrante sur le second, "vieille maîtresse" ou épouse délaissée, vous êtes devenues littérairement, cinématographiquement, sociologiquement et économiquement si désirables!Maman ou putain ? MILF ou cougar ? Réjouissez-vous Madame, l'offre est encore vaste, le théâtre de la vie vous ouvre grand son répertoire. Dix ans à peine suffiront à jouer tous les rôles, Dona Elvire ou Dona Prouhéze, Phèdre ou Andromaque, Ysé ou Médée, dans l'ordre ou dans le désordre. Réjouissez-vous mais... Ne lâchez pas la bride! En un siècle et demi, vous avez gagné 15 courtes années, voire vingt sur l'entrée en maturité..."
J'ai lu la plupart des livres de Beauvoir et Colette est un de mes auteurs de chevet. Annie Ernaux aussi. Je comprends mieux aujourd'hui "La force de l'âge" et "Gigi"... Et oui, j'avoue que je me la pose cette question du vieillissement... De la séduction. Du jeunisme. De la mode veule des "cougars" aux ravages du botox...
Quand vais-je à mon tour devenir invisible ? Bientôt ? Comment vais-je négocier le virage ? Ne suis-je pas déjà en train ?
La plupart des blogs masculins que je suis font état d'hommes de 40 ans (bien tassés parfois) qui cherchent des femmes encore "jeunes", entre 30 et 40 ans. C'est pas grave, hein, chers amis bloggeurs, n'en prenez pas ombrage, je vous lis avec plaisir, agacement parfois, sourire souvent, mais enfin, je le constate. Mes bloggeuses féminines, libertines, libres, libérées pourrait-on dire, sont en général plus (beaucoup plus) jeunes que moi, et ne se posent jamais la question. Leurs maris, leurs hommes, leurs amants, elles les aiment et c'est tout. Il en est même (Emma) qui avouent sans fard leur amour pour un homme beaucoup plus âgé. L'inverse n'est jamais vrai dans ma bloggosphère.
(Petit insert qui a à voir, ou pas : par contre, les filles, certaines d'entre vous (R, Dita, par exemple, mes p'tites cailles) sont très travaillées par leurs hormones, leurs cycles, se sentent up ou down sexuellement en fonction de leur cycle. Bon. Ben, j'en ai plus moi de cycles... Je suis ménopausée. Si si. Mais c'est pas grave, je vous assure. Tout va bien.)
Je reprends le fil... Cette anthropologie là est aussi une des raisons pour lesquelles j'ai arrêté de danser le tango. Car voyez-vous, je suis une fan du tango. Je suis même allé à Buenos Aires il y a trois ans pour un voyage initiatique. Et j'écrivais déjà dans mon "Journal de Buenos Aires" (écrit au jour le jour et que je n'ai jamais publié sur ce blog ou ailleurs) au sortir d'une milonga ratée :
"Et c’est vraiment un clivage d’âge… Beaucoup plus pour les femmes que pour les hommes comme d’habitude, car un type de la cinquantaine, plutôt vilain, gros, mais manifestement excellent danseur a parcouru la piste avec brio avec une délicieuse allumette souple de 25 ans dans les bras… La piste se peuple petit à petit. Je repère un type qui ne doit pas avoir 30 ans, maigre, creux, qui ressemble à un jeune Woody Allen. Il danse bien, très ouvert, mais a une vilaine posture, le dos vouté… Ceci dit, ils ont l’air de bien se marrer avec sa partenaire ! La meilleure des danseuses d’un certain âge ne pourra JAMAIS tirer son épingle du jeu dans ce genre d’endroit… Je ne sais pas quand une femme doit arrêter le tango, mais sans doute beaucoup plus tôt qu’un homme. C’est décidément très cruel, le tango, très dévastateur. Il faut un égo et une estime de soi très solide quand on est une femme encore assez baisable (soyons clair!!!), qui danse bien et qu’on sort d’une milonga sans avoir été invitée une seule fois…. Car bien sûr, je n’ai pas été invitée…"
Le récent texte de Waid qui, dans cette "autobiographie " rapide nous avoue en filigrane avoir 45 ans et avoir succombé au bizarrement nommé Démon de Midi (now or never) et un bouquin que j'ai acheté. Le titre m'a interpellé et j'en ai lu quelques critiques élogieuses. Il est écrit par une intellectuelle du nom de Martine Boyer-Weinman.
A quel âge est-on vieille aujourd'hui ? Parmi les blogs érotiques que je lis, (il n'est qu'à voir la liste de mon blog-roll, ces blogs me conduisant à d'autres blogs en cascade), il est peu d'auteur(e)s qui aient ( ou qui avouent) plus de 40 ou 45 ans... Peut-être parce que au-delà, il y a une certaine indécence encore -surtout pour les femmes- à parler galipettes ouvertement ? Ceux qui suivent ce blog (ou qui opéreront un rapide retour en arrière fin 2011 et 2012) savent que j'ai 50 berges bien tassées. Que j'ai eu (que j'ai toujours) quelques emmerdements, ceux de mon âge, entre autres la perte d'un boulot et l'immense difficulté qu'il y a pour moi à en retrouver un "à l'âge que j'ai". Que ma fille a 20 ans et que je la regarde s'épanouir et devenir une femme à son tour. Que beaucoup de choses me traversent, me heurtent souvent, me révoltent comme quand j'avais 20 ans. Que j'ai un passé déjà long, des souvenirs vivants des années 70 (who remembers T Rex and Marc Bolan, Garry Glitter, Venus...?). Et aussi que je baise (et que donc, j'ai et je suscite encore le désir...)
Dans son livre assez passionnant, quoique parfois dans un style un peu intello-ampoulé, Martine Boyer-Weinman écrit: "Une des premières après Colette, Beauvoir a porté un regard littéraire sur cette ligne d’ombre, ce vertige de la cinquantaine qui renvoie les femmes à leur généalogie et les confronte à la question de la perte de la capacité de séduction, sinon du désir d’être désirée."
"Qu'est-ce qu'une femme mûre aujourd'hui? [...]C'est le début de la confusion, ou de la migration des âges en tous cas, que rien n'arrêtera plus jusqu'au terme du cycle de la vie : "jeune femme", plus très jeune, encore jeune mère, "célibattante" en bout de course sur le premier marché du mariage, divorcée impétrante sur le second, "vieille maîtresse" ou épouse délaissée, vous êtes devenues littérairement, cinématographiquement, sociologiquement et économiquement si désirables!Maman ou putain ? MILF ou cougar ? Réjouissez-vous Madame, l'offre est encore vaste, le théâtre de la vie vous ouvre grand son répertoire. Dix ans à peine suffiront à jouer tous les rôles, Dona Elvire ou Dona Prouhéze, Phèdre ou Andromaque, Ysé ou Médée, dans l'ordre ou dans le désordre. Réjouissez-vous mais... Ne lâchez pas la bride! En un siècle et demi, vous avez gagné 15 courtes années, voire vingt sur l'entrée en maturité..."
J'ai lu la plupart des livres de Beauvoir et Colette est un de mes auteurs de chevet. Annie Ernaux aussi. Je comprends mieux aujourd'hui "La force de l'âge" et "Gigi"... Et oui, j'avoue que je me la pose cette question du vieillissement... De la séduction. Du jeunisme. De la mode veule des "cougars" aux ravages du botox...
Quand vais-je à mon tour devenir invisible ? Bientôt ? Comment vais-je négocier le virage ? Ne suis-je pas déjà en train ?
La plupart des blogs masculins que je suis font état d'hommes de 40 ans (bien tassés parfois) qui cherchent des femmes encore "jeunes", entre 30 et 40 ans. C'est pas grave, hein, chers amis bloggeurs, n'en prenez pas ombrage, je vous lis avec plaisir, agacement parfois, sourire souvent, mais enfin, je le constate. Mes bloggeuses féminines, libertines, libres, libérées pourrait-on dire, sont en général plus (beaucoup plus) jeunes que moi, et ne se posent jamais la question. Leurs maris, leurs hommes, leurs amants, elles les aiment et c'est tout. Il en est même (Emma) qui avouent sans fard leur amour pour un homme beaucoup plus âgé. L'inverse n'est jamais vrai dans ma bloggosphère.
(Petit insert qui a à voir, ou pas : par contre, les filles, certaines d'entre vous (R, Dita, par exemple, mes p'tites cailles) sont très travaillées par leurs hormones, leurs cycles, se sentent up ou down sexuellement en fonction de leur cycle. Bon. Ben, j'en ai plus moi de cycles... Je suis ménopausée. Si si. Mais c'est pas grave, je vous assure. Tout va bien.)
Je reprends le fil... Cette anthropologie là est aussi une des raisons pour lesquelles j'ai arrêté de danser le tango. Car voyez-vous, je suis une fan du tango. Je suis même allé à Buenos Aires il y a trois ans pour un voyage initiatique. Et j'écrivais déjà dans mon "Journal de Buenos Aires" (écrit au jour le jour et que je n'ai jamais publié sur ce blog ou ailleurs) au sortir d'une milonga ratée :
"Et c’est vraiment un clivage d’âge… Beaucoup plus pour les femmes que pour les hommes comme d’habitude, car un type de la cinquantaine, plutôt vilain, gros, mais manifestement excellent danseur a parcouru la piste avec brio avec une délicieuse allumette souple de 25 ans dans les bras… La piste se peuple petit à petit. Je repère un type qui ne doit pas avoir 30 ans, maigre, creux, qui ressemble à un jeune Woody Allen. Il danse bien, très ouvert, mais a une vilaine posture, le dos vouté… Ceci dit, ils ont l’air de bien se marrer avec sa partenaire ! La meilleure des danseuses d’un certain âge ne pourra JAMAIS tirer son épingle du jeu dans ce genre d’endroit… Je ne sais pas quand une femme doit arrêter le tango, mais sans doute beaucoup plus tôt qu’un homme. C’est décidément très cruel, le tango, très dévastateur. Il faut un égo et une estime de soi très solide quand on est une femme encore assez baisable (soyons clair!!!), qui danse bien et qu’on sort d’une milonga sans avoir été invitée une seule fois…. Car bien sûr, je n’ai pas été invitée…"
Et bien, voila. J'y suis. J'arrête le tango. J'en ai déjà marre d'être invisible.
Ceci n'est pourtant pas un billet amer ou triste, ou défaitiste. En fait, c'est juste une réflexion que je me fais, à l'aune de mes lectures et de ce que je vis. Je pars la semaine prochaine en vraies vacances avec mon amoureux (qui a 56 ans). On va bien merci! Je ne lui ai jamais rien caché, et à 50 ans "tassés", les réveils sont parfois difficiles! :) mais on aime bien faire l'amour le matin, tout chiffonnés comme tout le monde... Surtout si on baisé la veille. Ca met en train!
jeudi 25 avril 2013
La lessiveuse
Ma mère adorait Anne Sylvestre.
Elle aimait la Anne Sylvestre des Fabulettes, que j'écoutais en boucle, puis que ma fille a apprises par cœur, petites choses drôles et délicieuses auxquelles je souhaite encore une longue carrière pour l'éveil spirituel de nos bambins.
Et puis elle adorait la chanteuse auteure-compositrice de belles ballades poétiques, féministes, mélancoliques ou marrantes, pour les grands.
Et sur un 33 tours qui passait à la maison quand j'avais 5 ou 6 ans, et que j'ai ré-écouté bien plus tard, Anne chantait de sa voix douce-amère.
"Mon mari est parti un beau matin d'automne
Parti je ne sais où.
Je me rappelle bien la vendange était bonne
Et le vin était doux
Des messieurs sont venus m'apporter son costume
Il n'était pas râpé
Sans doute qu'en chemin il aura fait fortune
Et se sera nippé"...
Depuis qu'il est parti, cette chanson me revient souvent...
Depuis qu'il est parti, je suis incertaine. Incertaine de cette histoire si longue et si jolie à certains égards et si... ennuyeuse à d'autres endroits. Les anglais ont un mot qui pourrait caractériser ces moments là. C'est "dull". "Dull" c'est différent de "boring". "Dull" c'est l'ennui un peu gris. C'est comme "bland". Ça veut dire "sans goût" "bland"... Sans sel, sans piment. Fade. Notre relation était devenue dull and bland, no doubt.
Fade sans doute, mais aussi douce (trop), confortable (comme un vieux pyjama trop lavé), complice (comme deux vieux potes). Pas très surprenante. Et surtout pas bandante.
Et pourtant, je suis incertaine parce que ce n'est pas moi qui ai décidé de la rupture, de la séparation. Oh... J'aurais pu. Maintes fois. J'ai essayé. Souvent. Plus souvent qu'à mon tour. Il a pris son tour. Et c'est lui qui a lâché l'affaire.
Et moi, je suis dans une lessiveuse.
Secouée dans tous les sens.
Je suis fatiguée. Si fatiguée.
C'est curieux, je ne m'y fais pas. Dans la chanson, son mari est mort et elle chante doucement en attendant son retour...
Et moi j'ai juste l'impression que ce n'est pas vrai. Qu'il est parti comme chaque semaine depuis deux ou trois ans. Qu'il va revenir. Non?
Qu'on va repartir à la voile sur le petit bateau. Qu'on va aller à Rome. Et voir des expos. Et aller au ciné. Et prendre l'avion pour Valparaiso quand l'étudiante y sera l'an prochain....
Comme je dors mal, souvent au petit matin, le petit vélo démarre et je pleure en courant derrière.
Je crois que mon orgueil est blessé. Blessé en plusieurs endroits, par plusieurs quoi? Flèches? Couteaux? Coups de boule? Il y avait un spectacle de danse très beau et très violent à la fin des années 90 qui s'appelait "KO debout"...
Orgueil blessé de mon statut social actuel. Chômeuse c'est moyen, même si ça se porte beaucoup cette saison... Incertitude...
Orgueil blessé d'être la larguée et pas la largueuse. Que s'est-il passé? Inversement des rôles. Incertitude.
Orgueil blessé d'être celle qui reste sur le bas-côté et qui regarde passer la caravane.
J'ai toujours été juchée sur le chameau qui menait le troupeau. Ou du moins, c'est l'image que j'avais de moi-même. La favorite. Celle qui gagne à tous les coups. Je baffe le prochain qui me dira: "Non, mais toi, Marie, je me fais pas de souci. Tu vas rebondir". Les gens sont polis, gentiment convenus. J'en ai sûrement fait autant... Ou alors, tu croises untel au ciné ou au théâtre. "Ça va ? T'es où maintenant?"... L'autre soir au concert avec mon amie N (qui prend soin de moi), pas une, mais DEUX personnes: "Et comment va ton homme?"... Heureux parisiens qui vous noyez dans la foule. C'est petit ici!
Et ce printemps qui n'arrive pas... Incertitude.
J'aimerais bien sortir de la lessiveuse et passer en mode séchage. Mais pas dans l'air brûlant de la grande machine électrique qui tourne dans la vitrine de la laverie vide. Non. Un grand drap qui sèche dans un champ au soleil, dans une brise de printemps, qui sentira bon le propre et qui sera rangé dans une armoire avec de la lavande,et qui sera mis sur un grand lit pour être froissé par un couple amoureux...
Elle aimait la Anne Sylvestre des Fabulettes, que j'écoutais en boucle, puis que ma fille a apprises par cœur, petites choses drôles et délicieuses auxquelles je souhaite encore une longue carrière pour l'éveil spirituel de nos bambins.
Et puis elle adorait la chanteuse auteure-compositrice de belles ballades poétiques, féministes, mélancoliques ou marrantes, pour les grands.
Et sur un 33 tours qui passait à la maison quand j'avais 5 ou 6 ans, et que j'ai ré-écouté bien plus tard, Anne chantait de sa voix douce-amère.
"Mon mari est parti un beau matin d'automne
Parti je ne sais où.
Je me rappelle bien la vendange était bonne
Et le vin était doux
Des messieurs sont venus m'apporter son costume
Il n'était pas râpé
Sans doute qu'en chemin il aura fait fortune
Et se sera nippé"...
Depuis qu'il est parti, cette chanson me revient souvent...
Depuis qu'il est parti, je suis incertaine. Incertaine de cette histoire si longue et si jolie à certains égards et si... ennuyeuse à d'autres endroits. Les anglais ont un mot qui pourrait caractériser ces moments là. C'est "dull". "Dull" c'est différent de "boring". "Dull" c'est l'ennui un peu gris. C'est comme "bland". Ça veut dire "sans goût" "bland"... Sans sel, sans piment. Fade. Notre relation était devenue dull and bland, no doubt.
Fade sans doute, mais aussi douce (trop), confortable (comme un vieux pyjama trop lavé), complice (comme deux vieux potes). Pas très surprenante. Et surtout pas bandante.
Et pourtant, je suis incertaine parce que ce n'est pas moi qui ai décidé de la rupture, de la séparation. Oh... J'aurais pu. Maintes fois. J'ai essayé. Souvent. Plus souvent qu'à mon tour. Il a pris son tour. Et c'est lui qui a lâché l'affaire.
Et moi, je suis dans une lessiveuse.
Secouée dans tous les sens.
Je suis fatiguée. Si fatiguée.
C'est curieux, je ne m'y fais pas. Dans la chanson, son mari est mort et elle chante doucement en attendant son retour...
Et moi j'ai juste l'impression que ce n'est pas vrai. Qu'il est parti comme chaque semaine depuis deux ou trois ans. Qu'il va revenir. Non?
Qu'on va repartir à la voile sur le petit bateau. Qu'on va aller à Rome. Et voir des expos. Et aller au ciné. Et prendre l'avion pour Valparaiso quand l'étudiante y sera l'an prochain....
Comme je dors mal, souvent au petit matin, le petit vélo démarre et je pleure en courant derrière.
Je crois que mon orgueil est blessé. Blessé en plusieurs endroits, par plusieurs quoi? Flèches? Couteaux? Coups de boule? Il y avait un spectacle de danse très beau et très violent à la fin des années 90 qui s'appelait "KO debout"...
Orgueil blessé de mon statut social actuel. Chômeuse c'est moyen, même si ça se porte beaucoup cette saison... Incertitude...
Orgueil blessé d'être la larguée et pas la largueuse. Que s'est-il passé? Inversement des rôles. Incertitude.
Orgueil blessé d'être celle qui reste sur le bas-côté et qui regarde passer la caravane.
J'ai toujours été juchée sur le chameau qui menait le troupeau. Ou du moins, c'est l'image que j'avais de moi-même. La favorite. Celle qui gagne à tous les coups. Je baffe le prochain qui me dira: "Non, mais toi, Marie, je me fais pas de souci. Tu vas rebondir". Les gens sont polis, gentiment convenus. J'en ai sûrement fait autant... Ou alors, tu croises untel au ciné ou au théâtre. "Ça va ? T'es où maintenant?"... L'autre soir au concert avec mon amie N (qui prend soin de moi), pas une, mais DEUX personnes: "Et comment va ton homme?"... Heureux parisiens qui vous noyez dans la foule. C'est petit ici!
Et ce printemps qui n'arrive pas... Incertitude.
J'aimerais bien sortir de la lessiveuse et passer en mode séchage. Mais pas dans l'air brûlant de la grande machine électrique qui tourne dans la vitrine de la laverie vide. Non. Un grand drap qui sèche dans un champ au soleil, dans une brise de printemps, qui sentira bon le propre et qui sera rangé dans une armoire avec de la lavande,et qui sera mis sur un grand lit pour être froissé par un couple amoureux...
mercredi 17 avril 2013
C'est l'printemps!
Bonjour les gens.
Après un temps en cale sèche, un temps de cochon, un temps de chien, un temps de Toussaint... I'm back.
J'étais à court. A court d'inspiration, à cour, pas à jardin.
Alors? Ben v'la l'printemps...
Samedi, temps radieux, je suis allé à la calanque de Sormiou avec mon amoureux (celui-là... faut suivre!) et à l'improviste, en string de dentelle noire, en compagnie d'une bretonne bien plus courageuse que moi (mais bon, une sardine bretonne. Moi je suis une sardine de la Méditerranée, qualité supérieure, à manier avec précaution), j'ai fait un petit aller-retour splash/splash dans la mer glaciale. J'ai dû y rester 15 secondes, mais ce sont les premières quinze secondes de l'année...
V´la l'printemps. J'ai (encore) appris aujourd'hui que mon cv est surdimensionné... (Encore) un poste qui m'échappe... Savent pas ce qu'ils perdent ces cons... Et pendant ce temps là, aux Caïmans...
Mais, j'ai finalement commencé lundi dernier une première (petite, toute petite et mal payée) mission.
C'est bien. Je vais bien.
Reprendre le clavier.
On verra. Peut-être sera-ce juste un p'tit pétard mouillé ? Une envie passagère de partager mes humeurs...
Nous verrons.
Pendant tout le mois d'avril, il y a un an, j'ai été très inspirée. Je vous ai raconté le feuilleton en 12 épisodes de mes antilles... J'ai adoré écrire . Écrire ça.
J'aurais envie d'être aussi prolixe... Rien n'est moins sûr. Savoir rendre passionnante la vie de tous les jours?
Tant pis! Faudra vous y faire...
A bientôt, et prenez soin de vous.
Après un temps en cale sèche, un temps de cochon, un temps de chien, un temps de Toussaint... I'm back.
J'étais à court. A court d'inspiration, à cour, pas à jardin.
Alors? Ben v'la l'printemps...
Samedi, temps radieux, je suis allé à la calanque de Sormiou avec mon amoureux (celui-là... faut suivre!) et à l'improviste, en string de dentelle noire, en compagnie d'une bretonne bien plus courageuse que moi (mais bon, une sardine bretonne. Moi je suis une sardine de la Méditerranée, qualité supérieure, à manier avec précaution), j'ai fait un petit aller-retour splash/splash dans la mer glaciale. J'ai dû y rester 15 secondes, mais ce sont les premières quinze secondes de l'année...
V´la l'printemps. J'ai (encore) appris aujourd'hui que mon cv est surdimensionné... (Encore) un poste qui m'échappe... Savent pas ce qu'ils perdent ces cons... Et pendant ce temps là, aux Caïmans...
Mais, j'ai finalement commencé lundi dernier une première (petite, toute petite et mal payée) mission.
C'est bien. Je vais bien.
Reprendre le clavier.
On verra. Peut-être sera-ce juste un p'tit pétard mouillé ? Une envie passagère de partager mes humeurs...
Nous verrons.
Pendant tout le mois d'avril, il y a un an, j'ai été très inspirée. Je vous ai raconté le feuilleton en 12 épisodes de mes antilles... J'ai adoré écrire . Écrire ça.
J'aurais envie d'être aussi prolixe... Rien n'est moins sûr. Savoir rendre passionnante la vie de tous les jours?
Tant pis! Faudra vous y faire...
A bientôt, et prenez soin de vous.
dimanche 24 février 2013
Le corps du cirque
Hier soir, je suis allée avec mon amie N. voir "Pulsions",
spectacle de la 24ème promotion de l'Ecole Nationale de Cirque de Châlons.
Temps glacial, mistral noir et insensible à nos trépignements en attendant que s'ouvre le chapiteau.
Et quand ça commence... Emotion intacte, presque religieuse devant cette énergie sauvage, brute, cette force pure, fluide et contrôlée, cette étrange sensualité brutale.
Ces jeunes gens traversent nos corps, ils ont tout compris des rapports entre les hommes et les femmes, la domination, la soumission, les renversements sidérants, les genres qui se mélangent, superbe duo de femmes au trapèze fixe, sensuel et dangereux, et ce grand travesti en perruque blonde et hauts talons rouges, au torse d'acier qui enroule sur ses bras les sangles de son envol.
La musique douce et dure, rock et ballades, le décor en forme de tour de Babel, qui enferme et libère dans son cercle de gaze blanche sur laquelle sont projetés Jérôme Bosh et Pieter Bruegel ajoutent à l'intensité.
J'ai toujours été fascinée par les corps circassiens. J'ai eu la chance de côtoyer professionnellement des artistes que j'ai vu répéter, suer, travailler comme des esclaves bienheureux, que j'ai vu souffrir, se blesser, recommencer encore et encore.
La première fois que j'ai vu un numéro de cordes volantes, j'ai cru que mon coeur de battre allait s'arrêter. Chaque fois que les trapézistes s'élancent, que s'envole la bascule coréenne, que glisse le mât chinois, ça cogne dans ma poitrine.
La beauté de ces corps, lisses et félins, muscles dessinés, genoux emmaillotés, poignets bandés, cheveux fous, maîtrise du regard...
La folie et la sagesse.
Comme du sexe brut et comme un infini savoir, le calme face au danger et le plaisir au bout.
Temps glacial, mistral noir et insensible à nos trépignements en attendant que s'ouvre le chapiteau.
Et quand ça commence... Emotion intacte, presque religieuse devant cette énergie sauvage, brute, cette force pure, fluide et contrôlée, cette étrange sensualité brutale.
Ces jeunes gens traversent nos corps, ils ont tout compris des rapports entre les hommes et les femmes, la domination, la soumission, les renversements sidérants, les genres qui se mélangent, superbe duo de femmes au trapèze fixe, sensuel et dangereux, et ce grand travesti en perruque blonde et hauts talons rouges, au torse d'acier qui enroule sur ses bras les sangles de son envol.
La musique douce et dure, rock et ballades, le décor en forme de tour de Babel, qui enferme et libère dans son cercle de gaze blanche sur laquelle sont projetés Jérôme Bosh et Pieter Bruegel ajoutent à l'intensité.
J'ai toujours été fascinée par les corps circassiens. J'ai eu la chance de côtoyer professionnellement des artistes que j'ai vu répéter, suer, travailler comme des esclaves bienheureux, que j'ai vu souffrir, se blesser, recommencer encore et encore.
La première fois que j'ai vu un numéro de cordes volantes, j'ai cru que mon coeur de battre allait s'arrêter. Chaque fois que les trapézistes s'élancent, que s'envole la bascule coréenne, que glisse le mât chinois, ça cogne dans ma poitrine.
La beauté de ces corps, lisses et félins, muscles dessinés, genoux emmaillotés, poignets bandés, cheveux fous, maîtrise du regard...
La folie et la sagesse.
Comme du sexe brut et comme un infini savoir, le calme face au danger et le plaisir au bout.
lundi 18 février 2013
Savoir être légère.
Soirée d'hiver dans un pub bruyant, joyeux et qui eut été enfumé ne serait la loi l'interdisant. Un groupe local joue avec un peu de lourdeur, mais dans la bonne humeur, des standards de rock et de pop.
Irish coffee corsé, discussion animée.
Ca tourne autour de nos souvenirs sexuels les plus marquants, les plus excitants, les impérissables, les inusables, ceux qu'on appelle à la rescousse quand le reste fout le camp.
Surprises, coups en douce, endroits insolites, purs shoots d'adrénaline. Moments troubles, inachevés, éphémères ou prémices...
M me raconte cette fois, au cours d'un dîner entre collègues, avec les époux et épouses des uns et des autres. Sa compagne est là aussi.
Il est assis à côté de la femme du chargé de clientèle pro, un bon copain.
Très vite, leurs genoux, leurs pieds, leurs jambes se frôlent, très vite sa jambe à elle sur sa cuisse à lui.
Très vite, tout en mangeant, en conversant, sa main à lui qui remonte le long de sa jambe à elle, va plus loin, plus haut.
Son cerveau est double. Il parle, plaisante, lève son verre à la santé d'untel, et il bande, il bande, il en a mal aux couilles.
Elle se lève, va aux toilettes, revient. Le manège recommence de plus belle. Elle a enlevé sa culotte. Ses doigts la fouillent. Elle est trempée. Il sent l'odeur de son sexe et se demande comment nul ne s'en aperçoit... Elle laisse l'empreinte de son émoi sur ses doigts, sur la chaise...
Après le café, il n'ose pas se lever tant son sexe tend son pantalon.
Il se force à penser à autre chose, aux résultats de la boite, à la mort de Louis XVI, aux embarras de la circulation...
Il se calme. Il se lève.
Tout le monde se sépare.
Ils montent à quatre dans la voiture du mari de la dame.
Sa compagne à l'avant et lui à l'arrière avec l'épouse.
Il l'a branlée dans la nuit, tout au long du trajet.
La suite est plus banale. Elle est devenue pour quelques mois une de ses plus délicieuses maîtresses.
Le temps du récit, le bruit, la musique, le pub se sont éloignés. J'étais à table, dans la voiture...
Ensuite, ce fut mon tour de relater un de mes shoots d'adrénaline.
Sans doute vous le raconterai-je?
PS : Le titre de ce post est bien sûr un clin d'oeil à Emma.
PPS : Ce n'est pas encore tout à fait le printemps, mais j'en ai marre de mes posts ouin ouin. Je change de braquet ?
Irish coffee corsé, discussion animée.
Ca tourne autour de nos souvenirs sexuels les plus marquants, les plus excitants, les impérissables, les inusables, ceux qu'on appelle à la rescousse quand le reste fout le camp.
Surprises, coups en douce, endroits insolites, purs shoots d'adrénaline. Moments troubles, inachevés, éphémères ou prémices...
M me raconte cette fois, au cours d'un dîner entre collègues, avec les époux et épouses des uns et des autres. Sa compagne est là aussi.
Il est assis à côté de la femme du chargé de clientèle pro, un bon copain.
Très vite, leurs genoux, leurs pieds, leurs jambes se frôlent, très vite sa jambe à elle sur sa cuisse à lui.
Très vite, tout en mangeant, en conversant, sa main à lui qui remonte le long de sa jambe à elle, va plus loin, plus haut.
Son cerveau est double. Il parle, plaisante, lève son verre à la santé d'untel, et il bande, il bande, il en a mal aux couilles.
Elle se lève, va aux toilettes, revient. Le manège recommence de plus belle. Elle a enlevé sa culotte. Ses doigts la fouillent. Elle est trempée. Il sent l'odeur de son sexe et se demande comment nul ne s'en aperçoit... Elle laisse l'empreinte de son émoi sur ses doigts, sur la chaise...
Après le café, il n'ose pas se lever tant son sexe tend son pantalon.
Il se force à penser à autre chose, aux résultats de la boite, à la mort de Louis XVI, aux embarras de la circulation...
Il se calme. Il se lève.
Tout le monde se sépare.
Ils montent à quatre dans la voiture du mari de la dame.
Sa compagne à l'avant et lui à l'arrière avec l'épouse.
Il l'a branlée dans la nuit, tout au long du trajet.
La suite est plus banale. Elle est devenue pour quelques mois une de ses plus délicieuses maîtresses.
Le temps du récit, le bruit, la musique, le pub se sont éloignés. J'étais à table, dans la voiture...
Ensuite, ce fut mon tour de relater un de mes shoots d'adrénaline.
Sans doute vous le raconterai-je?
PS : Le titre de ce post est bien sûr un clin d'oeil à Emma.
PPS : Ce n'est pas encore tout à fait le printemps, mais j'en ai marre de mes posts ouin ouin. Je change de braquet ?
jeudi 14 février 2013
Valentine's day
Il y a un an, le 14 février, j'avais écris ce texte.
Aujourd'hui, ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre...
Celui-qui-m'accompagne-depuis-presque-toujours n'est plus à mes côtés.
Il est parti courir sur d'autres mers. Hardi marin! Vogue bien, pas trop loin s'il-te-plaît.
Envoie moi quelques signaux de fumée, quelques messages en morse, je t'aime encore et tu me manques,
violemment parfois, sourdement à d'autres moments, brefs et pleurants.
M-depuis-deux-ans-déjà, hé bien cela fait trois ans maintenant...
Je t'aime aussi, différemment.
Tu t'es mué en compagnon, solide je crois, tranquille aussi.
J'ai de la chance.
Aujourd'hui, ici, il fait beau. Comme toujours en février, au bord de la Méditerranée, les premières fleurs rose tendre des amandiers forment leurs petits bouquets pâles le long des routes et des voies de chemin de fer, visions surprises, fugaces.
Plus loin à l'est, les mimosas explosent jaunes et poudreux.
L'eau des flaques est glacée dans les rues sans soleil, mais derrière les vitres, les joues s'empourprent.
Saint-Valentin, fuck it.
Aujourd'hui, ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre...
Celui-qui-m'accompagne-depuis-presque-toujours n'est plus à mes côtés.
Il est parti courir sur d'autres mers. Hardi marin! Vogue bien, pas trop loin s'il-te-plaît.
Envoie moi quelques signaux de fumée, quelques messages en morse, je t'aime encore et tu me manques,
violemment parfois, sourdement à d'autres moments, brefs et pleurants.
M-depuis-deux-ans-déjà, hé bien cela fait trois ans maintenant...
Je t'aime aussi, différemment.
Tu t'es mué en compagnon, solide je crois, tranquille aussi.
J'ai de la chance.
Aujourd'hui, ici, il fait beau. Comme toujours en février, au bord de la Méditerranée, les premières fleurs rose tendre des amandiers forment leurs petits bouquets pâles le long des routes et des voies de chemin de fer, visions surprises, fugaces.
Plus loin à l'est, les mimosas explosent jaunes et poudreux.
L'eau des flaques est glacée dans les rues sans soleil, mais derrière les vitres, les joues s'empourprent.
Saint-Valentin, fuck it.
lundi 4 février 2013
De la valeur des choses.
En me promenant avant-hier, je m'amusais à faire mentalement le calcul de ce que je portais sur le dos... je trouvais que ça faisait cher.
En commençant par le bas, je remonte :
Une paire de bottines. Achetées soldées 135 €, valeur affichée 350 €.
Un jean's de marque, valeur vénale il y a deux ans 120 €.
Un pull à 3 sous, acheté sur un marché il y a longtemps.
Une veste en cuir Agnès B. Pièce maîtresse de ma collection de fringues, ce petit blouson en agneau plongé (je me demande bien dans quoi on a fait plonger cette pauvre bête qui lui donne une si belle peau...) est mon dernier achat déraisonnable antes la fin de mon contrat. Acheté soldé 400 €, valeur affichée 850 €.
Un manteau acheté soldé il y a 3 ans, 400 €, valeur affichée 800 €.
J'ai aussi bien sûr une culotte (je n'en porte pas toujours... mais ne nous égarons pas), un soutien gorge, des chaussettes, des gants, une écharpe ... Ca ne compte pas et mon propos n'est pas là...
A l'état neuf et non soldé, le principal de ce que je porte vaudrait environ 2120 €. Si je vends tout ça sur Ebay, en admettant que quelqu'un en veuille, j'en tirerai, grâce à Agnès B, une centaine d'Euros tout au plus... En fait, ça ne vaut plus rien.
La batterie de mon Iphone 3GS, (deux ans et demi d'âge, valeur 500 €, acheté en juin 2010) après le vol du premier, est en rade.
Suis allé sur des forums "changer la batterie d'un Iphone"... La première greffe cardiaque du professeur Barnard en 1967 fut une promenade de santé à côté de l'opération qui consiste à délicatement ventouser la batterie de Monsieur Jobs... Tu jettes donc ton téléphone intelligent et l'opérateur t'en fournit obligeamment un neuf. Un 5 si possible, comme ça tu changes aussi toutes tes connexions, fils, casques, etc...
Je me suis dis avant-hier en me baladant que je ne savais plus la valeur des choses... La valeur de mon travail. Je suis très bonne dans ma spécialité et j'ai même connu quelques heures de gloire... Quand j'avais 35/40 ans... Jusqu'à 45 ans à peu près, je valais. Tout d'un coup, à l'aune d'un accident de parcours professionnel, à la cinquantaine, je ne vaux plus rien... C'est curieux non ?
Je crois que je suis suffisamment active et vive pour finir par retrouver une activité professionnelle. Mais je ne retrouverai jamais le salaire que j'avais. Et qui me permettait de me payer des Iphone à 500 balles et des vestes en agneau plongé sans sourciller. Mon "train de vie" a déjà, depuis un an, diminué de moitié.
Je me pose de façon philosophique et réelle la question de la décroissance. De ma propre décroissance, en tâchant de ne pas y voir une quelconque déchéance mais plutôt une autre façon de vivre. Quelque chose d'optimiste. Quelque chose de joyeux. Quelque chose qui va m'aider à changer aussi dedans... Tu le vois là, le léger halo autour de ma tête, l'auréole qui commence à me pousser ?
Juste vivre autrement, se dire que c'est bien, que ce n'est pas une très dure contrainte imposée par cetteputain de société en crise... Et mes ailes? Tu les vois pousser mes ailes?
Alors, quand vraiment je pète un câble parce que je reçois le énième refus poli ( Chère Madame, vous êtes si formidable, mais...) à un énième CV envoyé en me disant d'une toute petite voix "on sait jamais...", je me dis que,pour l'instant et tant que ça dure , il n'y a qu'une consolation à l'attente du printemps : une bonne baise, car ça, ça coûte rien et ça vaut tout...
En commençant par le bas, je remonte :
Une paire de bottines. Achetées soldées 135 €, valeur affichée 350 €.
Un jean's de marque, valeur vénale il y a deux ans 120 €.
Un pull à 3 sous, acheté sur un marché il y a longtemps.
Une veste en cuir Agnès B. Pièce maîtresse de ma collection de fringues, ce petit blouson en agneau plongé (je me demande bien dans quoi on a fait plonger cette pauvre bête qui lui donne une si belle peau...) est mon dernier achat déraisonnable antes la fin de mon contrat. Acheté soldé 400 €, valeur affichée 850 €.
Un manteau acheté soldé il y a 3 ans, 400 €, valeur affichée 800 €.
J'ai aussi bien sûr une culotte (je n'en porte pas toujours... mais ne nous égarons pas), un soutien gorge, des chaussettes, des gants, une écharpe ... Ca ne compte pas et mon propos n'est pas là...
A l'état neuf et non soldé, le principal de ce que je porte vaudrait environ 2120 €. Si je vends tout ça sur Ebay, en admettant que quelqu'un en veuille, j'en tirerai, grâce à Agnès B, une centaine d'Euros tout au plus... En fait, ça ne vaut plus rien.
La batterie de mon Iphone 3GS, (deux ans et demi d'âge, valeur 500 €, acheté en juin 2010) après le vol du premier, est en rade.
Suis allé sur des forums "changer la batterie d'un Iphone"... La première greffe cardiaque du professeur Barnard en 1967 fut une promenade de santé à côté de l'opération qui consiste à délicatement ventouser la batterie de Monsieur Jobs... Tu jettes donc ton téléphone intelligent et l'opérateur t'en fournit obligeamment un neuf. Un 5 si possible, comme ça tu changes aussi toutes tes connexions, fils, casques, etc...
Je me suis dis avant-hier en me baladant que je ne savais plus la valeur des choses... La valeur de mon travail. Je suis très bonne dans ma spécialité et j'ai même connu quelques heures de gloire... Quand j'avais 35/40 ans... Jusqu'à 45 ans à peu près, je valais. Tout d'un coup, à l'aune d'un accident de parcours professionnel, à la cinquantaine, je ne vaux plus rien... C'est curieux non ?
Je crois que je suis suffisamment active et vive pour finir par retrouver une activité professionnelle. Mais je ne retrouverai jamais le salaire que j'avais. Et qui me permettait de me payer des Iphone à 500 balles et des vestes en agneau plongé sans sourciller. Mon "train de vie" a déjà, depuis un an, diminué de moitié.
Je me pose de façon philosophique et réelle la question de la décroissance. De ma propre décroissance, en tâchant de ne pas y voir une quelconque déchéance mais plutôt une autre façon de vivre. Quelque chose d'optimiste. Quelque chose de joyeux. Quelque chose qui va m'aider à changer aussi dedans... Tu le vois là, le léger halo autour de ma tête, l'auréole qui commence à me pousser ?
Juste vivre autrement, se dire que c'est bien, que ce n'est pas une très dure contrainte imposée par cette
Alors, quand vraiment je pète un câble parce que je reçois le énième refus poli ( Chère Madame, vous êtes si formidable, mais...) à un énième CV envoyé en me disant d'une toute petite voix "on sait jamais...", je me dis que,
dimanche 6 janvier 2013
9,32
Drôle de fin d'année... Drôle de début d'année.
Le grand appartement est mon domaine désormais, j'ai désserré mes tiroirs trop pleins et rangé mes foulards, mes châles, mes soies cambodgiennes et mes jolis dessous dans les commodes vidées de leurs chaussettes taille 42 et de leur t-shirts taille M.
Ce matin, j'ai acheté deux courgettes, un poivron, deux poires, deux pommes, deux bananes, un oignon, une petite salade, une tête de fenouil, 500 grammes de pommes de terre ... 9,32 s'il te plait! me dit mon charmant légumier habituel. 9 Euros... Les yaourts par 4 à la supérette ouverte le dimanche matin !? Et j'en ai pour 3 jours... Le célibat a ceci d'avantageux que tu achètes beaucoup moins à manger... Et que la machine à laver la vaisselle est un peu inutile. Tu fais la nique au lobby nucléaire, ce qui n'est pas une maigre satisfaction.
Le chat dort avec moi. Mais pas au pied du lit comme avant. Non. Sa tête contre la mienne. Comme s'il sentait mon désarroi.
L'étudiante est repartie étudier.
Putain! C'est la louze! Coup de blues... Mais ça, ça rime avec 2012...
Alors, les gens, je vous souhaite une belle année 2013, surprenante, jouissive, amicale, familiale, amoureuse, rêveuse, joyeuse et très franchement, je me souhaite la même! En mieux.
PS : merci à tous de vos mots doux sur mon dernier post et de ceux reçus par mail.
Le grand appartement est mon domaine désormais, j'ai désserré mes tiroirs trop pleins et rangé mes foulards, mes châles, mes soies cambodgiennes et mes jolis dessous dans les commodes vidées de leurs chaussettes taille 42 et de leur t-shirts taille M.
Ce matin, j'ai acheté deux courgettes, un poivron, deux poires, deux pommes, deux bananes, un oignon, une petite salade, une tête de fenouil, 500 grammes de pommes de terre ... 9,32 s'il te plait! me dit mon charmant légumier habituel. 9 Euros... Les yaourts par 4 à la supérette ouverte le dimanche matin !? Et j'en ai pour 3 jours... Le célibat a ceci d'avantageux que tu achètes beaucoup moins à manger... Et que la machine à laver la vaisselle est un peu inutile. Tu fais la nique au lobby nucléaire, ce qui n'est pas une maigre satisfaction.
Le chat dort avec moi. Mais pas au pied du lit comme avant. Non. Sa tête contre la mienne. Comme s'il sentait mon désarroi.
L'étudiante est repartie étudier.
Putain! C'est la louze! Coup de blues... Mais ça, ça rime avec 2012...
Alors, les gens, je vous souhaite une belle année 2013, surprenante, jouissive, amicale, familiale, amoureuse, rêveuse, joyeuse et très franchement, je me souhaite la même! En mieux.
PS : merci à tous de vos mots doux sur mon dernier post et de ceux reçus par mail.
Inscription à :
Articles (Atom)