jeudi 26 janvier 2012

L'aveu (2). Sous-titre : Merci Françoise!

Jamais, au grand jamais, nous n'avions évoqué nos vies amoureuses. Je partais souvent, sous des prétextes professionnels, réels ou inventés,  pour des stages de week-end en lien avec mes activités de loisirs, réels ou inventés. Je partais souvent retrouver mes hommes. Il était plus casanier, partait rarement, mais c'est arrivé, et puis lui aussi a une vie professionnelle voyageuse, souvent à Paris ou ailleurs...  Mais nous ne nous posions jamais de questions, ne regardions jamais nos mails ou nos portables, avions une parfaite discrétion l'un vis-à-vis de l'autre. Nous savions, mais tout était dans le non-dit.
Alors, si tout se passait bien, pourquoi dire ?
En fait, ces demi-mensonges me pesaient de plus en plus. Je ne sais pas pourquoi. Besoin de clarté, de respect de l'autre, d'arrêter de faire semblant, d'arrêter de trouver des prétextes... Besoin de ne plus être que dans des interstices. Besoin  d'être entière, entièrement moi dans le regard de celui qui compte tant pour moi.
La semaine précédente, j'avais lu le livre de Francoise Simpère "Aimer plusieurs hommes" et je l'avais trouvé assez lumineux. J'avais bien compris aussi l'exigence d'une telle conception des rapports amoureux. Je m'y étais beaucoup reconnu. Je l'avais laissé traîné en évidence dans le séjour. Je le lui avais même montré, en lui disant que je trouverais bien qu'il le lise... Il avait haussé un sourcil et feint une relative indifférence. Il a de toutes façon horreur de ce genre de bouquin qui lui tombe des mains...
Et puis cette discussion autour de gros investissements pour notre appartement (que nous avons acheté à parts égales, nous sommes un couple très clair, égalitaire et solidaire sur le plan de l'argent), dans un moment où je me retrouve à nouveau au chômage... Le 31 décembre, mon contrat n'a pas été renouvelé... (je vais d'ailleurs peut-être ouvrir un nouveau blog sur les errements de la cadresse séniore en quête de job dans la sarkozie finissante, c'est une histoire très à la mode...).  :)
Je me suis donc jetée à l'eau : on le garde, on le vend cet appart ? L'un des deux le garde et rembourse l'autre? C'est venu comme ça, en fait assez tranquillement. Je ne sais plus par quels mots. C'est venu. J'ai des histoires. Il l'a toujours su. Il a des histoires. Ici et là-bas. Je l'ai toujours su. Je lui ai dit je t'aime. Je ne veux pas me séparer de toi. Mais j'ai besoin des autres. Il m'a dit qu'il m'aimait et n'avait aucun grief à mon égard. Bon, même si je suis un peu chiante parfois et que des fois, la nuit, je ronfle... Bon, même si il se lave les dents dans la cuisine en laissant le tube de dentifrice ouvert, of course,  et est capable de manger son dessert dans son assiette à soupe... Non, ce ne sont pas des coups d'un soir. Oui, je suis attachée à l'un d'entre eux en particulier. A un autre aussi. Oui. Ce sont des personnes que nous rencontrons. Je suis sentimental, tu me connais, m'a-t-il dit.
Il y avait beaucoup de vérité, beaucoup d'émotion, beaucoup de pudeur ( pas de détails, on se parle pas des détails ok ? Evidemment...).
Et vous savez quoi ? On a fait l'amour... Entrée, plat, dessert... C'était très bon. Meilleur que depuis bien longtemps. Je ne sais pas, nous ne savons pas encore comment la suite dira les choses, comment on va "gérer" ( quel vilain mot!) la première escapade de l'autre. Mais je ne suis pas inquiète.

L'aveu (1)

Le week-end avait été paisible et familial. L'étudiante était de passage et j'adore désormais faire la maman, passer dans sa chambre prendre ses fringues en vrac par terre - l'étudiante a grandi mais est toujours aussi bordélique- pour faire une petite machine à laver... Acheter ses yaourts préférés et lui faire "mon" chili qu'elle accueille avec des cris énamourés... Nous étions allé au marché toutes les deux, avions acheté des slips à 1€, avions pris un café au soleil, discuté... Elle va bien, a un petit copain, les partiels ne se sont pas trop mal passé... Balade en vélo le long de la mer, ciné ( "les nouveaux chiens de garde", courez-y!) avec G, mon mari...
Nous vivons lui et moi depuis longtemps dans une sorte de cohabitation tranquille, fraternelle, un compagnonnage de bon aloi. J'aime cet homme qui m'accompagne depuis... 30 ans. Déjà. On avait 20 ans. Nous sommes "M et G" pour tant de monde... Nous sommes liés par tant de choses, tant de temps, tant d'histoires, notre histoire. Ca n'a jamais été simple. Nous avons failli nous séparer plusieurs fois. Et puis non. Nous sommes ensemble.
Mais nos corps sont absents l'un à l'autre. Ce n'est pas nouveau. Notre couple n'a jamais connu une sexualité flamboyante. Le pourquoi, que j'ai analysé chez ma psy il y a quelques années, est un peu long à raconter ici...  
L'après-bébé avait coupé court à nos rares élans et depuis, nous nous sommes installés dans une indifférence tour à tour tendre ou belliqueuse. De plus en plus tendre et de moins en moins belliqueuse. Un abandon. On a perdu les batailles, puis la guerre. L'armistice cotonneux des corps. Je reste persuadée que nous ne sommes pas les seuls dans notre genre... 
La dernière fois que nous avions fait l'amour, c'était en mai dernier en Corse, sur une plage déserte. C'est dire la fréquence de nos désirs. Si on peut appeler cela du désir. Plutôt une sorte de réassurance qu'on n'est pas complètement morts?
Très vite dans cette histoire, j'ai eu des désirs, des amants, des amours, ailleurs... Je me suis enflammée, j'ai été amoureuse (vraiment), j'ai eu des bleus au coeur, j'ai baisé... Pour mémoire, j'en parle un peu , . C'est d'ailleurs l'objet principal de ce blog, non ?  :-)
Il faut dire que mon métier m'a beaucoup fait voyager pendant de nombreuses années, m'a fait rencontrer beaucoup de gens passionnants et m'a donné beaucoup de liberté, d'autonomie et d'opportunités. Je ne me suis cependant jamais sentie infidèle ou déloyale. J'avais juste deux (ou plusieurs) vies. Un schéma assez masculin en somme. 
Dimanche soir. L'étudiante a repris son train. C'est l'heure du dîner. La discussion commence pendant le repas, un peu tendue. Il faut qu'on fasse des travaux dans l'appart qui en a grand besoin... L'époux est architecte et a forcément des avis tranchés... Je m'agace vite. On se perd dans les détails, on en arrive à parler de la place du mitigeur de la salle de bain... On tourne autour du pot. Je finis par lâcher le morceau... On veut en faire quoi de cet appartement ? Comment veut-on vivre ? Depuis quelques années, je parle souvent de m'acheter un pied à terre, "a room of one's own", une chambre à moi, une chambre en ville... La vie familiale m'étouffait et probablement en était-il de même pour lui. Nous en parlions quelquefois, mais plus jamais sur le mode de la séparation, plutôt sur le mode de "on reste mariés, mais on se donne de l'air"... L'urgence de cette demande a été mise en sommeil avec le départ de l'étudiante et le fait que G. a depuis deux ans la direction d'un énorme projet à 200 km d'ici et qu'il y passe beaucoup de temps. Il a même dû louer un studio et je suis désormais seule entre 2 et 4 jours par semaine... Il rentre le week-end et nous reprenons nos habitudes douces, délicieuses parfois, complices souvent,  et un peu étouffantes de vieux couple.
Nous aimons être ensemble et séparés aussi. Sa situation professionnelle, que nous n'avions pas anticipé, me le confirme.

tongs...

Parmi les mots-clé de recherche qui ont conduit à la lecture de mon (long) post sur le Cap d'Agde, il y a "sandale plastique pour nudiste".

lundi 23 janvier 2012

C'est Bidochon le Cap ? ...

Les jours ont à peine commencé à rallonger de quelques minutes…
Malgré un hiver réputé doux, fait pas chaud…
J’ai envie de me rappeler de l’été…
Ce qui suit a été écrit bien avant que je n'ouvre ce blog. Juillet dernier.
Un week-end au Cap d’Agde…
Spécial dédicace Christophe et Dita...

Pendant des années, presque dans une autre vie, j’avais entendu parler du Cap d’Agde. Une image floue, graveleuse, mais aussi  mystérieuse et attirante, forcément attirante…
Chaque été, parmi les marronniers des magazines (la minceur, le bronzage, l’amour à la plage, les recettes aux légumes et aux fruits, les pipoles en goguette…), il y avait de temps en temps un article aux photos floutées parlant en termes choisis de cet immense domaine naturiste et de ce baisodrome européen…
Et puis le temps a passé… Ma vie depuis quelques années a considérablement changé du point de vue de mon corps, de ma sexualité, de mes désirs assumés et assouvis, de mes plaisirs chauds et épicés... Au fil de mes voyages au pays des amours et du sexe, j’ai rencontré M. sur des terres que je n’avais pas exploré jusque là. M. est  devenu depuis presque deux ans mon… régulier ? Oui, ça me plait bien mon régulier. C’est mon complice, mon maitre, mon amant … C'est avec lui que j'irai.
A l'arrivée, nous prenons rapidement possession de notre location, petit studio banal et minimaliste, dans son jus années 70/80… Déco vert pomme et orangé qui pourrait être vintage si elle n’était pas un peu minable… Bof ! Seule la terrasse assez spacieuse et qui donne, au-delà du parking, sur quelques arbres et un petit port de plaisance donne un peu de cachet à notre affaire.
En nous installant, nous avons croisé quelques personnes de tous âges, nues comme au premier jour, qui déambulaient ou faisaient la sieste dans l’herbe sous un arbre… C’est curieux de voir des gens pas toujours jeunes et beaux, à poil, avec un petit sac en bandoulière ou un panier au bout du bras, en bob et en sandales… J’ai toujours trouvé le naturisme parfaitement anti érotique. Et pour tout dire, très agréable sur une plage déserte en Corse hors saison (le délice de se dorer et de nager nue…), mais aussi assez ridicule lorsqu’il est pratiqué dans  la vie de tous les jours … à la poste ou en poussant son caddie au supermarché. Quand j’étais enfant et ado, mes parents étaient naturistes et j’ai le souvenir confus de séjours à l’Ile du Levant ou dans des campings « Fédération Française de Naturisme » vers l’âge de 11 ou 12 ans où j'observais assez intriguée, avec un vague dégoût, ces corps et ces sexes d’adultes (à l’époque fort poilus) qui ne me disaient rien qui vaille… D’ailleurs, je gardais mon maillot de bain!

Et nous voici à pied d’œuvre… Il est 14h. C’est l’heure creuse. Il fait chaud.  On a faim. Nous partons en quête de nourriture.  Il a gardé un bermuda et moi je sors en paréo… Normal quoi, comme dans n’importe quelle station balnéaire ! Nous nous retrouvons dans une gigantesque résidence bétonnée, des allées dallées qui serpentent entre des immeubles qui s’étagent en appartements semblables au nôtre, studios ou 2 pièces/terrasse par centaines… C’est entretenu, les plantes poussent, ça ressemble à Pierre et Vacances… circa années 70… Tout ce que je fuis,  en vacances ou pas… Un habitat très dense, une sorte de Grande Motte en moins spectaculaire. Les immeubles font environ 5 étages mais il y a aussi des allées de petites villas d’un étage, jardinets, terrasses fleuries. Ce n’est pas désagréable… Nous avançons dans l’allée principale  et trouvons un restaurant où quelques personnes nues ou très peu habillées en sont au café. En grignotant notre salade, nous regardons passer les gens,  jeunes ou plus âgées, couples d’un certain âge, voire d’un âge respectable… C’est assez touchant de voir ces vieilles personnes profiter tranquillement du soleil à poil … Mais ça n’a rien de très excitant. Ah ! Tiens… Une jolie blonde assez sexy avec un mini pagne transparent est accompagnée d’un homme au sexe entièrement piercé de lourds anneaux, dans les couilles, sur le gland, un cockring autour du sexe… Je suis moins fatiguée, je n’ai plus faim et mon regard s’aiguise … quelques filles en mules à hauts talons, nues dans des jupettes en résille ou à frange, piercings aux seins, au sexe, quelques tatouages, les hommes portent beaucoup des cockrings…
Il est 16H… On va à la plage. Grande belle longue plage de sable fin. On avance sur quelques centaines de mètres. C’est une plage naturiste, avec des familles, quelques enfants. On est début juillet. Le gros des troupes va arriver dans quelques jours. Beaucoup de gens marchent au bord de l’eau. M. m’emmène à la « baie des cochons »… Soit.  On marche encore un peu et là, après un dernier restaurant de bord de plage et un dernier poste de surveillance où paressent quelques maitres-nageurs,  ça se peuple grave. De plus en plus de monde déambule au bord de l’eau et la densité de serviettes au mètre carré frôle le métro de Tokyo aux heures de pointe. Il y a au milieu de cette plage, par ailleurs toute proche de la plage plus banale, comme une sorte de tas, des gens qui, sous les parasols, prennent le soleil comme s’ils étaient nus sur une banquise et tentaient de se tenir chaud. Les pingouins de la Marche de l’Empereur… Tous à poil. Tous les âges, toute l’Europe, italiens, anglais, allemands, hollandais… Un peu suffocant… On s’installe en marge de l’épicentre. On se baigne, l’eau est glaciale, on s’asperge, on joue un peu…
Il est  17H.  « Regarde. Il y a un départ de feu ! ».

samedi 21 janvier 2012

Balade à Sète

La semaine dernière, j'ai passé un délicieux week-end. Rien de licencieux pourtant. Juste la douceur de vivre. Et Agnès Varda. Car si vous le pouvez, allez faire un tour à Sète. Joli port de pêche, rappelez-vous "La graine et le mulet"... Marchez alors le long des canaux jusqu'à la mer, continuez la promenade vers votre droite, allez au bout de la digue. Contemplez la mer dans le soleil d'hiver et puis tournez vous vers la ville et observez le Cimetière Marin sur la petite falaise en face. Revenez sur vos pas. Grimpez la falaise, et juste au-dessus, entrez dans le Musée Paul Valéry. Là vous y attend l'exposition "Y'a pas que la mer" d'Agnès Varda. Cette malicieuse vieille dame vous invite à un voyage sensible dans son oeuvre de photographe et de cinéaste. Elle y rend hommage à la patate, "le plus modeste des légumes" et à Jacques Demy, son époux disparu. Elle y empile les objets de plastique de toutes les couleurs qui habillent l'été et filme des fictions, histoires réinventées de photos prises il y a plus de cinquante ans. C'est drôle et triste, sépia et colorié, touchant, vivant...
Invitée dans un musée qui surplombe la mer et moi même encline à filmer et photographier les plages et les bords de mer, il m'a fallu réagir.
Y’ A PAS QUE LA MER
J’aime les arbres et les vaches et les villes et les gens qui circulent et les visages et les marchés en plein air et les patates. Ah les patates, les patates en forme de cœur quels beaux modèles, quel beau sujet.
Le parcours que je propose est contradictoire et complémentaire. Photographie et cinéma, portraits immobiles à côté d'images mouvantes. Des veuves qui nous parlent à voix basse et le cri d’une baleine en colère parce que le monde va mal.
Un cagibi en pagaille et une photographie composée avec soin par le hasard ou par moi).
Des murs anciens, craquelés et nuancés et des ustensiles en plastique aux couleurs violentes d’aujourd’hui.
La vie est variée, l’art est comme le vent.
Décrivez- moi le vent. Quel vent ?
 
Agnès Varda. Octobre 2011





Quand vous en sortirez, si c'est encore l'hiver, il fera presque nuit et il sera temps d'aller prendre une petite bière et quelques cacahuétes au chaleureux Bar Social, un peu plus bas dans un petit quartier d'anciennes maisons de pêcheurs...
L'exposition a lieu jusqu'au 22 avril.

mardi 17 janvier 2012

L'été dernier...




Cette gravure ( joli trait!) me rappelle un épisode vécu cet été.
J'étais au Cap d'Agde dans un grand lieu de débauche en plein air. Beaucoup de monde partout, dans les piscines, les jacuzzi, sous les douches, dans la mousse, sur les lits, les canapés, les coussins... Ca baisait dans tous les coins... Revenant d'une petite aventure qui m'avait agréablement occupée, j'avais avisé le seul canapé disponible dans lequel je m'étais enfoncée, blottie dans ses bras. Nous reprenions notre souffle.
Face à nous, à un mètre, un lit sur lequel deux couples faisaient l’amour côte à côte.
J’observe en particulier l’un d’entre eux. Lui est grand, à la musculature puissante, le visage assez marqué, presque laid, mais une gueule intéressante et des yeux bleus, lagons intenses. Elle est beaucoup plus jeune, la trentaine, brune, bien faite et jolie. Ils ne sont qu'ensemble au milieu de cette agitation.  Il la prend avec force mais aussi tendrement. Ils échangent de longs baisers et repartent à l’assaut…  Ils auraient pu être m'a-t-il semblé sur une île déserte… Précisément au milieu du brouhaha de cette après-midi particulière... 

PS : "C'est Bidochon le Cap" m'a raillé un branché parisien qui savait tout sur tout mieux que tout le monde...  Moi, je n'y étais jamais allé et j'ai trouvé ça assez stupéfiant et pas si mal que ça... Et même plutôt bien. Un joli souvenir. J'en parlerai une autre fois peut-être... 

NB : j'ai trouvé ce dessin  sur l'excellent blog imagier Tendreshare (http://www.tendreshare.fr). Au passage, si l'on me lit, qu'on m'indique charitablement comment faire les "ancres", vous savez cette élégante façon de renvoyer le/la lecteur/trice vers un lien internet en écrivant ici ou et hop! la page en question s'ouvre sous vos yeux éblouis. Sauf que là, si vous cliquez sur mes imitations, il va rien se passer... 

lundi 16 janvier 2012

Texto du jour.

"Tu me recevras en bas et en talons. Rien d'autre."
Ma peau est douce et parfumée. Mes cheveux brillants. Mes ongles peints en rouge vif. Mes cils charbonneux. Je me suis soigneusement épilée. Ma chatte est très lisse et très mouillée. Je me caresse. Je me retiens. Je frissonne, nue. J'ouvre la bouteille de Bordeaux. Je la carafe.  Il a du retard... Je me pelotonne sur le canapé. Le chat vient se coller à moi. Douceur chaude, souple et grise. Je l'attends. Je l'entends. J'entends le "clic" de l'ascenseur sur le palier. J'ouvre la porte avant qu'il ne frappe. Il pose son sac. Il m'enlace. Je sens le cuir de son blouson, la fermeture Eclair, zébrure froide sur la peau de mon ventre, de mes seins. Je sens la râpure de son jean sur le haut de mes cuisses. Long baiser vertigineux. Je suis étourdie. Je m'accroche à ses épaules. Caresses sur mes hanches, sur mes fesses. Je me cambre. Ses doigts fouillent. Je coule. Il me pousse, me plaque contre le mur.
Sa langue me bâillonne, une de ses mains pince durement mes tétons et l'autre cherche loin dans ma chatte affolée. Je jouis brutalement debout dans le couloir, indécente, haletante sous ses doigts. La contraction de mon plaisir inonde mes cuisses.
Il enlève tranquillement son blouson. Je reprends mes esprits et nous allons boire le Bordeaux pour le coup parfaitement chambré... La nuit est encore jeune.




Un peu de musique de chambre...


lundi 9 janvier 2012

Sensualité verticale...


Samedi soir, je suis retournée danser pour la première fois depuis des mois... 
Il y a quelques années, le tango est rentré chez moi.
Pas de façon fracassante. Presque à reculons. A dire vrai, je n'y avais jamais songé...
C’était un temps où j’étais convalescente, revenue d’une longue période d’errance et de difficultés, de duretés et de coups du sort… 
G. avait commencé à s'y intéresser bien avant moi, et en avait conçu une passion naissante. Qui de naissante a vite grandi en « aficion » pure et dure… Il s’était mis à télécharger des centaines de tangos sur le net, à en écouter tout le temps, à fredonner Gardel et à marcher dans la maison avec des airs de chat à l’affût … Mais nous ne partagions pas du tout cet engouement. Pendant un moment, nous avons même failli ne plus rien partager du tout… Et puis, ma tempête s’est calmée, mon bateau a regagné le port et s’est rangé sur sa pane… je suis descendue à quai et je l'ai vu qui dansait… Son enthousiasme et sa constance qui m’ont presque forcé la main… Le tango s’est mis à tenir une place grandissante dans notre vie redevenue commune. Non sans mal - c’est très exigeant -, non sans heurts - faire du tango en couple, c'est un peu comme chercher son chemin, en voiture, en retard, la nuit, dans une banlieue lointaine, avec les mômes qui hurlent à l'arrière et pas de GPS - . Ma vie sociale s'est enroulée autour du tango et de la découverte d’un univers, d’une culture, d’une histoire, de compositeurs qui valent au moins Gershwin ou Bernstein, Thelonious Monk ou Gilberto Gil, de chants d'amour perdu ou de révolte ironique, d’une musique en constant renouvellement, d’un présent désormais mondial… 
Et la danse. Cette incroyable chose qui se fait à deux. Deux corps, un homme, une femme, qui se prennent dans les bras l’un de l’autre et qui s’élancent dans une improvisation absolue et pourtant contrôlée. Qui n’échangent pas un mot et qui savent tout de suite tant de choses l’un sur l’autre. Les corps qui disent. Qui s’écoutent et se répondent.  
Plaisir aigu ou ratage total, posture, odeur de l’autre, cheveux qui chatouillent, bras qui serrent trop, pas assez, homme dans lequel tu te sens bien,  ou trop… trop brutal, trop timide, trop bavard, trop grand, joue contre joue, poitrines qui se touchent, regards échangés, jambes qui font presque toutes seules.
Cela te happe. T'enivre. T'agace. Te passionne… Etonnant tango...  Rythme, écoute de l'autre, énergie, liberté, entente des corps...
Quand tu danses ne serait-ce qu'une fois en touchant cette grâce, en fermant les yeux pour n'entendre que la musique, pour ne ressentir que le corps de ton cavalier qui guide tes mouvements et auquel tu réponds du tac au tac, sans un mot, juste être là, présente, vivante, ouverte à lui qui s'ouvre à toi ... C'est comme un shoot après lequel tu cours à chaque nouveau tango, entre les bras de chaque tanguero qui t'entraîne avec lui...




samedi 7 janvier 2012

One shot not

Je l'avais rencontré pour la première fois il y a plus d'un an. Un type étonnant, d'une rare acuité, qui mène un projet artistique remarquable, moderne, malin,  pertinent, drôle, vagabond de ville en ville...Un air mi Grand Duduche mi Gaston Lagaffe myope, lunettes et cheveux en bataille, long et dégingandé... Nous avions bavardé avec plaisir, je me souviens d'une conversation un peu flirt, dérangée par notre environnement, en particulier par un type qui s'était montré assez lourd... Il m'avait donné son numéro de téléphone, dont je n'avais pas usé. Il était reparti vers ses aventures...
Je l'ai revu au début de la semaine dernière, presque par hasard. Il était de passage ici pour quelques jours. Je vais le saluer "Bonne année! Comment ça va?...". Nous nous reconnaissons... Les phéromones s'élancent en rangs serrés, elles sont presque palpables, comme un essaim de bourdonnements.  "Si vous avez un peu de temps, je pars à la fin de la semaine. On peut se voir ?...". Well of course my dear! Il m'appelle. Sa diction est un peu hésitante. Coquetterie ou sincérité? C'est charmant. Il me fait rire. Rendez-vous est pris pour diner jeudi soir. Je lui ai fixé un endroit tout près de chez moi. Il est déjà un peu tard. Il fait nuit et froid. Je lui propose de venir à la maison plutôt que d'aller au restaurant... ma diction est un peu hésitante peut-être ? Nous nous vouvoyons toujours. Je ne savais pas trop ce qui allait se passer, je n'ai pas préparé de repas sophistiqué. Une bonne bouteille et des pâtes. Le dîner est bavard et gai. C'est délicieux. Il va s'installer sur le canapé. Je suis en face... La tension est tangible. J'ai un peu froid, je me lève pour aller prendre une veste. Je reviens. "Venez donc vous asseoir à côté de moi". Il est immense. Il m'enveloppe, toute petite dans ses bras. Nos lèvres se trouvent, se caressent, se mordillent, nos langues presque timides se frôlent, s'enroulent... Ses mains courent sur moi. Je l'entraine dans la chambre. Mon ventre se contracte, mon sexe s'ouvre. Nous sommes vite nus. Son corps blanc est mince, lisse et ferme. Sa bouche s'empare de ma chatte trempée, il happe mon clitoris, boit mes lèvres... Très vite il me prend tout au fond.  Les mots que j'aime. "Quand je t'ai vu, j'ai vu ton cul, tes seins. Je savais que nos corps s'entendraient bien. Je me suis branlé en pensant à toi..." Je le suce comme j'aime, doucement, vite, longuement. Je sens qu'il est au bord... Il se retire pour ne pas jouir. "Tu es chaude" "Tu es bonne". Je le chevauche et je jouis une première fois. Il me retourne, m'écarte, me fend le corps. Son pouce cherche les fronces de mon cul... Il y entre impérieusement. Je me cambre encore. Il est en moi toute, je me sens pleine de lui. Je le provoque... "Vas-y..." Il est sur le dos et je le prends dans mes reins, je me plante sur lui, je le plante en moi, au plus profond de moi... Plus tard , il a joui les yeux fermés avec une expression concentrée de supplique enfantine. J'ai aimé sentir tout son poids sur moi, immobile...  Il est parti à deux heures du matin. Le lendemain, réunion à 9h... je suis encore un peu saoûle. Mes lèvres sont gonflées et frottent presque douloureusement à travers mon string contre la couture de mon pantalon... Malgré la douche, il me semble sentir son odeur sur moi. Je suis fatiguée, étourdie et beaucoup trop enjouée pour être honnête! Il est reparti vers ses aventures, avec un petit texto qui lui ressemble : "Merci pour votre bon accueil... A bientôt...".  Ciao baby! Thank you and see you around...

jeudi 5 janvier 2012

Pour le plaisir...

Juste pour le plaisir... Se poser un peu, écouter, rêver...




mercredi 4 janvier 2012

A Happy New Year (bis)!

Nous avions rendez-vous pour la soirée. Belle journée d'hiver, l'excitation monte doucement. Quelques instants avant mon départ pour le rejoindre un bref texto : "Apporte ton petit imper en vinyle". Retrouvailles délicieuses. Nous ne nous retrouvons que de temps en temps, quand nos emplois du temps nous le permettent. Restau chaleureux, la soirée débute joyeusement, tranquillement... Puis, le ton change un peu. "Tu voulais jouer? On va jouer." Retour à la chambre d'hôtel. "Tu vas te changer". Il choisit. Corset de vinyle noir qui laisse libres mon sexe et mes seins. Mes bas. Chaussures vertigineuses. Le petit imper qui me serre la poitrine et la taille et me fait paraitre très menue. Il me bande les yeux, me passe mon collier, me met ma laisse. Sa main s'attarde un instant sur mon sexe mouillé. "On va jouer". Il ouvre la porte. Me conduit dans le couloir dans cette tenue de putain. Je sens l'angoisse qui monte. On va loin? J'entends une porte. Quelqu'un sort d'une chambre. Damned! Je peux l'entendre sourire. Mais nous n'allons pas loin. Dans le couloir. Il frappe à une porte. Pas un mot. L'odeur chaude et épicée d'une pièce habitée. Je m'avance de deux pas puis ne bouge plus. Il me retire mon imper. Il fait chaud mais je frissonne. Une main se promène sur ma poitrine. Une autre sur mes cuisses, mon cul. Pas un mot. Je comprends. On va jouer... Il aime me donner. Il aime ainsi signifier cette possession de moi. C'est le seul que j'ai autorisé à cela. Il le sait. Une bouche s'empare de mon téton, le mordille. Un doigt explore ma chatte. Des hommes. Combien ? J'ai du mal à penser. D'ailleurs ça m'est égal. Pas un mot. Il me fait mettre à genoux sur le lit et me menotte, mains au-dessus de la tête, laissant mon corps à la merci de ceux qui vont en jouer, en jouir... Je suis bientôt assaillie de peaux, de bouches, de mains. Il me donne quelques ordres brefs... C'est le seul dont on entend la voix. Il me murmure "Tu es belle... Tu es une belle salope... Tu aimes ça...". Mon sexe fond. Il me détache. Mes mains s'emparent des sexes qui sont à leur portée. Il fait très chaud. Les queues se succèdent dans ma bouche, mon sexe, mon cul enfin. Il aime voir. Il aime me voir ainsi. Dans ma tête, le fantasme de la putain. Je pense, je ne pense pas. Ca sent la sueur et le sexe. Je fais. Je suce, je tends mon cul, je branle...  Je suis mentalement dans la confusion, ce qui n'est pas le moindre des mérites de ce petit épisode. Mais je le reconnais lorsqu'il s'offre à ma main, à mes lèvres, à ma langue. J'éprouve à la fois un plaisir purement cérébral à être ainsi dans cette position de femelle offerte et un reste de... pudeur? réticence? Peur de quelque chose d'un peu glauque, un peu sordide... Mais non. Ces messieurs sont très excités, exigeants, mais restent des gentlemen sodomites... Ne pas voir. Sensations pures. Je ne pense décidément plus. Tout est bien qui finit bien... Un peu de sperme dans les cheveux peut-être ?...  De retour dans notre chambre, Champagne! on fête dignement l'année nouvelle... Et on baise, on baise, on baise...

mardi 3 janvier 2012

Happy New Year of course...

J'en connais (dans la vraie vie) trois qui se reconnaitront, à qui j'ai déjà souhaité plein de belles et bonnes choses pour l'année qui vient... Baisers à vous... Pour les autres, les anonymes qui me lisent en passant et ceux/celles dont j'ai lu les écrits et qui du coup sont un peu moins anonymes, (vous vous reconnaitrez peut-être...), je souhaite une année pleine de jolies surprises, sexys, amoureuses, familiales, amicales, professionnelles, politiques (si, si, on sait jamais!!!)...
Kiss to you all (virtuellement, c'est possible!).
Marie la Sardine.