Aller à la plage, aller à la célèbre plage de Pampelone. C'est très beau cet endroit du monde. Entre la Batterie de Capon et le Cap Camarat, cette longue blonde s'étend, voluptueusement caressée par une mer tiède et transparente, turquoise par endroit. J'y étais allé l'hiver, au printemps, nous avions longuement marché sur les épais matelas bruns de posidonies. Libres ébats des enfants, jeux de sable et de ballons.
L'été montre un autre visage. La jolie blonde se fait un peu pétasse et la folie de ce monde gagne la partie pendant un ou deux mois. La mer est couverte de yachts dont le plus petit "vaut" des millions d'euros. Ils empêchent de voir l'horizon. Nous arrivons par la terre (ben oui, on n'a pas de yacht...). La terre battue sous la pinède est transformée en parkings pour les estivants. Entre 4 et 5 € l'entrée. Les paysans varois font depuis longtemps de bonnes affaires. Nous garons notre modeste Polo. Et là... Là... Je suis abasourdie par le nombre de Rolls, Maserati, Ferrari, Porsche, you name it, et autres "voitures de maîtres" aux vitres aveugles, conduites par des chauffeurs en chemise blanche et pantalons foncés tirebouchonnés...
Les plages privées aux noms célèbres (je l'apprends) comme le Nikki Beach (une dizaine de succursales à Miami, Marbella, St Barth, Marrakech, Phuket...), le Club 55, et plus de dix autres accueillent une clientèle d'anciens et de nouveaux riches, triée en fonction de leur look, de leurs bagnoles, de leur carte bleue et dégueulent de la musique plein pot... Les zodiacs font la navette avec les bateaux et débarquent leurs passagers blindés, hommes en chemises blanches négligemment passées par-dessus leurs shorts de marques, jeunes minettes en talons hauts qui s'enfoncent dans le sable, le coude replié sur les hit bags de la saison, en général des Vuitton très laids... L'héliport voisin vrombit des engins qui transportent tout ce petit monde qui va passer l'après-midi à danser sur des mix de DJ'S célèbres (émeute l'après-midi qui annonce Bob Sinclar...) et à s'arroser de champagne. C'est très commun la douche au champagne. Les effluves de vinasse nous parviennent le jour où une fête privée est organisée non loin de là. Les bouchons pètent haut et atterrissent sur la plage où deux enfants en font des petits châteaux au pieds des murets blancs qui délimitent le ghetto des happy fews.
C'est violent.
"Il y a une guerre des classes, c'est un fait, mais c'est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner". Warren Buffet, un des hommes les plus riches du monde, sur CNN le 25 mai 2005, repris dans le New-York Times le 26 novembre 2006.
A part ça, c'était bien les vacances et je suis très bronzée...
Ouhhhhh... publicité mensongère... je voulais voir la photo de vacances, moi... La jolie sardine en bikini! :)
RépondreSupprimerJe me demande ce que pensent les habitants de la région de tout ce cirque estival. Sont-ils agacés, déprimés, amusés?
Beaucoup en vivent... Artisans, jardiniers, commerçants, hôteliers et restaurateurs... Les jeunes du coin font des boulots saisonniers. Tout cela apporte du fric, beaucoup de fric, propre ou sale... Il est courant qu'un quelconque russe claque plus de 5000€ en une soirée. Un jeune homme de ma connaissance se faisait sur une de ces plages des pourboires de 50 € parfois! C'est dire si ça rend accomodant!
SupprimerLes salariés "ordinaires" attendent patiemment que le calme revienne et que les bouchons (qui ne sont pas de champagne, mais bloquent les routes...) refluent.
C'est aussi un endroit où 10 mois sur 12, il fait assez bon vivre...
L'année prochaine tu viens avec nous au Nord. On était bien là bas.... et les paysages étaient tellement beaux.
RépondreSupprimerje suis contente de te relire!
Chiche!
Supprimeron l'a déjà fait et on le referait avec plaisir :)
SupprimerGaffe! C'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde si je puis dire!!! :)
SupprimerMais dans ce monde, où est passé l'homme cher à ton cœur entrevu au premier paragraphe ? d:-)
RépondreSupprimerIl va très bien, merci!
SupprimerBonjour La Sardine !
RépondreSupprimerVous avez assisté au spectacle nauséabond du triomphe de l'argent.
J'y ai assisté aussi, bien loin du littoral varois. A Paris aussi, grosses voitures, consommation sans fin et mise en scène de ce que l'on qualifie de réussite.
Un sexagénaire ( vous savez maintenant que je n'ai rien contre !) sort de sa Ferrari avec sa fiancée âgée de 20 ans. Morgue affichée, allure de top model, déhanchée de défilé de haute couture et sur le dos de quoi acheter une autre Ferrari !
Devant les hôtels à plus de 16 000 € la nuit, des chasseurs, (grooms, enfin, les types qui transportent les bagages et sifflent les taxis avec un sifflet d'arbitre de foot !!!) qui vous snobe, tout fier dans leurs livrées d'un autre temps qui les ridiculisent et les signalent comme les larbins rampants de ce monde où l'apparence fait figure de philosophie.
Pour asseoir sa domination l'argent roi mise sur le spectacle qu'il donne de lui-même et se complet à abaisser ceux qui sont à son service tout en leur donnant quelques gratifications qui laisse supposer une collusion d'intérêts.
C'est le meilleurs moyen de faire perdurer le système, faire tomber quelques miettes sur lesquelles se jettent la populasse ébahie.
Il faut voir ça en ethnologue ! Ca fait partie des choses à visiter, comme l'Assemblée nationale, le Louvre ou les galeries d'art de la place des Vosges.
Mais, chère Marie, à Marseille aussi, il est possible de voir ce spectacle, pas à Belsunce, c'est sûr (quoiqu'il fut un temps où il était de très bon ton de s'afficher dans ce quartier le dimanche, c'était il y a très longtemps !) mais le CNM offre également un joli point de vu sur l'entre soit de la bonne société où l'on n'entre que par cooptation et moyennant une somme à trois zéro minimum.
Vous en êtes ?
Moi non plus, plus me plaisent les bords de mer rocheux où l'on va nu, gratuit et où l'humanité est rare !!!
Carnets d'Eros.
J'ai une certaine tendresse pour les grooms à cause de Spirou...
RépondreSupprimerSinon, le CNM... Rire... Ceux qui sont pas d'ici ne sauront pas de quoi on parle! Alors j'explique : Le Cercle des Nageurs Marseillais, club select qui a un bel espace au bord de la mer, une piscine qui domine le paysage au-dessus d'une plage très populaire qui s'appelle les Catalans et qui grouille de monde... L'emblème de la bourgeoisie marseillaise. On n'y adhère en effet que sur cooptation, avec un joli chèque... Parce que il y a de la thune dans cette ville. Si, si. Beaucoup de thune. Mais discrète.
Bord de mer rocheux, yes, je vois. Mais où l'on va nu ? à Marseille ? Tu fréquentes le Mont-Rose ? :)
il va falloir nous organiser tous les deux un tour opérator Marseille :D
SupprimerJe ne savais pas ce que voulait dire Belsunce jusqu'à ce soir.
Je suis déjà venue à Marseille plus d'une fois mais je la connais que trop peu.
Ca m'arive, d'ailleurs, j'y vais derechef !
Supprimertristes tropiques ! Aux bulles de champ on préfère encore le crachin breton !
RépondreSupprimerLes bulles de cidre...
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