lundi 9 janvier 2012

Sensualité verticale...


Samedi soir, je suis retournée danser pour la première fois depuis des mois... 
Il y a quelques années, le tango est rentré chez moi.
Pas de façon fracassante. Presque à reculons. A dire vrai, je n'y avais jamais songé...
C’était un temps où j’étais convalescente, revenue d’une longue période d’errance et de difficultés, de duretés et de coups du sort… 
G. avait commencé à s'y intéresser bien avant moi, et en avait conçu une passion naissante. Qui de naissante a vite grandi en « aficion » pure et dure… Il s’était mis à télécharger des centaines de tangos sur le net, à en écouter tout le temps, à fredonner Gardel et à marcher dans la maison avec des airs de chat à l’affût … Mais nous ne partagions pas du tout cet engouement. Pendant un moment, nous avons même failli ne plus rien partager du tout… Et puis, ma tempête s’est calmée, mon bateau a regagné le port et s’est rangé sur sa pane… je suis descendue à quai et je l'ai vu qui dansait… Son enthousiasme et sa constance qui m’ont presque forcé la main… Le tango s’est mis à tenir une place grandissante dans notre vie redevenue commune. Non sans mal - c’est très exigeant -, non sans heurts - faire du tango en couple, c'est un peu comme chercher son chemin, en voiture, en retard, la nuit, dans une banlieue lointaine, avec les mômes qui hurlent à l'arrière et pas de GPS - . Ma vie sociale s'est enroulée autour du tango et de la découverte d’un univers, d’une culture, d’une histoire, de compositeurs qui valent au moins Gershwin ou Bernstein, Thelonious Monk ou Gilberto Gil, de chants d'amour perdu ou de révolte ironique, d’une musique en constant renouvellement, d’un présent désormais mondial… 
Et la danse. Cette incroyable chose qui se fait à deux. Deux corps, un homme, une femme, qui se prennent dans les bras l’un de l’autre et qui s’élancent dans une improvisation absolue et pourtant contrôlée. Qui n’échangent pas un mot et qui savent tout de suite tant de choses l’un sur l’autre. Les corps qui disent. Qui s’écoutent et se répondent.  
Plaisir aigu ou ratage total, posture, odeur de l’autre, cheveux qui chatouillent, bras qui serrent trop, pas assez, homme dans lequel tu te sens bien,  ou trop… trop brutal, trop timide, trop bavard, trop grand, joue contre joue, poitrines qui se touchent, regards échangés, jambes qui font presque toutes seules.
Cela te happe. T'enivre. T'agace. Te passionne… Etonnant tango...  Rythme, écoute de l'autre, énergie, liberté, entente des corps...
Quand tu danses ne serait-ce qu'une fois en touchant cette grâce, en fermant les yeux pour n'entendre que la musique, pour ne ressentir que le corps de ton cavalier qui guide tes mouvements et auquel tu réponds du tac au tac, sans un mot, juste être là, présente, vivante, ouverte à lui qui s'ouvre à toi ... C'est comme un shoot après lequel tu cours à chaque nouveau tango, entre les bras de chaque tanguero qui t'entraîne avec lui...




7 commentaires:

  1. Hmmm, superbe description de cette danse fascinante et hypnotique.
    Un ballet funambule entre rigueur et fantaisie, tout comme les entrechats romantiquement pervers des vilaines quand elles dansent avec les loups... ^^

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  2. Thank you Mister Flow. Le tango peut être une merveille...

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  3. Bonjour,
    Du tango je ne suis qu'auditeur, pas danseur, pour diverses raisons, surtout un blocage psychologique pour me montrer danser (pas que le tango)... Tes mots sur la danse me font imaginer ce que je pourrais ressentir si...

    Connais-tu Melingo ? Je lui ai consacré un bref article, là :
    http://1671137.fr/blog/2011/12/02/%E2%99%AB-melingo/

    Piste Scrotum : pour écrire un commentaire sur ton blog, il faut obligatoirement être inscrit quelque part, il se trouve que j'ai un compte google mais je préférerai avoir le choix Nom/Site (et c'est possible) ; en outre cela peut bloquer d'autres personnes qui voudraient commenter.

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  4. Merci Christophe pour ce commentaire. Oui. Je connais bien Melingo dont j'ai les deux premiers albums ( Maldito Tango et Santa Milonga chez Naïve) et que j'ai eu la chance de voir en concert acoustique, lui tout seul avec sa guitare dans le tout petit restau d'un copain argentin. C'était formidable. Pour ce qui est de laisser un com sur mon blog, je ne sais pas ce qu'il faut que je fasse pour te faciliter (à toi et d'autres peut-être) les choses. Je suis une grande naïve de l'informatique... Ya quelqu'un pour m'aider ?

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  5. Dans les paramètres de ton blog, au sujet des commentaires, tu vas avoir le choix de qui peut écrire un commentaire.

    À voir si ce n'est déjà fait :
    http://www.blogotheque.net/2011/12/20/melingo/

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  6. Bon, Christophe, je me disais qu'il faudrait qu'on apprenne en même temps et vite fait! Tu danserais avec Marieh2o et moi je serais et ferais la surprise à mon El-Tanguito-Lobo!!!
    Vraiment, faudrait...

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