lundi 23 janvier 2012

C'est Bidochon le Cap ? ...

Les jours ont à peine commencé à rallonger de quelques minutes…
Malgré un hiver réputé doux, fait pas chaud…
J’ai envie de me rappeler de l’été…
Ce qui suit a été écrit bien avant que je n'ouvre ce blog. Juillet dernier.
Un week-end au Cap d’Agde…
Spécial dédicace Christophe et Dita...

Pendant des années, presque dans une autre vie, j’avais entendu parler du Cap d’Agde. Une image floue, graveleuse, mais aussi  mystérieuse et attirante, forcément attirante…
Chaque été, parmi les marronniers des magazines (la minceur, le bronzage, l’amour à la plage, les recettes aux légumes et aux fruits, les pipoles en goguette…), il y avait de temps en temps un article aux photos floutées parlant en termes choisis de cet immense domaine naturiste et de ce baisodrome européen…
Et puis le temps a passé… Ma vie depuis quelques années a considérablement changé du point de vue de mon corps, de ma sexualité, de mes désirs assumés et assouvis, de mes plaisirs chauds et épicés... Au fil de mes voyages au pays des amours et du sexe, j’ai rencontré M. sur des terres que je n’avais pas exploré jusque là. M. est  devenu depuis presque deux ans mon… régulier ? Oui, ça me plait bien mon régulier. C’est mon complice, mon maitre, mon amant … C'est avec lui que j'irai.
A l'arrivée, nous prenons rapidement possession de notre location, petit studio banal et minimaliste, dans son jus années 70/80… Déco vert pomme et orangé qui pourrait être vintage si elle n’était pas un peu minable… Bof ! Seule la terrasse assez spacieuse et qui donne, au-delà du parking, sur quelques arbres et un petit port de plaisance donne un peu de cachet à notre affaire.
En nous installant, nous avons croisé quelques personnes de tous âges, nues comme au premier jour, qui déambulaient ou faisaient la sieste dans l’herbe sous un arbre… C’est curieux de voir des gens pas toujours jeunes et beaux, à poil, avec un petit sac en bandoulière ou un panier au bout du bras, en bob et en sandales… J’ai toujours trouvé le naturisme parfaitement anti érotique. Et pour tout dire, très agréable sur une plage déserte en Corse hors saison (le délice de se dorer et de nager nue…), mais aussi assez ridicule lorsqu’il est pratiqué dans  la vie de tous les jours … à la poste ou en poussant son caddie au supermarché. Quand j’étais enfant et ado, mes parents étaient naturistes et j’ai le souvenir confus de séjours à l’Ile du Levant ou dans des campings « Fédération Française de Naturisme » vers l’âge de 11 ou 12 ans où j'observais assez intriguée, avec un vague dégoût, ces corps et ces sexes d’adultes (à l’époque fort poilus) qui ne me disaient rien qui vaille… D’ailleurs, je gardais mon maillot de bain!

Et nous voici à pied d’œuvre… Il est 14h. C’est l’heure creuse. Il fait chaud.  On a faim. Nous partons en quête de nourriture.  Il a gardé un bermuda et moi je sors en paréo… Normal quoi, comme dans n’importe quelle station balnéaire ! Nous nous retrouvons dans une gigantesque résidence bétonnée, des allées dallées qui serpentent entre des immeubles qui s’étagent en appartements semblables au nôtre, studios ou 2 pièces/terrasse par centaines… C’est entretenu, les plantes poussent, ça ressemble à Pierre et Vacances… circa années 70… Tout ce que je fuis,  en vacances ou pas… Un habitat très dense, une sorte de Grande Motte en moins spectaculaire. Les immeubles font environ 5 étages mais il y a aussi des allées de petites villas d’un étage, jardinets, terrasses fleuries. Ce n’est pas désagréable… Nous avançons dans l’allée principale  et trouvons un restaurant où quelques personnes nues ou très peu habillées en sont au café. En grignotant notre salade, nous regardons passer les gens,  jeunes ou plus âgées, couples d’un certain âge, voire d’un âge respectable… C’est assez touchant de voir ces vieilles personnes profiter tranquillement du soleil à poil … Mais ça n’a rien de très excitant. Ah ! Tiens… Une jolie blonde assez sexy avec un mini pagne transparent est accompagnée d’un homme au sexe entièrement piercé de lourds anneaux, dans les couilles, sur le gland, un cockring autour du sexe… Je suis moins fatiguée, je n’ai plus faim et mon regard s’aiguise … quelques filles en mules à hauts talons, nues dans des jupettes en résille ou à frange, piercings aux seins, au sexe, quelques tatouages, les hommes portent beaucoup des cockrings…
Il est 16H… On va à la plage. Grande belle longue plage de sable fin. On avance sur quelques centaines de mètres. C’est une plage naturiste, avec des familles, quelques enfants. On est début juillet. Le gros des troupes va arriver dans quelques jours. Beaucoup de gens marchent au bord de l’eau. M. m’emmène à la « baie des cochons »… Soit.  On marche encore un peu et là, après un dernier restaurant de bord de plage et un dernier poste de surveillance où paressent quelques maitres-nageurs,  ça se peuple grave. De plus en plus de monde déambule au bord de l’eau et la densité de serviettes au mètre carré frôle le métro de Tokyo aux heures de pointe. Il y a au milieu de cette plage, par ailleurs toute proche de la plage plus banale, comme une sorte de tas, des gens qui, sous les parasols, prennent le soleil comme s’ils étaient nus sur une banquise et tentaient de se tenir chaud. Les pingouins de la Marche de l’Empereur… Tous à poil. Tous les âges, toute l’Europe, italiens, anglais, allemands, hollandais… Un peu suffocant… On s’installe en marge de l’épicentre. On se baigne, l’eau est glaciale, on s’asperge, on joue un peu…
Il est  17H.  « Regarde. Il y a un départ de feu ! ».
Sur la petite dune à 200 mètres, un  mouvement de mecs qui marchent, s’arrêtent, regardent de l’autre côté de la butte. « Attends encore un  peu. Ca va démarrer »… En effet, un moment plus tard, nouvel attroupement, mais sur la plage cette fois. Un groupe d’anglais qui s’était installé à peu près sur nos serviettes, se lève et trottine vivement vers le groupe en cercle… On se lève, on y va. Sur une serviette, en plein jour, entourée d’une grappe de mecs qui se branlent, une femme allongée sur le dos, les cuisses bien écartées, se fait sucer et masturber par un type … Elle a les yeux fermés, elle bouge le bassin…. Elle tend la main et empoigne une bite… Il y a comme une sorte de silence dans le cercle au milieu du léger brouhaha de la plage… Ca ne m’excite pas, mais ça me scie… Et très vite, 2, 3, 4 cercles se forment ainsi… Différentes scènes pornographiques se déroulent. Les corps se mélangent, et toutes les combinaisons sont essayées. Il y a plutôt une seule femme et plusieurs hommes, mais j’ai aussi vu un homme en sucer un autre… et je n’ai pas tout vu… Un des cercles est tellement dense que nous ne voyons rien. Il est 17H15 ou 30… Il y a du monde partout. C’est assez stupéfiant. M. d’amuse beaucoup de me voir ouvrir des yeux ronds.  Après être passé dans 3 ou 4 groupes, on retourne à notre serviette, et on décide de rentrer. La journée ne fait que commencer… De voyeurs on va devenir acteurs…
J’ai vu en revenant de la plage les boutiques de fringues qui ouvraient… Car là-bas, on vit en autarcie complète. On peut passer des semaines sans sortir. Tout est là : banque, supérette, boulanger, poissonnier, boucher,  journaux, tabac, coiffeur et institut de beauté… Que sais-je ? Et surtout fringues et chaussures. Des tonnes de robes, jupes, chaussures, shorts,  t-shirts, strings, soutiens-gorges, paréos,  tous plus sexy, plus transparents, plus provocants les uns que les autres. The dream of a slut !  Il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses,  cheap, chers, beaux matériaux (soie, cuir, vinyle, dentelle…) ou synthétique made in china … Noir ou couleurs fluo… le tout est que ce soit le plus… sexe possible ! Les chaussures sont à talons vertigineux, les mini robes sont en filet, les strings sont fendus, les soutiens-gorges sont de simples soutiens… Le BDSM est à la mode… menottes, colliers, mais peu de vrais instruments (fouets, martinets…), quelques sex toys. Beaucoup plus de tenues féminines que masculines, bien sûr… 
Retour au studio. Nue sur la terrasse, dans le soleil d’ouest, je sympathise avec la voisine qui est, elle, propriétaire de son studio, décor rouge et noir, et qui m’explique qu’avec son compagnon,  ils sont ici été comme hiver la plupart des week-ends et des vacances. C’est une belle brune, la cinquantaine un peu vulgaire, les seins piercés. Deux petites barrettes de taille respectable traversent ses tétons et deux gros anneaux y sont attachés. Je ne vois pas son sexe, mais je peux supposer… Des cheveux noir corbeau à la coupe dissymétrique et des ongles bicolores lui donnent un irrésistible look de cagole. Je sais qu’elle se met du rouge à lèvre marron forcément souligné d’un trait de crayon plus foncé... What else ? Mais elle est très hospitalière, sympathique et sans complexe. Puisqu’elle est d’ici, je lui demande où il faut aller. Resto, boite ? Elle m’indique 2 restos et le « circuit » classique d’une soirée… Commencer par un bar musical, le Melrose, puis, au choix, les boites : le Glamour (se vante d’être la plus grande boite échangiste d’Europe, 5 pistes de danse, ambiance « jeune », beaucoup d’exhib.), le Jeu de Mains (beaucoup de mecs, surtout des trios quand on est un couple), le Jul’s, le Pharaon (gay friendly)… Ne pas louper « la mousse » les après midis au Glamour. Je prends des notes.
Voyons… Que vais-je mettre pour cette première soirée ? Nous faisons le tour de nos possessions et optons pour un bustier de vinyle qui m’enserre la taille et laisse mes seins libres et un string parfaitement minimaliste du même matériau. Mon collier, un très bel objet en acier, mes bagues, des créoles et des sandales noires à très haut talons complètent ma tenue. Je me maquille légèrement. M. a sobrement revêtu un jean et un t-shirt noirs. Nous sortons en quête d’un des deux restos recommandés par l’aimable voisine. Je marche dans cette ville étrange, étrangère aux regards curieux, admiratifs ( ?) qui ne se cachent pas. Dans ce temple de l’exhibition, on est aussi là pour voir et être vu et les yeux sont partout. On ne se gêne pas comme dans la vraie vie pour observer, se retourner sur le passage de quelqu’un, le (la) suivre des yeux… Je ne me souviens pas de ces premiers pas dans la rue… Je me souviens seulement que je regardais au loin droit devant moi. Il me dit que tout le monde me regarde… je ne sais pas. Il est heureux de m’exhiber ainsi en me tenant par la taille. Je suis à lui pour l’heure. Je marche, plus que nue dans cette drôle d’histoire, je suis droite, avec mon homme. Nous arrivons au resto et je remarque le regard du serveur, très aimable et « normalement » commercial, qui me balaye rapidement des pieds à la tête… Une fois assis en terrasse et nos plats commandés (je suis serrée dans ce bustier, j’ai intérêt à manger léger !), je me détends et commence à regarder autour de moi. Je suis fière aussi, car en voyant mon reflet dans les vitrines pendant notre parcours, je me suis trouvée plutôt pas mal… Et puis, même si c’est au Cap d’Agde, où semble-t-il plus rien n’étonne personne, je me trouve gonflée et c’est assez réjouissant. J’ai une pensée fugace pour mes collègues et je me marre toute seule… Le resto est excellent, pas trop cher, il y a un duo de musique live, chanteuse et guitariste, qui reprend avec bonheur des standards de blues et de rock… Nous sommes en terrasse dans le soleil couchant. Sur ce quai qui longe le port de plaisance,  c’est un défilé tranquille et permanent de couples et de groupes d’amis, de rares familles (on se demande un  peu ce que des enfants viennent faire là ! M.  plaisante : « ben… ils cherchent Monoprix ! »). Il y a des naturistes en sac à dos et baskets, mais il y a aussi tout à fait autre chose… Les hommes sont pour la plupart en bermuda ou jean, chemise ou t-shirt, mais les femmes, de tous âges et de toute corpulence se baladent (ou dois-je dire, tout comme moi, s’exhibent) dans des tenues sidérantes… Et j’en fais partie ! Elles arborent sans aucun dessous, des robes, mini-jupes, tops, sandales à talons que ne renieraient pas les stars du porno. Certaines sont jeunes ou moins jeunes, mais sont belles, assez bien faites et en tous les cas très sexy. Il y aussi des grosses, des moches, des vieilles… Nous aviserons même le lendemain soir une jeune femme nue dans une robe en filet sur un fauteuil roulant poussé par son compagnon.  Nous constatons que dans l’ensemble, les femmes font beaucoup plus attention à elles que ces messieurs… Même s’il y en a aussi de pas mal, il faut bien le dire ! Quelques hommes sont lookés, pantalons de cuir découpés autour du cul, longues jupes noires sur débardeur noir, colliers,  bracelets de cuir et boucles d’oreilles, (… Merci Jean-Paul Gaultier !), une petite ambiance Palace années 80, mais ils sont rares.
Nous décidons vers 22H d’aller au Melrose, le bar musical dont la voisine nous a parlé comme d’un incontournable.
Le Melrose est un endroit ouvert situé dans la galerie commerciale, mi-dedans, mi-dehors, décor de bois, tonneaux qui servent de tables, sous un grand vélum dont l’arrière ouvre sur une haie de lauriers roses. Nous trouvons les deux derniers tabourets libres au bar au fond de l’établissement qui dans les minutes qui suivent notre arrivée se remplit très vite. Un DJ envoie à fond de l’électro (ou est-ce de la techno ? Ah ! Ces musiques de d’jeune’s ! Toujours est-il que c’est de la soupe qui fait omps omps…) sans aucun intérêt, trucs de boites à la mode.  Les groupes boivent, dansent sur place… Quelques filles se trémoussent. Le DJ chauffe la salle. L’ambiance monte d’un cran. Assez vite une splendide brune d’environ 25 ans au corps parfait de poupée Barbie (gros seins, beau cul, ventre plat et taille fine, longues jambes haut perchées, pas un gramme de cellulite !), au joli visage un peu vulgaire, une belle pétasse, monte sur le minuscule podium de pole dance, déshabillée dans une ravissante et minimaliste tenue de soubrette. Elle tourne autour des deux poteaux de métal, commence un strip-tease, enlève le haut… Son cul passe et repasse à quelques centimètres des spectateurs. Un homme le lui caresse, un autre le lui embrasse… Elle est vite rejointe par d’autres nanas qui se lancent… Not bad… C’est très chaud et dans la salle, les couples et les groupes se caressent, se frottent les uns aux autres, se roulent des pelles… Une ou deux femmes m’adressent des sourires et des regards explicites, surtout une brune aux cheveux courts, la quarantaine bien roulée, qui ondule joliment et qui me fait signe de la rejoindre sur le pole dance. Ce premier soir, je me tiens tranquille… M. m’embrasse, me caresse, m’oblige à écarter les jambes, me fouille… « Mais tu es mouillée, ma salope… ». L’ambiance sans doute…  Nous sommes  abordés par un couple d’italiens. Lui la cinquantaine cool et drôle, parle assez bien français. On se débrouille aussi avec l’anglais. Elle, petite blonde aux cheveux courts, dans les 35 ans, jolie et très bien faite, mince et musclée. On papote (ou plutôt on crie vu le niveau sonore !). Les présentations faites (Marco et Gianina, intello-bourgeois anti Berlusconi…), elle et moi  flirtons très vite outrageusement. On s’embrasse, on se caresse, je sens son ventre plat, ses petites fesses,  ses seins refaits, durs et excitants sous sa petite robe douce… Sa peau est en satin… Sa bouche est fraîche…  C’est assez délicieux… je remonte sous sa robe,  caresse son clito, sa petite fente s’ouvre… Nos hommes contemplent le tableau sans s’en mêler. Autour de nous la fête bat son plein dans une chaleur d’enfer. Les filles se succèdent sur le bar, sur le pole dance… Tout contre nous un groupe de 5 ou 6 personnes hommes et femmes mêlés s’en donne à cœur joie. Les jupes sont soulevées, les sexes sortis des jeans… Ambiance orgie romaine… C’est drôle et très excitant. J’avise tout contre nous au bar un couple assez incroyable. La belle soixantaine tous les deux.  Lui est étonnant. On dirait un scribe tout droit sorti de Sinouhé L’Egyptien… Crâne rasé, sourcils épilés, regard lointain, visage de marbre (or ici, les gens sont dans l’ensemble très souriants, échangent des regards, les hommes caressent légèrement un sein qui passe, on s’efface gentiment pour laisser passer… Je suis d’ailleurs très impressionnée par l’habileté des serveurs qui portent les plateaux de boissons en l’air en se frayant un passage au-dessus de la foule, encaissent, etc…). Il porte une lourde boucle d’oreille en argent, une  longue robe grise sans manche en léger tissu imprimé ton sur ton, un très beau collier argent  et turquoises couvre sa poitrine, un bracelet d’argent lui enserre le haut du bras… Elle est très belle aussi, blond platine, cheveux bien coupés, un foulard noué sur la tête, un bustier noir… Elle monte sur le pole dance et fait belle figure au milieu des jeunesses diverses et variées… Elle me sourit et on se salue… C’est vraiment un beau couple, pas jeune, mais magnifique, libre… je voudrais leur ressembler dans 10 ans, dans 15 ans… Quelle journée ! Quelle soirée ! Vers une heure du mat’, étourdis et épuisés, on décide de quitter l’endroit. On fait un petit tour dans le village, on tente une boite « le Tantra ». On y reste 5 minutes. L’ambiance nous parait morne et froide  après le Melrose (où bien sûr, et c’est là tout l’intérêt, on ne baise pas…). C’est toujours la même musique naze. Les « coins câlins » sont plein de mecs morts de faim qui tournent autour de 2 ou 3 bonnes femmes plutôt vilaines qui se font prendre par quelques uns… On rentre sans regret. Notre tension est vive. On se jette l’un sur l’autre. Il me fait l’amour debout sur la terrasse… Il me prend par derrière vite et fort comme j’aime. Il s’enfonce loin en moi.  C’est brutal. Je crie mon plaisir à la nuit tandis que dans l’allée un couple nous observe. On baise comme des fous et on s’endort, morts… Fin du premier acte.   
Le lendemain matin, M. me réveille beaucoup trop tôt. Car c’est un matinal incoercible ce garçon. Je l’ai déjà remarqué…  Embrumée, il est à peine 8 heures, je proteste avec conviction. Ca le fait rire. Petit dèj tranquille, on sort faire quelques courses pour la salade de midi, on tourne un peu dans les galeries commerciales, on examine les fringues, on achète Libé et Elle… On rentre, on mange et on fait une grosse sieste. Je dors comme un plomb jusqu’à 4 heures. Il fait un temps splendide. Vers 17h,  nous décidons d’aller à la « mousse » au Glamour, la très grande boite du bout de la plage. Réservé aux couples. Nous payons notre écot, nous entrons. Nudité obligatoire. Un immense patio à ciel ouvert. Canapés et lits un peu partout. La déco est plutôt sympa. Ca baise dans tous les coins. Un jacuzzi géant (et plein de monde), des douches et au fond du patio, la mousse. Un espace carrelé de plain-pied qui doit faire 100 ou 150 m2, un DJ perché sur une estrade, (omps omps), un bar en ciment avec une serveuse qui sert des coupettes de champagne rosé, (les plus aguerris ont une petite pochette en plastique étanche avec de l’argent. Nous, nous avons tout laissé au vestiaire et n’avons rien !) et… des mètres cube de mousse, sur une hauteur de plus d’un mètre, déversée toutes les 5 ou 10’ par une sorte de grosse manche à air  (à mousse) placée en hauteur qui se gonfle, gonfle, gonfle et envoie un jet impressionnant de mousse blanche qui, à ce moment là, fait monter le niveau à presque 2 mètres… Bon, oui, ça fait immanquablement penser à une érection, mais c’est juste technique !  Nous entrons dans l’arène… C’est assez drôle de marcher, de fendre la mousse en quelque sorte… On ressent une étrange légèreté… Le corps est enveloppé de cette substance… Ce n’est pas de l’eau, ce n’est pas de l’air, c’est blanc, très doux…  C’est plein de gens qui dansent, se frôlent, se caressent… On sent vite des mains baladeuses, des corps qui se collent au nôtre… C’est une sensation très particulière, c’est fugace ou insistant, sur le ventre, les seins, les fesses, on voit et on ne voit pas… M. se glisse derrière moi,  me prend dans ses bras et nous nous caressons ainsi en dansant lovés l’un contre l’autre. On est un peu en apesanteur. Une jolie brune s’approche de moi, ses seins sont lourds et ses fesses moelleuses. D’ailleurs, tout est moelleux. On danse ensemble, nos mains courent sur nos corps. C’est très agréable… Partout, les gens se cherchent, se trouvent, se séparent. Quelques filles sont debout sur le bar et dansent avant de replonger dans la petite foule. Dans l’ensemble, les gens sont plutôt jeunes mais là encore il n’y a pas de règle.  Il y a un canapé fort occupé par un trio tout blanc. La fille se fait prendre par les deux hommes tour à tour, les suce… Dans un éclair de lucidité, je me demande comment tiennent les préservatifs dans cet environnement glissant… Un peu plus loin, à l’entrée de cet espace, un grand lit est lui aussi pris d’assaut par quelques moussus… Chaque jet de mousse me recouvre entièrement et je n’aime pas ça. Lorsque je vois que la manche à mousse va exploser, je fais comme tout le monde : je me précipite vers le bord de la « piscine », sinon, je suis noyée ! C’est un petit jeu assez drôle… Après un long moment de ce nouvel amusement, après avoir caressé et s’être fait caresser par on ne sait pas trop qui (on choisit un peu quand même !), on sort tout blanc, comme des bonhommes de neige (vision comique),  on passe à la douche, on fait un saut dans le jacuzzi où nous réussissons à nous caser à condition qu’il me prenne sur ses genoux tant il y a du monde… Nous observons les coquineries et avons une conversation avec une anglaise qui vient de passer quinze jours au Cap comme tous les ans. Elle en sort ruinée et nous dit en plaisantant qu’elle retourne bosser pour pouvoir revenir le plus vite possible. Le tout avec la pointe de british humour qui va bien… Ca parle toutes les langues européennes dans ce jacuzzi… Pas encore l’hindi, le chinois ou l’arabe, mais qui sait ? Un jour, la délicieuse décadence occidentale gagnera peut-être la bataille ?
On finit par sortir de l’eau avant de fondre tout à fait. Un peu après, qui voyons-nous approcher et nous aborder but le scribe et sa blonde ! Ils nous ont repérés, hier soir ou aujourd’hui, je ne sais pas… Il faut dire que mon corset en vinyle ne passait peut-être pas totalement  inaperçu (quoique au milieu du délire ambiant… ? Who knows ?) , pas plus que mes petites bêtises avec Gianina peut-être,  et que M. n’est pas vilain… Lui dit qu’il ne sait pas… mais il est un peu coquet sur ce point… Ses succès passés et les regards que lui jettent les nanas aujourd’hui sont assez éloquents. De taille moyenne, mince, musclé, bronzé, il a de grands yeux verts, un nez et une bouche joliment dessinés, des cheveux gris très courts…
Nous faisons donc connaissance avec Christian et Thérèse (si, si, Thérèse... No comment !), grands et vieux libertins devant l’éternel. Ils viennent d’Avignon et sont des habitués du lieu. Ils louent 6 mois sur 12 un bungalow au Cap.  Ils écument les boites échangistes depuis des années et connaissent tout le monde dans le quart sud-est du pays. Comme tous les habitués d’un endroit quel qu’il soit, ils nous jouent l’air du « c’était mieux avant »… Ils sont un peu blasés. On le serait à moins.  Mais ils sont sympathiques et entreprenants, lui surtout. Ca tourne assez vite au flirt poussé, lui et moi d’un côté et Thérèse et M. de l’autre. Mon homme n’a pas beaucoup de conviction, c’est marrant… on voit tout de suite quand un homme est convaincu. Je dois dire que Christian était assez convaincu ! Mais à la vérité, c’est plus comme une façon de faire connaissance entre libertins, une sorte de coutume sexuelle, voire une forme de politesse. On se dit bonjour et au lieu de se serrer la main ou de se faire la bise, on se roule une pelle et on se suce un peu réciproquement. Un rite Bonobo en quelque sorte… D’autres se frottent le nez… Ce moment d’échanges sexuels n’est pas déplaisant, mais assez oubliable. On aurait pu éviter la tradition…
Nous quittons le lieu ensemble vers 19H. Je remarque que nos nouveaux camarades ne sortent pas nus comme de vulgaires naturistes. Non. Lui a enfilé un pantalon et elle une robe/paréo presque chics. Nous les retrouverons le soir même toujours aussi dandys, lui en mi-cow-boy-mi-indien décadent et elle en bustier rose et noir, très Marie-Antoinette… C’est le seul couple que j’ai croisé dont les looks sont extrêmement recherchés, aussi bien pour lui que pour elle. Old school… Nous cheminons sur quelques centaines de mètres. Nous sommes assez joyeux après cette nouvelle expérience et bien d’accord : on adore la mousse ! Même si nous savons que le concept a été inventé du côté d’Ibiza il y a 20 ou 30 ans et est reproduit à l’envi dans beaucoup de discothèques…                
Nous rentrons et à nouveau je « m’habille ». J’ai cette fois mon très beau corset de cuir noir, total BDSM. Je mets mes menottes d’esclave,  une chaine d’acier permet à M. de me tirer par mon collier… Il prend quelques jolies photos dans le soleil de la terrasse. Nous sortons de nouveau vers 20H. On est samedi soir.Ca fourmille de monde. Je passe plus que nue dans cette tenue très marquée… Nous sommes du reste très… remarqués ! Un groupe de gens nous hèle bruyamment depuis la terrasse où ils prennent l’apéro… Ils nous invitent à les rejoindre… On les remercie, on crie, on rit… On poursuit notre route. On va au deuxième resto recommandé par la voisine (que nous n’avons pas revu et que nous ne reverrons pas !). On s’installe et comme hier, nous observons le monde autour de nous… Avant de replonger plus tard dans la fournaise.     
Epilogue :
Cette virée au Cap d’Agde a été un temps suspendu, entre parenthèses… Nous y sommes restés 3 jours, et y avons fait dès le deuxième jour de jolies rencontres érotiques et amicales avec des personnes  avec lesquelles nous échangeons depuis de temps à autre des petits mots par mail ou par textos. Car il y a vraiment de tout au Cap : des Bidochons et des Groseille, des Lavardin, des Skywalker et des Falbalas...  La vraie vie nous a vite rattrapés bien sûr un peu brutalement, dès le lundi, back to work, total décalée!  On a beaucoup fait l’amour. Cette ambiance de sexe permanente, où (presque) tout est permis, mais rien n’est obligatoire (les gens sont en fait tout à fait respectueux) est un puissant incitatif… On a beaucoup ri, c’était léger et drôle. Les femmes se sentent me semble-t-il libres d’être ce qu’elles rêvent d’être, princesse ou salope (ou les deux…), libres de s’exhiber, d’allumer sans forcément faire, ou au contraire, d’être parfaitement dévergondées. Et puis, le lundi soir, en rentrant chez moi dans la foule de juillet sur l'artère la plus passante de ma ville, voila que je tombe nez à nez avec le joli A. avec lequel j’avais fait des bêtises deux jours plus tôt dans la mousse. Je ne savais pas qu’il venait par ici. Il se trouve que nos cercles professionnels ne sont pas loin l’un de l’autre. On a bu un verre et on s’est raconté. Une vraie rencontre. Alors, finalement, même si c’est surtout vanille, on a bien envie de retourner au Cap, où les codes sociaux disparaissent et laissent libres les désirs et les corps…
 
*Trouvé sur Wikipédia à l’article « Agde » : « Quelques chiffres permettent d'estimer l'importance de l’activité touristique  dont la saison est principalement concentrée sur deux mois, juillet et août. La fréquentation touristique est estimée à 15 millions de nuitées par an, dont 12 pour le Cap-d'Agde  (soit près de 40 % du total de l'Hérault). L'office de tourisme reçoit environ 350 000 personnes par an. Le village naturiste reçoit 40 000 personnes. ». Ya d’quoi faire et il ne faut pas être agoraphobe...

6 commentaires:

  1. J'ai toujours voulu aller au Cap. Histoire de ne pas mourir idiot ? Je ne sais. C'est associé à une truc un peu vintage dans mon esprit (comme la déco vert pomme). Une espèce de plongée dans une autre époque du sexe. Le time sharing de la sexualité. Bref, tout ça pour dire que vos notes me donnent envie de donner corps à cette envie.

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  2. Je n'ai jamais voulu aller au Cap. Histoire de ne pas mourir étouffé par la foule ? J'exagère mais il y a de ça. En fait je ne suis pas attiré par la consommation de masse. Il faudrait que je tombe sur une charmante vraiment très persuasive pour m'entraîner au Cap d'Agde.

    _________
    Cristophe
    http://1671137.fr/blog

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  3. @ Tomas et Christophe : Sourire... Et bien, Messieurs, qu'il soit fait selon vos désirs...

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  4. J'ai été aussi au Cap, en 2007, je n'ai pas eu le même ressenti que toi mais tant mieux si tu t'es bien amusée ^_^

    http://chroniquesdedans.com/2011/09/10/foire-au-foutrat/

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  5. @Melle H : petit com sur ton post joliment intitulé Foire au Foutrat...^-^

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  6. J'y étais avec toi: je t'ai reconnue ;-)

    Tu scintilles, jolie Sardîne...
    Mousse blanche et écailles d'argent: je ne vais pas résister longtemps!

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