Je prends mon vélo et vais
courir et m’aérer dans le plus grand parc urbain de Marseille, le parc Borelly, poumon vert délicieusement situé en bord de mer, un parc à l’ancienne,
conçu à la fin du XIXème siècle, belles allées arborées, plan d’eau, buvette et
barques, cascade en rocaille, jeux d’enfants,
jardin exotique et vastes pelouses.
Face à moi, le paysage est barré
par les falaises calcaires du massif des calanques, bleutées d’une légère brume.
C’est calme, on est mercredi matin. Quelques joggers. Sont-ils
tous enseignants, retraités, rentiers, en RTT, ou comme moi riverains de la case de l’Oncle
Pôle ? Des jeunes gens torses nus font des pompes et jouent à cochon pendu
sur les agrès en ciment. Des grands-parents trottinent après leurs tout-petits en vélo à quatre roues, des
mômes font du patin à roulettes, jouent,
courent… Quelques mamans bavardent en baladant mollement leurs poussettes. L’unique paon du parc pousse
ses cris stridents et j’aide une petite fille à grimper sur le talus pour qu’elle
l’aperçoive. Il est toujours au même endroit et de temps en temps, le dimanche,
il fait la roue et les enfants poussent des Ho ! et des Ha !... La roseraie est en travaux. Au loin, on
aperçoit la tribune de l’hippodrome voisin. Une dizaine de personnes y observent
une course de trotteurs. Une grosse ragondine prend le soleil avec son petit
sur la pelouse et les cols-verts et les
cygnes pédalent paresseusement dans l’eau. Un groupe d’ados, tous élégamment de
noir vêtus semble répéter une pièce de théâtre ou tourner une vidéo. Un
monsieur bouquine sur un banc. Une flottille
de dériveurs et d’Optimists forme au loin des petites taches blanches sur la
mer. Tout est si paisible…
D’où me vient le sentiment d’être Numéro Six ?
Bravo pour ce numéro ! Je n'ai pas vu venir la chute malgré l'énorme indice du titre. d:-)
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