mercredi 26 juin 2013

Vieillir, dit-elle

Deux choses m'ont donné envie d'écrire ce post :
Le récent texte de Waid qui, dans cette "autobiographie " rapide nous avoue en filigrane avoir 45 ans et avoir succombé au bizarrement nommé Démon de Midi (now or never) et un bouquin que j'ai acheté. Le titre m'a interpellé et j'en ai lu quelques critiques élogieuses. Il est écrit par une intellectuelle du nom de Martine Boyer-Weinman.

A quel âge est-on vieille aujourd'hui ? Parmi les blogs érotiques que je lis, (il n'est qu'à voir la liste de mon blog-roll, ces blogs me conduisant à d'autres blogs en cascade), il est peu d'auteur(e)s qui aient ( ou qui avouent) plus de 40 ou 45 ans... Peut-être parce que au-delà, il y a une certaine indécence encore -surtout pour les femmes- à parler galipettes ouvertement ? Ceux qui suivent ce blog (ou qui opéreront un rapide retour en arrière fin 2011 et 2012) savent que j'ai 50 berges bien tassées. Que j'ai eu (que j'ai toujours) quelques emmerdements, ceux de mon âge, entre autres la perte d'un boulot et l'immense difficulté qu'il y a pour moi à en retrouver un "à l'âge que j'ai". Que ma fille a 20 ans et que je la regarde s'épanouir et devenir une femme à son tour. Que beaucoup de choses me traversent, me heurtent souvent, me révoltent comme quand j'avais 20 ans. Que j'ai un passé déjà long, des souvenirs vivants des années 70 (who remembers T Rex and Marc Bolan, Garry Glitter, Venus...?). Et aussi que je baise (et que donc, j'ai et je suscite encore le désir...) 

Dans son livre assez passionnant, quoique parfois dans un style un peu intello-ampoulé, Martine Boyer-Weinman écrit: "Une des premières après Colette, Beauvoir a porté un regard littéraire sur cette ligne d’ombre, ce vertige de la cinquantaine qui renvoie les femmes à leur généalogie et les confronte à la question de la perte de la capacité de séduction, sinon du désir d’être désirée."
"Qu'est-ce qu'une femme mûre aujourd'hui? [...]C'est le début de la confusion, ou de la migration des âges en tous cas, que rien n'arrêtera plus jusqu'au terme du cycle de la vie : "jeune femme", plus très jeune, encore jeune mère, "célibattante" en bout de course sur le premier marché du mariage, divorcée impétrante sur le second, "vieille maîtresse" ou épouse délaissée, vous êtes devenues littérairement, cinématographiquement, sociologiquement et économiquement si désirables!Maman ou putain ? MILF ou cougar ? Réjouissez-vous Madame, l'offre est encore vaste, le théâtre de la vie vous ouvre grand son répertoire. Dix ans à peine suffiront à jouer tous les rôles, Dona Elvire ou Dona Prouhéze, Phèdre ou Andromaque, Ysé ou Médée, dans l'ordre ou dans le désordre. Réjouissez-vous mais... Ne lâchez pas la bride! En un siècle et demi, vous avez gagné 15 courtes années, voire vingt sur l'entrée en maturité..."
J'ai lu la plupart des livres de Beauvoir et Colette est un de mes auteurs de chevet. Annie Ernaux aussi.  Je comprends mieux aujourd'hui "La force de l'âge" et "Gigi"...  Et oui, j'avoue que je me la pose cette question du vieillissement... De la séduction. Du jeunisme. De la mode veule des "cougars" aux ravages du botox...
Quand vais-je à mon tour devenir invisible ? Bientôt ? Comment vais-je négocier le virage ? Ne suis-je pas déjà en train ?
La plupart des blogs masculins que je suis font état d'hommes de 40 ans (bien tassés parfois) qui cherchent des femmes encore "jeunes", entre 30 et 40 ans. C'est pas grave, hein, chers amis bloggeurs, n'en prenez pas ombrage, je vous lis avec plaisir, agacement parfois, sourire souvent, mais enfin, je le constate. Mes bloggeuses féminines, libertines, libres, libérées pourrait-on dire, sont en général plus (beaucoup plus) jeunes que moi, et ne se posent jamais la question. Leurs maris, leurs hommes, leurs amants, elles les aiment et c'est tout. Il en est même (Emma) qui avouent sans fard leur amour  pour un homme beaucoup plus âgé. L'inverse n'est jamais vrai dans ma bloggosphère.
(Petit insert qui a à voir, ou pas : par contre, les filles, certaines d'entre vous (R, Dita,  par exemple, mes p'tites cailles) sont très travaillées par leurs hormones, leurs cycles, se sentent up ou down sexuellement en fonction de leur cycle. Bon. Ben, j'en ai plus moi de cycles... Je suis ménopausée. Si si. Mais c'est pas grave, je vous assure. Tout va bien.)
Je reprends le fil... Cette anthropologie là est aussi une des raisons pour lesquelles j'ai arrêté de danser le tango. Car voyez-vous, je suis une fan du tango. Je suis même allé à Buenos Aires il y a trois ans pour un voyage initiatique. Et j'écrivais déjà dans mon "Journal de Buenos Aires"  (écrit au jour le jour et que je n'ai jamais publié sur ce blog ou ailleurs) au sortir d'une milonga ratée :
"Et c’est vraiment un clivage d’âge… Beaucoup plus pour les femmes que pour les hommes comme d’habitude, car un type de la cinquantaine, plutôt vilain, gros, mais manifestement excellent danseur a parcouru la piste avec brio avec une délicieuse allumette souple de 25 ans dans les bras… La piste se peuple petit à petit. Je repère un type qui ne doit pas avoir 30 ans, maigre, creux, qui ressemble à un jeune Woody Allen. Il danse bien, très ouvert, mais a une vilaine posture, le dos vouté… Ceci dit, ils ont l’air de bien se marrer avec sa partenaire ! La meilleure des danseuses d’un certain âge ne pourra JAMAIS tirer son épingle du jeu dans ce genre d’endroit… Je ne sais pas quand une femme doit arrêter le tango, mais sans doute beaucoup  plus tôt qu’un homme. C’est décidément très cruel, le tango, très dévastateur. Il faut un égo et une estime de soi très solide quand on est une femme encore assez baisable (soyons clair!!!), qui danse bien  et qu’on sort d’une milonga sans avoir été invitée une seule fois….  Car bien sûr, je n’ai pas été invitée…" 
Et bien, voila. J'y suis. J'arrête le tango. J'en ai déjà marre d'être invisible. 
Ceci n'est pourtant pas un billet amer ou triste, ou défaitiste. En fait, c'est juste une réflexion que je me fais, à l'aune de mes lectures et de ce que je vis. Je pars la semaine prochaine en vraies vacances avec mon amoureux (qui a 56 ans). On va bien  merci! Je ne lui ai jamais rien caché, et à 50 ans "tassés", les réveils sont parfois difficiles! :) mais on aime bien faire l'amour le matin, tout chiffonnés comme tout le monde... Surtout si on baisé la veille. Ca met en train!  

40 commentaires:

  1. ♫ Mourir cela n'est rien
    Mourir la belle affaire
    Mais vieillir... ô vieillir ♫

    Vraies vacances avec un amoureux : voilà une bonne nouvelle !

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  2. C'est très juste et c'est le genre de questionnement que j'ai eu dernièrement avec mes 40 ans. Tu sais, on est toujours la vieille de quelqu'un :D!
    On balance entre des petits pics involontaires le plus souvent mais qu'on ressent quand même et des satisfactions de se savoir plus SAGE sur les choses de la vie.
    Je nous trouve plus patientes, plus silencieuses parce qu'on SAIT que l'agitation ne sert pas souvent à grand chose. Nos combats sont mieux ciblés et que nos conversations plus denses.
    ça me fait pense à Thérèse Clerc qui a fait des photos de nus que je trouve superbe et qui parle du plaisir féminin même à 80 ans et plus.
    C'est ça qui me fait le plus peur, l'infantilisation de ma personne, ma privation de penser et de jouir. Comme si en vieillissant on t’ôtait ce que tu avais. A mon avis c'est le combat le plus difficile de la vie que de garder sa dignité jusqu'au bout .
    Bon il nous reste quelques années pour s'organiser une vraie révolution :D

    Sinon , question personnelle et peut être déplacée. Quand on est ménopausée, sens tu quand même des variations d'humeur, d'envie ou c'est vraiment un autre fonctionnement?
    Je t'embrasse et passe de bonnes vacances!
    ( dis nous où tu trouves du soleil??? :(((( )

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    1. Thérèse Clerc est un grand, un bel exemple. As-tu vu le film "les invisibles"? Sinon, à se procurer d'urgence!
      Et puis, p'têt qu'en rentrant de vacances (une petite semaine, pas trop longtemps donc...), je ferai un post sur la ménopause, ce drôle de moment où tout d'un coup, le temps semble s'accélérer... Et puis en fait, non... le temps continue. C'est un peu dans la tête. Faut juste pas paniquer. Je raconterai. Mais je suis sûre qu'en écrivant sur ce sujet délicat et hautement symbolique, je vais perdre mon lectorat masculin! :)) Pour ces messieurs, c'est une sorte d'aveu de vieillardise...
      Pour le soleil : le Languedoc! Et rien n'est sûr... !
      Plein de bises.

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    2. je veux bien en privé!
      et tant pis pour eux na ! :p
      ( si ils nous gonflent , on leur parlera de leur prostate:ppp)

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    3. Je suis un lecteur masculin et ça m'intéresse.

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    4. Réponse à Dita : Comment fait le quinqua que je suis pour comprendre une femme en train de vivre "ce drôle de moment" et lui être agréable si vous ne nous dites rien de ce que vous ressentez à ce moment-là.
      Réponse à toutes les femmes : Vous savez, l’homme déteste la femme bien avant "son drôle de moment". (Aïe ! Non, pas sur la tête. Aïe ! D’accord, je sors.)

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    5. mais je veux bien partager les infos!! je ne vois pas en quoi ce serait un sujet tabou ;)
      jamais sur la tête, ça peut faire des dégâts mais sur les fesses oui :D

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  3. Merci Marie pour ce joli billet que vous publiez le jour de mes 52 ans ! Comme vous, je me suis souvent étonnée de ne (presque) jamais trouver de blogueur s'affichant "quinqua" conquérant, quand on trouve tant de "quadra" triomphants. A croire que la décence impose une limite d'âge pour écrire ses histoires de vie et de cul !
    Alors s'il vous plait, continuez à nous raconter comme les femmes peuvent être belles et séduisantes après 50 ans, quand enfin débarrassées de la charge de l'éducation des lardons, du règlement des conflits conjugaux et des compromis du quotidien, elles redécouvrent le plus souvent qu'elles sont jolies, sexy et que la ménopause a parfois des effets étonnant sur leur libido ;) !
    Très bonnes vacances avec votre nouveau chéri !

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    1. Merci, chère Coccinelle, jolie quinqua! Oui, on ne sent pas si mal à nos âges... Pour la ménopause... Madame est connaisseuse! :)
      Merci de votre commentaire et à bientôt.
      Marie la Sardine.

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  4. Si nous étions dans un conte de Lewis Caroll, je vous dirais qu'il suffirait de ne pas grandir... comme Alice, vous diriez surement que c'est impossible. :) C'est alors qu'Humpty Dumpty vous expliquerait à sont tour, avec sa logique implacable, qu'on ne peut pas s’arrêter de grandir quand on est tout(e) seul(e) mais qu'à deux, on peut. Si la croissance dans le temps devient une progression dans l'espace alors quelqu'un qui court peut facilement se faire arrêter par un autre et ainsi ralentir le temps ou l’arrêter.

    Partir avec son amoureux... c'est un peu suspendre le temps. ;-)

    (J'aime beaucoup votre billet !)

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    1. Bonjour Rose,
      Oui. Je crois qu'Humpty Dumpty a raison. A 2, on peut jouer à Peter Pan, le petit garçon qui refusait de grandir. Il était bien aidé par la Fée Clochette!
      Merci d'être venue ici.
      A bientôt.

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  5. Carroll... j'ai écorché son nom ! ;-)

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  6. Je flirte aussi avec la cinquantaine, mais je ne blogue plus et... enfin bref, le tango oui c'est une jolie métaphore.
    Il se trouve qu'on croise cependant de jeunes danseurs pour partenaires, je vous l'assure. et l'on oublie alors la foule et les mauvais causeurs qui vous regardent d'un oeil malveillant.
    le regard des autres, leur opinion, ça n'a pas beaucoup d'importance. j'aime publier des photos de mecs sur FB et on se moque parfois gentiment, parfois pas, de cette manie pourtant tout à fait admise pour les hommes qui publient quantité de photos érotique de femmes, quel que soit leur âge. inégalité de masse qui disparaît lorsque l'on en parle en petit comité...

    un jour peut-être aurais-je le courage d'écrire l'histoire de ces femmes scandaleuses qui, telle Diane de Poitiers, mais aussi bien d'autres femmes, ont entretenu des relations avec des hommes bien plus jeunes, et longtemps après avoir "passé l'âge". c'est un travail intéressant.

    j'ai croisé quelques blogueurs de plus de 50 ans, si si ça existe, aux publications devenues erratiques aussi. je n'ai pas d'explication sinon que, justement, la conquête n'est pas leur but. La complicité ? un mot assez galvaudé. (enfin, je ne les ai pas tous croisés dans la vie... entendons-nous bien)

    j'aime aussi beaucoup votre billet

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    1. Bonjour Brigit et merci d'être passée ici. Les regard des autres... Oui, comme vous, je m'en contrefiche... Mais la piste de danse n'est pas une métaphore! C'est pour moi une réalité...

      Les scandaleuses ? On l'écrit à deux mains ? :)

      Les "vieux" bloggeurs... Mon vieux père s'y ait mis et a écrit de la poésie et des réflexions philosophiques... De jolis textes ma foi.
      Et puis, il s'est lassé! Les blogs, ça va, ça vient...
      A bientôt sur celui-ci, si je trouve des trucs à dire...!

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  7. Vous devriez peut-être venir danser en Belgique. Je me faisais justement la réflexion inverse, que le tango abolissait cette question d'âge pour la séduction. Que les jeunes danseurs invitaient volontiers des femmes plus mures et plus expérimentées.

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    1. C'est assez difficile d'apprendre à danser le tango, un peu plus pour un homme qui "guide" la danse, que pour une femme, quoique... il faut bien six mois ou un an avant de commencer à se faire plaisir...
      C'est un peu comme dans les romans d'apprentissage, "Le Blé en Herbe" par exemple... Les jeunes danseurs inexpérimentés invitent des femmes qui savent... "Eloge des femmes mûres"! Et puis, quand ils savent, ben...
      Mais pour vérifier ma théorie, d'accord, je vais venir dans les milongas belges!
      Merci Sophie de votre commentaire!

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  8. Bonsoir Marie :)
    La différence d'âge quand l'homme est plus âgé que sa partenaire... Je dirais qu'il y a différence d'âge et différence d'âge. Un écart de 15 ans peut poser question, quand il s'agit de 30 ans, c'est encore différent.. De plus, un homme de 50 ans avec une jeune femme de 20 ans auront un questionnement autre qu'un homme de 70 ans avec une femme de 40 ans. Je ferai part de mon expérience chez les Pétro prochainement, un post sérieux et pas très en liesse, sourire,il faut le temps qu'il mûrisse.
    Bon weekend à toi :)

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    1. Merci de ton commentaire Emma. Mais c'est comme tu veux hein! T'es pas obligée non plus!!! :) A bientôt. Je t'embrasse.

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  9. Marie, moi aussi j'adore ce texte et sa sincérité. Je dois dire que j'adore l'authenticité qui caractérise tout ce que vous nous racontez!
    je ne danse pas le tango et je suis plus souvent sur les pistes d'aéroport que sur les pistes de danse ! le point commun entre ces deux pistes, me direz-vous? mais c'est qu'on y déploie ses ailes, Mademoiselle ! ^^
    Est-ce que le sablier (bien em...dant, je vous le concède) qu'on nous a placé au creux de la poitrine nous pousse aux portes des invisibles? j'aime à apprivoiser l'idée (depuis quelque temps) que non! Nos envies et nos rencontres se "déplacent", ils nous placent toujours sous la "lumière".
    Quand à avoir peur de la ménopause, c'est oublier que le terreau fertile de l'érotisme est dans la tête, le corps n'en est que la marionnette... ;-)
    Et pour finir avec trivialité (n'oublions pas que je suis un rustre, nonméhooooo), de nos jours les femmes de plus 50 ans sont canons...

    Alors continuez à déployer vos ailes et bon vol à vous et au copilote ! ;-)

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    1. Merci Flow... Ca me touche vraiment ce que vous écrivez. Je file faire ma valise! A bientôt!

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  10. Est ce que l'on se pose vraiment la question de l'age de la personne qui tient un blog? Pas moi en tout cas mais comme de nos jours on met des étiquettes sur tout je vais ranger votre blog dans la catégorie blog de femme de 50 berges bien tassées :) Et vous pourrez ranger ce commentaire dans la catégorie commentaire d'un lecteur bientôt quadra qui n’écrit pas de blog mais qui aime les femmes.

    Merci pour ce joli billet et bonnes vacances.

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    1. La semaine de vacances a été excellente! :). Merci d'être passé ici et de votre commentaire. A bientôt!

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  11. Bonsoir, Marie,
    à l'heure qu'il est, tu dois être en vacances avec ton amoureux... Veinarde ! :)
    La question de l'âge me turlupine aussi, et pas qu'un peu. J'y pense tous les jours, dans un sens comme dans l'autre ("Ben ma vieille, faudra raccrocher un jour..." versus "Ah, je suis bien contente d'avoir mon âge ! Je suis tellement plus apaisée qu'à 20 ans !"). Vivre dans une bulle insulaire, avec une flopée de naïades en maillot et de gars jeunes-musclés-bronzés n'aide pas, sûrement.
    Je n'aime pas vieillir, je n'aime pas les empreintes que me laisse le temps. Je n'ai pas - encore - la gueule de mon âge, et alors ? Elle me rattrapera bien tôt ou plus tard.
    Je suis encore à un âge avouable selon ton article :), je n'aime pas ça, mais qu'y faire ?
    Puis souvent je pense que l'âge, c'est aussi, surtout davantage dans la tête que sur la figure. Et c'est là où je voulais en venir : quand je te lis, je ne lis pas une femme de 50 berges bien tassées.
    Je lis une femme qui vit, qui vibre, qui a ses emmerdes et ses éclaircies.
    Je lis une femme qui me plairait si j'étais un homme.
    Je lis une femme attachante, qui a la sincérité de se montrer telle qu'elle est.
    Et tout ça, c'est bien plus important qu'un chiffre, 40, 50 ou plus.

    Tu es sûre de vouloir arrêter le tango ?
    Fais-toi plaisir, danse, n'accepte pas de perdre une passion à cause du regard des autres. Pour le coup, je trouverais ça dommage. Triste, même.

    Bises pinoy !

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    1. Ma chère amie du bout du monde, merci de ton commentaire! En effet, l'âge n'est pas primordial, mais il est aussi vrai qu'inévitablement, la question surgit à un moment... à des moments différents pour chacun(e). J'ai la chance, comme beaucoup de femmes de ma génération, de ne pas "faire mon âge", enfin, pas trop! C'est juste parfois une ombre qui passe. Et j'ai la chance aussi d'avoir de beaux exemples de personnes âgées autour de moi qui sont belles et beaux, énergiques, vivants... Quant au tango, je suis surtout agacée par le microcosme local... Et le tango est aussi intimement lié à mon désormais ex-mari. Un peu difficile! On verra ce que j'en fais... Je t'embrasse fort et j'espère que nous reprendrons bientôt nos conversations... Je n'ai guère eu le courage et le temps d'écrire ces derniers mois... Pardonne moi.

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  12. Je trouve aussi ce billet passionnant (pas triste, en effet, même si j'ai senti une pointe d'amertume sur le passage consacré au tango) parce qu'il nous renvoie tous à notre propres questionnements sur l'âge (et l'écart d'âge avec nos partenaires).

    Je n'accorde pas une importance démesurée à l'âge. Sans être tout à fait indifférent à la question. Je n'aime pas beaucoup les femmes âgées parce que je les trouve rarement désirables. Je n'aime pas beaucoup les femmes jeunes parce que je les trouve souvent fades. Mais, sur cette base clivante, je croise des exceptions. Alors que j'avais écrit un billet "int. -23 ans" où je posais cet âge comme minimum minimorum pour qu'une fille m'intéresse, je dénombre désormais 3 exceptions et je me sens vraiment très bien avec la dernière en date (selon l'expression consacrée « je pourrais être son père ») même si, justement, ça m'énerve un peu d'alimenter le cliché du quadra qui sort avec une jeunette.
    Et une récente amante a bien 6 ans de plus que moi (certes, ça n'est pas un écart de 20 ans !) mais ce n'est pas pour une raison d'âge que je n'ai pas accroché.
    Aussi, j'ai déjà vécu (2 ans) avec une femme qui avait 8 ans de plus que moi (on trouve des exemples plus édifiants mais il faut reconnaître que les exemples dans ce sens restent rares) mais j'avais à l'époque 19 ans... Calculez ! Ça ne faisait pas de moi un gérontophile à l'époque !

    Il m'est arrivé, à quelques (rares) occasions de croiser dans la rue une femme âgée (au moins 60 ans, disons) et de la trouver désirable. Cela reste peu fréquent, mais c'est arrivé donc je n'exclus pas que ça se produise un jour.

    Avant d'être burpeur quadra bien tassé (enfin, je suis pile au milieu du gué !), j'étais un burpeur trentenaire, et j'espère bien devenir un jour burpeur quinqua. La suite, on verra, un peu de patience.
    Moi aussi je me demande jusqu'à quand j'arriverai à séduire ; plus précisément : jusqu'à quand j'arriverai à séduire des femmes qui me plaisent.
    Et aussi : viendra-t-il un moment où j'arrêterai d'être frustré sexuellement ?
    Ou a contrario : viendra-t-il un moment où ma frustration sexuelle empirera.

    Et puis je n'aime pas voir mon crâne lentement se déplumer, mes cheveux devenir poivre et sel (et un jour viendra ou ce sera plutôt sel et poivre…).

    Mais, comment te dire : lire ce que tu écris fait partie des choses qui me rendent plutôt apaisé (je ne vais pas jusqu'à dire "optimiste") plutôt qu'inquiet !

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    1. My dearest CUI, merci de ce long commentaire. Je suis assez ravie de t'apaiser... Ma foi! Il faut dire que pour moi, cette année, tout se mélange : chômage, séparation, ma fille qui part très loin, pour un an, dans huit jours... Bouh! Ca fait beaucoup pour une seule femme!!! La cellule familiale se délite par la force des choses... Et même si je vais plutôt bien, parfois, tout ça me rattrape... Quant au tango, voir ma réponse à Chut... Je t'embrasse.

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  13. Ah Marie, si je savais danser, il y a longtemps que je vous aurais invitée ! :-)

    Moi qui suis si bizarrement câblé qu'il m'arrive de tomber amoureux d'une correspondante sans connaitre ni son visage ni son âge, simplement à travers ses mots, je peux vous dire que vous êtes extrêmement séduisante...

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    1. Merci Usclade... Me voila avec un sourire attendri sur les lèvres...

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  14. Etant passé du coq à l'âne, ou plutôt de Emma à Marie, cette réflexion sur l'âge m'interpelle puisque je peux moi aussi faire part de mon expérience !
    J'ai souvent vécu des écarts d'âge, dans les deux sens. A la vingtaine j'ai fréquenté de vieilles trentenaires qui m'ont laissé de très bons souvenirs. Ensuite je me suis marié avec une femme plus jeune de 7 ans ...
    A 40 ans le démon de midi m'a mis en relation avec ma première amante, âgée de 50 ans ! Soit dit en passant, une superbe femme ...
    Mon arrivée sur la blogosphère m'a fait connaître des dizaines de femmes, allant de 20 ans à 60, avec qui j'ai entretenu de bien captivants échanges !
    Des relations plus intimes se sont nouées avec des femmes entre 45 et 60 ans, au physique n'ayant rien à envier aux jeunettes. Cela a été une vraie révélation de constater que l'âge pouvait avoir un impact très modéré sur le corps d'une femme ...
    A l'aube de mes 55 ans, je fréquente des femmes plus jeunes, n'ayant pas encore la quarantaine, ce qui me laisse à penser que ce qui nous attire chez l'autre, demeure très complexe ... et je ne m'en plains pas ! :)

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    1. Il est vrai que ce qui nous attire chez chaque personne, à n'importe quel âge, c'est d'abord ce qu'elle est vraiment. Certain(e)s, moins gâtés par la nature, se révèleront au fil de conversations, auront un charme insoupçonné, le contraire étant vrai aussi... Mon amoureux a coutume de dire qu'il a parfois été séduit de prime abord par une jolie plastique, une jeune femme ravissante et que finalement... Et bien bof! Alors... Y a t-il des règles ?

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  15. Marie, merci, tu réponds à une question qui me taraudait sérieusement ces temps-ci : puisque je suis extrêmement fluctuante hormonalement, avec des conséquences flagrantes sur mon désir ou du moins ce que j'en perçois, vais-je "survivre" sexuellement à la ménopause (que j'imagine précoce chez moi, mais ça c'est mon côté pas-du-tout-angoissée-bien-sûr).
    Te lire me rassure beaucoup. Mon père m'avait dit "si tu n'as plus de désir, tu t'en foutras. Ce qui est dur c'est d'avoir du désir encore sans pouvoir le flatter", je trouvais ça sage mais triste. Ce que tu dis toi de la ménopause semble être plus doux et plus chaud. Je veux bien un billet plus détaillé sur le sujet.
    Et il faut que je me mette au tango rapidement, si j'ai bien compris ! :o)
    La grosse bise.

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    1. je vais donc peut-être essayer d'écrire sur cette fameuse période charnière... je ne promets pas, faut que je trouve l'inspiration!!! Je t'embrasse.

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  16. C'est amusant quand je te lis je pense à une dame sublime en pleine cinquantaine rencontrée tout récemment... un simple regard d'elle et tout s'illumine tout autour...
    ce qui est important ce n'est pas son âge mais ce qu'elle dégage et c'est juste magnifique...

    Ca me fait aussi penser avec un sourire à cette merveilleuse photo de la grande Margot...
    http://a403.idata.over-blog.com/630x470-000000/1/74/68/64/Richard-Avedon/avedon-duras.jpg... et elle avait déjà largement dépassé l'age de toi et de ta fille réunies... ;-)

    La conclusion ?...
    Il n'y en a pas... ce sont juste des éléments pour alimenter tes réflexions et je sais que tu es assez fine pour décider ce qu'il convient d'en tirer... ;-)
    En revanche pleins de bisous expédiés depuis l'autre côté du Rhône, ça oui, assurément :-)

    (quelle joie de revenir te lire :-)

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    1. Cher DDM,
      Superbe photo de Marguerite, vieille dame indigne! Merci du lien. Et puis j'adore le prénom de Marguerite, c'était celui de ma grand-mère adorée.
      La conclusion... Y'en a pas, tu as raison. J'ai deux amies chères, l'une de 35 ans, l'autre de 57 ans et toutes deux sont belles, intelligentes, drôles... Pleines de séductions (au pluriel les séductions) et si différentes...
      Plein de bises de ce côté-ci de la Méditerranée. A tout bientôt.

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  17. Je ne sais pas à quel âge vieillit une femme. Mais je ne sais pas non plus à quel âge vieillit un homme.
    Si la question vous interpelle vraiment, il y a une excellente enquête dans le "MONDE DIPLOMATIQUE" de juillet (2013) sur cette question. Ce sont les aspects économiques, politiques et sociaux qui y sont traités. C'est peut-être un peu loin des propos qui s'échangent ici mais bon, ça peu nourrir la réflexion.

    Moi ce dont je suis sûr ce que les femmes (comme les hommes je suppose) quinqua peuvent encore séduire. Et plus parfois que des jeunettes qui en sont trop au stade du corps mais qui ne savent pas quoi faire, et qui ne se connaissent pas assez pour séduire par le verbe, le jeux et la mise en scène de leur personne ou tout simplement le naturel de leur personne.

    Ce dont je suis sûr aussi c'est qu'en tant que peintre, dessinateur, il m'arrive de travailler avec des modèles vivants qui posent nus, le plus mauvais (le mot n'est pas trop fort) modèle que j'ai jamais eu été une pure beauté issue tout droit d'un magasine de fille à la silhouette absolument parfaite (Et je dis toujours que 90% des femmes signeraient pour être gaulées comme ça !). Et que la plus intéressante, celle qui offrait les poses les plus travaillées, porteuses d'émotions, de sens, celles qui excitent le pinceau et le crayon, était une quinqua qui ne cachait pas sa cinquantaine, qui l'assumait parfaitement, elle n'était pas plus belle, pas mieux faite que la moyenne, ni parfaite physiquement, ça n'a rien à voir, c'est ce supplément d'âme qu'elle avait, sa personne, sa personnalité, son charisme, sa conversation. Cette femme; danseuse, chorégraphe, et modèle donc, avait son carnet de RV de modèle absolument blindé... les artistes, sculpteurs, peintres, photographes se l'arrachait littéralement.
    J'ai une amie qui a dans les 35 ans et qui est une véritable bombe. Il faut dire qu'elle passe beaucoup de temps sur elle même, si j'ose dire !
    J'ai passé un AM avec elle. J'étais ravi à cette idée. Mais rapidement je me suis emm... son sourire lumineux et ses seins refaits n'ont pas masqué une conversation bien terne et la messe fut dite lorsque parlant de Paris, elle cita en premier le musée Grévin...

    Des femmes quinqua, encore séduisantes, désirables, baisables, qu'on regarde avec plaisir... y en a plein les plages en ce moment !

    Carnets d'Eros.... tout juste 50 ans au compteur (bon, mais ça fait chier un peu quand même) !

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    1. Cher voisin marseillais,
      Je suis ravie des commentaires que suscite ce billet. Merci de l'info pour le Monde Diplo. Je m'en vais me le procurer dès demain!
      Pour le reste, je sais bien que la séduction n'est pas affaire d'années. Ce que vous écrivez est juste et je l'ai souvent entendu de la part d'hommes de tous âges... J'ai la chance moi-même de le vivre. Mais comme vous dites : "ça fait chier un peu quand même!" :)
      A bientôt!

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  18. Bonjour Marie,
    J'ai vérifié une chose, ce n'est pas le diplo du mois de juillet mais celui du mois de juin qui traite du thème "A quel âge devient-on vieux ?" C'est le dossier du mois de juin (le n° 711) intitulé "Une planète grisonnante"

    Bonne lecture, si sur une plage je vois une quinqua séduisante lire en août le diplo de juin, je saurai que c'est vous maintenant !

    Carnet d'Eros

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  19. On avance avec l'âge. Je regarde difficilement plus de 5 ou 6 ans en dessous de moi (je commence à me dire que je vais finir par chasser dans les zones où ma grande fille finira par arriver) et je n'hésite plus à regarder les quinquas. Dans 10 ans, d'autres "barrières" seront tombées. Il y a 10 ans, être quadra était ma hantise. Aujourd'hui, je me vois prendre de l'âge avec bienveillance et je me trouve mieux qu'il y a 10 ans. Tout ça pour dire, chère Marie, que les hommes qui ne vous trouvent pas appétissantes en s'arrêtant à votre âge sont soit idiots soit immatures... Dans les deux cas :-)

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    1. Bonjour Tomas,
      Ravie de vous relire. Et merci de ce commentaire. Un peu contradictoire, puisque vous dites à la fois que vous ne "chassez"(!)pas à moins de 5/6 ans de moins que vous, et en même temps que vous regardez les quinquas... Ainsi, si la donna è mobile, l'homme ne le serait donc pas moins... :)
      Et je vous rassure : je ne suis pas si mal dans mes baskets de quinqua et comme dit un vieux copain à moi (à propos des femmes bien sûr, mais je retourne la proposition) : "celles qui m'intéressent sont celles qui s'intéressent à moi!"...
      Je vous embrasse.

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