Il est 1 heure du matin dans la nuit de samedi à dimanche. Nous rentrons avec M (c'est lui) d'une soirée particulière.
Il est très beau cette nuit, tout de noir vêtu, l'élégance de sa veste et de son jean ajusté... Je suis en robe de vinyle avec des talons très hauts. L'atmosphère est électrique. Nous venons d'être les témoins attentifs de scènes crues sinon nues, de fouets qui claquent, de femmes hautaines, joueuses, éperdues, jouisseuses, d'hommes silencieux, sombres ou humiliés, marqués... Prisonniers volontaires, libres et entravés... Les deux côtés du manche... Nous n'avons pas eu envie de partager nos jeux. Nous étions dedans et nous étions dehors.
Nous roulons, d'abord silencieux, puis petit à petit nous parlons de ce que nous venons de voir. Nous roulons dans une petite bulle chaude où John Lee Hooker pousse sa longue plainte de chat de gouttière. A nouveau le silence songeur et complice entre nous.
"Déshabille toi". Regard interloqué. "Allez, déshabille toi. Déshabille toi entièrement". Le ton est sans réplique. Lentement, je retire les bottes cavalière que j'avais enfilé avant de quitter la soirée, je défais ma ceinture de sécurité d'un geste prudent. Je me tortille sur mon siège pour enlever mes bas, et puis pour faire passer pardessus ma tête cette robe noire trop étroite qui me va à ravir mais qui me colle au corps...
Voila. Je suis nue sur le siège passager de sa voiture. Il fait nuit. Nous doublons quelques voitures. Il allume le plafonnier. "Je veux qu'on te voit". Je suis pétrifiée, mais je sens mon ventre qui papillonne, je sens l'humidité entre mes cuisses, je sens mes seins qui se dressent, ma peau qui frissonne. Il ne fait pas froid pourtant dans l'habitacle. Sa main droite lâche le volant, se promène sur mes seins, attrape mon téton, le tord légèrement. "Ecarte les cuisses". Lentement, j'ouvre mon compas, je ne respire plus. Ses doigts plongent en moi, ressortent, y reviennent. Il pince fort mon clitoris entre son pouce et son index. L'éclair électrique remonte le long de mon ventre. Je recule sur le siège. Il me lâche. "Branle-toi". On double une camionnette plus haute que nous. Le chauffeur nous fait des appels de phare. Je me sens vulnérable, totalement sans défense. "Et si je m'arrêtais sur un parking?". "Non, s'il-te-plait, non". "Branle toi". Alors ma main descend et joue comme j'ai appris à le faire, comme je le fais, comme j'aime... Doucement, je caresse mes lèvres, mes doigts courent, savent... je serre les cuisses et je les ouvre tour à tour. J'ondule et mon sexe se projette en avant. Je coule. Il me pince très fort le sein. Je crie. Ca monte, ça monte le long de moi. Ma nuque contre l'appui-tête, mon corps presque à l'horizontale. La voiture file. Mes yeux regarde le ruban noir sans le voir, je m'enfonce dans la nuit. Je suis impudique. Je vois mes cuisses blanches, tendues, qui s'agitent. Ma main se fait plus pressante. J'allonge le bras et je sens son sexe qui bande fort, contraint dans la raideur de son pantalon. "Jouis. Je veux que tu jouisses". Ma main, mes mains, mon ventre, mes fesses, je me sens toute, là, ici, tout de suite. Mon sexe se contracte... Je miaule. Je jouis.
Je suis resté nue dans la voiture, ma tête sur son épaule, enfant confiante et reconnaissante... Il pleuvait quand nous sommes arrivés et j'ai couru frissonnante sur le parking jusqu'à la porte de la maison, en criant doucement, en protestant, en riant... Et j'ai même pas attrapé la crève!
Depuis des semaines, nos retrouvailles étaient empreintes de préoccupations diverses. Son divorce très difficile, mes questions existentielles liées au travail... Amants devenus amis, compagnons de route en quelque sorte... Une libido... automnale, une sorte de fatigue morale nous liait et nous déliait...Il semble bien que cette autoroute nous ait fait le plus grand bien...Cheers my dear!
Cheers, en effet ;-)
RépondreSupprimer(Ça me rappelle, enfin de façon très très lointaine, une lecture érotique de mon adolescence, « Autorut du soleil » ;-)
Sourire... À tes lectures adolescentes!
SupprimerMarie, si tu as besoin d'un chauffeur, je suis plus que volontaire! :)
RépondreSupprimerMerci Quadra. Je prends bonne note... Baby you can drive my car!
SupprimerCela réchauffe de prendre votre autoroute !
RépondreSupprimerElle me renvoie à mes propres itinéraires, mais il est bien plus agréable de le découvrir sous une autre plume, ô combien excitante ...
Chauffeur ou camionneur ?
La vue plongeante sur votre perdition doit être palpitante !
Et j'ai palpité en effet...
SupprimerHihi, clair que ce n'est pas moi qui vais te contredire...
RépondreSupprimerC'est parfois si bon de se laisser conduire :-)...
Tchin tchin ;-)
Conduire ou se laisser conduire... Est-il besoin de choisir?
SupprimerConduite dangereuse avec une femme nue : cela vous vaudra 6 points, en pluss sur votre permis de jouir.
RépondreSupprimerJe ferai part de la sanction au chauffeur... On ne badine pas avec la loi. Il obtempèrera!
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