lundi 27 février 2012

C'est pas parce que c'est les Victoires de la Musique...

J'adore cette reprise de NTM... Rappée par le grand Joey, c'est pas mal non plus...



dimanche 26 février 2012

Sieste volée. M.

Jeudi. Nous devrions être à nos devoirs. Temps volé. Temps béni. Nous avons passé la nuit ensemble, et le matin et le déjeuner... C'est l'heure de la sieste, avant que nous nous séparions. Alanguis par la nuit d'amour, la longue balade du matin, nous sommes sur le canapé, je suis en foetus, la tête sur ses genoux. J'ai un t-shirt et des bas. Il fait bon. Le soleil d'hiver chauffe les baies vitrées entrouvertes. Il caresse mes cheveux. Tranquille. Puis sa main descend le long de mon buste, sur ma cuisse. Une légère tape. Une deuxième, une troisième, une autre... J'ondule, petit soupir... Je sens son sexe qui durcit doucement sous mon crâne. Sa main se fait plus sèche sur mon cul. Il cadence. Je sens la chaleur monter, ma peau rosit, son sexe gonfle. Il frappe maintenant et ses coups claquent. Je me retourne sur le ventre, mon visage sur son jean, ma bouche sur sa braguette. Je lui offre toute la surface de réparation. Il frappe, frappe encore, se lève, fouille dans son sac, sort la cravache désirée, redoutée... "Tends moi ton cul". Je fais le chat. Je m'étire de tout mon dos. Les coups pleuvent sur mes omoplates, mes reins, mes bras, mes fesses. J'ai mal, j'ai chaud, j'ai bien. Mes seins se tendent. Sa main inquisitrice. Je tourne la tête pour croiser son regard. "Ne te retourne pas". J'aime être ainsi, le nez dans les coussins, ne pas voir, ne pas attendre et attendre de toutes mes forces. Il alterne douceur, caresses et coups, rudes coups. Mon corps et mon cerveau sont happés, dans la seule attente de l'excitation qui monte. Les coups sont rapides comme la houle de Mistral en Méditerranée. Une mer brusque et hachée. Le bateau roule et tape le dur clapot. Mon corps grandit, s'ouvre, et gîte aussi. La certitude du plaisir vient comme une évidence calme au milieu de ma tempête. Je me prête à son jeu. Je me tends à l'instrument de son plaisir et du mien. Ma peau est brûlante. Je suis à point... Il prend mon sexe avec sa main. Je prends son sexe avec ma bouche. Je l'enjambe et je me transperce. Je nous regarde jouir jusqu'à la dernière goutte.
J'ai dormi comme un bébé ce soir-là, et me suis réveillée le lendemain avec quelques traces et un beau bleu sur une fesse, gros comme le poing... C'est malin!

vendredi 24 février 2012

Second shot...

Il est revenu, celui-là... Il est revenu peu de temps, pas assez de temps, entre deux rendez-vous, entre deux interviews, quelques minutes d'éternité... Il était là de nouveau, avec ses cheveux en bataille, ses lunettes, son mètre quatre-vingt-treize, sa bouche vorace, ses mains baladeuses, son sexe impérieux... Il m'a prise sans même me déshabiller, vêtements en désordre, yeux troubles, mots mitraillettes. "Je ne veux pas jouir. Arrête. Je veux te baiser des heures". Mon sexe ouvert, en larmes de désir. Ma bouche qui le prend, mon goût sur sa queue. Il me retourne, il me pilonne, c'est urgent. J'aime son plaisir, sa brutalité, sa puissance. J'aime ce qu'il me raconte, rapidement, de ses nouvelles équipées et de ce qu'il découvre. Il repart aussi vite qu'il est arrivé. Il sera de retour en ville en avril et je me prends à espérer que nous nous découvrirons de nos fils, pour une exploration lente et minutieuse de nos aires de jeux... Garder du temps. Bonne route. Porte-toi bien...

dimanche 19 février 2012

Grèce

Ketty est une amie grecque que je connais depuis longtemps, 20 ans peut-être. Petite brune ronde et ravissante, pétillante, intelligente et gaie. Elle a fait ses études en France lorsque la Grèce vivait (déjà) des moments plus que difficiles. Elle parle remarquablement bien notre langue avec un délicieux accent chantant. Elle habite et travaille à Athènes, mais elle est crétoise. Elle m'avait accueilli avec mon amoureux avant la naissance de ma fille dans sa maison de Héraklion d'où nous étions partis à la découverte de son île, en moto, loin des sentiers battus et du tourisme de masse, pendant trois semaines magiques. Plus tard, nous avions même un été, en France, partagé un amant fugace. Lorsque nous nous en étions rendu compte, nous avions eu des fous-rires en nous moquant ensemble (vilaines filles!) de son côté un peu lapin... J'ai passé l'été 2009 dans l'île de Spetzès avec elle et d'autres amis, grecs, italiens et français. Nous avons partagé de l'ouzo et des olives, des chants, des danses et des rires, des confidences et des moments très forts. Lorsque je pense à Ketty, je pense à la douceur et à l'amitié.
Nos blogs sont souvent  des écrits intimes, graves ou légers, mais somme toute assez nombrilistes (et ce n'est pas un jugement de valeur, puisque j'écris aussi sur moi et mes émois et que je suis ravie d'en être, après trois mois dans la blogosphère, à plus de 2000 pages lues...).

Aujourd'hui, Ketty m'envoie ça et je veux le partager avec celles et ceux qui me lisent. Tant pis si ce n'est pas très érotique. Il y a urgence :


SOS!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!    ATTENTION !!!!!!!!!!!!
Une DICTATURE MONDIALE, un TOTALITARISME BANQUIER avec
des attitudes NAZI est en train de s’installer… !
LA GRECE COBAYE MEURT BIENTOT !!!!!
La démocratie a disparue depuis longtemps … !!!
La liberté d’ expression est interdite ! Ils contrôlent tous les Médias.
Ils ne nous permettent pas de manifester : juste au moment où on se réunit, ils nous
jettent des tonnes des produits chimiques pour nous chasser, tandis qu’ils laissent libres les provocateurs qui incendient la ville ... La dernière fois il y avait 1 million de gens qui sont descendu a la place Syntagma, et aux informations ils ont dit qu’il y avait 80.000 personnes seulement.
Je ne peux pas vous décrire la gravite de la situation sur tous les domaines…
On se croit dans un cauchemar !
Nous vivons des jours de 1936 : un coup d’état, avec un premier ministre imposé
par Merkel et le FMI.   Un « gouvernement » qui signe des lois abominables,
absurdes qui sont complètement contre la constitution. Ils ont signé  pleins d’accords qui offrent presque toute la Grèce aux banquiers…
Un génocide est en train de s’effectuer… !!!
Des centaines des grecs ont perdu leur  boulot, leur domicile et ils se conduisent vers le suicide… : 2000 personnes sont suicidé les 2 dernières années.
Nous sommes en tout 12 millions et il y a officiellement 2 millions de chômeurs… !
La moitié des maisons et des immeubles (le mien aussi) cet hiver sont resté sans chauffage central. 300.000 des gens se nourrissent par des repas d’aide caritative.
Des centaines des maisons sont sans électricité. Ils ont inclus dans la facture de l’électricité  des impôts obligatoires à payer si non ils coupent l’électricité… !   
On nous reproche d’être fainéants et corrompus.
Ca fait parti de leur projet de nous culpabiliser…
Tout était prévu. ! Tout faisait parti d’un projet !!! …..

La suite à la prochaine lettre….
Merci de m’avoir lu…
Je vous embrasse !!!
Ketty
NE LES LAISSER PAS FAIRE LA MEME CHOSE DANS VOTRE PAYS !!!!!!!!!!

mardi 14 février 2012

This is a man's world



Les hommes...
Regards, douceurs, tendresses, duretés, trahisons, mensonges , soutiens, amours, paroles, serments, jalousies,  abandons, peurs… et aussi,  désir, sexe, baisers, peau, nuits, chaleur, plaisir, sang, sueur, larmes, bonheurs… 

Celui qui m’accompagne depuis … presque toujours. Le père de mon enfant, mon roc, mon socle, mon ami, mon confident.Celui avec lequel j’ai passé tous les guets, les plus impétueux, les plus incertains, les plus douloureux. Celui  qui, même si nous nous quittons un jour, restera l’homme de ma vie. Son amour  m’a fait revenir à lui plusieurs fois alors que je me croyais partie pour toujours. J’ai besoin de liberté. Il le sait.

Les autres. Les amants d’un soir, de quelques jours, de  quelques années,  les coups de cœur, les coups de cul, les amants/amis,  complices, mariés,  célibataires, silencieux, bavards,  hypocondriaques, durs à cuire…
Je ne leur mens plus  jamais à ces hommes. Je ne joue plus. Je dis et je suis qui je suis. J’aime aussi à en être déraisonnable. Je les aime et m’y niche comme une chatte se niche dans les pulls de l’armoire, dans les odeurs qu’elle aime, une chatte qui s’étire, qui  caresse, qui ronronne et qui griffe de plaisir.

M. depuis deux ans déjà. Fidèle infidèle, solide, aimant, drôle, Maître du jeu,  de nos jeux de cordes et de menottes, de bandeaux et de cuir… Aimantée.

P. me touchait  parce qu’il est  un  prince charmant : beau, riche (un  peu), très parisien,  carnet d’adresses et bons vins,  brillant, un amant raffiné. Il se garde de droite et de gauche et baisse la garde aussi à des moments inattendus. Les moments  avec lui sont  faciles, légers  et délicieux. Avec de brefs instants  de gravité. Je m’emploie à ne plus l’aimer car il est cavalier. Mauvaise limonade on dit chez moi ! Tant pis… Certains sont ainsi quand on se découvre et qu’on est sincère ? Oui. C’est ça… Ne pas tricher, montrer son trouble, son émotion et hop ! une petite baffe histoire de nous apprendre à écouter aux portes ! J’aurais aimé qu’il en soit autrement, amitié amoureuse… 
  
J.L  m’émeut et je l’aime parce qu’il est incertain, intelligent, cultivé, modeste, solitaire, inquiet… J’aimais  être contre son grand corps, sentir ses mains sur moi.  Ce n’est plus un amant, mais c’est un grand ami.
  
Et les autres… dont je ne parlerai pas parce que j’ignore qui ils sont, que ça m’est égal, parce qu’il s’agit d’abord de questions de peau, de sexe, de plaisir immédiat…

Je parle de ceux là au présent mais les autres, les « anciens », ceux que j’ai dans ma mémoire… la mémoire de leurs voix, de leurs rires, de leurs peaux, de leurs yeux, de leurs sexes, de leurs visages aux moments de plaisir et de jouissance,  la mémoire de leurs odeurs, leurs parfums, traces de l’autre… Il en est d’insupportables, d’autres sont passables ou inodores, mais certains sont parfaits et collent à leur peau et à nos saveurs mêlées. Café, savon de Marseille, lessive, huîtres iodées, poussière d’été, sueur, sperme,  cigarette, dentifrice…  Azzaro, Guerlain, Dior… Quelquefois, je rentre dans une parfumerie, je m’asperge de l’une ou l’autre de ces fragrances et je ferme les yeux. Je revois, je ressens, je revis…
B., drôle à pleurer, caustique et généreux, corps lourd et esprit si aigu, regard de myope derrière des lunettes épaisses, rire sonore… Mystérieusement attirant. Nuits torrides…
M., sourire rare mais éblouissant, éclaboussant soudain son visage presque laid d’une incroyable jeunesse, d’une grande séduction.  Une drôle de façon de me toucher, avec rage et presque colère, avec une violence contenue qui parle de lui, de sa vie intime, de son écriture, de sa création… Faire l’amour est une lutte comme sa vie. J’en ai eu des bleus. 

D’autres encore plus lointains dans le temps, souvenirs précis et mêlés à la fois. Grands amours qui m’ont rendue très heureuse et très belle et très malheureuse…  L’instit, poète déjanté et poly-amoureux avant l’invention du nom (Putain ! ce qu’il m’a fait mal !), le cadre culturel d’un Conseil Général, bien sous tous rapports, poli et policé,  grand amateur des femmes, des dessous chics, d’érotisme,  vraie découverte de ma sexualité  (Putain ! ce qu’il m’a fait mal!)  et  le  voyou dominicain, aller vivre là-bas, le rêve à l’état pur…(Putain ! ce qu’il m’a fait mal!).*

This is a man’s world… 

*La vache! Ca me rajeunit pas!

A la réflexion... Aurai-je la cuisse légère ? Damned!

C'était ma modeste contribution à la Saint-Valentin (fuck it!). 


vendredi 10 février 2012

Eyes wide shut (cliché).


« Vous viendrez tout à l’heure. Je vous ouvrirai la porte, mais vous n’aurez pas le droit d’ouvrir les yeux. Je serai derrière vous et je vous cacherai la vue. Je vous banderai les yeux. Vous vous laisserez guider. Vous serez docile. Je vous déshabillerai doucement jusqu’à ce que vous soyez entièrement offerte à mon regard. Je vous caresserai, je vous prendrai. Vous aurez le droit de me toucher et de jouer, mais toujours sans me voir. Je vous offrirai du champagne et je disparaitrai. Alors vous aurez le droit d’ôter votre foulard, de voir où vous étiez, mais je ne serai plus là. Vous pourrez écrire un mot, prendre une douche si vous le souhaitez et vous partirez en tirant simplement la porte… »

Je l'avais rencontré sur le net et j'en parle par ici.  Au bout de quelques mois d'une relation incendiaire, je me suis brûlée. A trop jouer avec le feu...
On baisait très très bien. C'est comme ça que ça a démarré. Et puis, en quelques semaines, pour toutes sortes de raisons, je suis tombé amoureuse. Je suis tombé, avec un bruit sec et mat...
L'histoire s'est compliquée. Je l'ai très peu vu. Il ne disait rien. Il disparaissait. Les bleus au coeur ont commencé.
Pendant l'été, alors qu'il était à l'autre bout du monde, j’ai écrit des pages et des pages, journal de bord amoureux. Un blog avant mon blog. Un petit clic et je le lui ai envoyé à la fin du mois d'août. Il n'a jamais répondu. J'étais en cendres.
Un mois, deux mois, trois mois se passent. Ce type m'obsède. Blessure narcissique, blessure d’égo, blessure d’orgueil, blessure de jalousie. Je ne peux pas l'avoir du tout, alors bien sûr, je le veux plus que tout.
Je sais qu'il continue de draguer sur les sites de rencontres, en particulier sur celui où nous nous sommes croisés et dont on peut consulter l'annuaire des inscrits. Je connais son pseudo. Je sais qu'il se connecte souvent. Parfois chaque jour. Net addict. Cyber dragueur. Serial fucker... Je ne lui en veux pas de cela. J'ai fait pareil et ça m'a beaucoup amusée. J'en parle d'ailleurs ici. C'est son silence qui me blesse. Ca fait très mal. Je veux le recontacter. Je veux comprendre. Je veux baiser. Je veux le baiser.

En décembre, je remets une fiche sur le site en question. Une vraie fausse fiche. J'invente un personnage, une fille plus jeune que moi, scientifique (je ne sais pas aligner 2+2), parisienne...  Mais pas trop éloignée de moi quand même. Je sais ce qu'il aime, ce qu'il cherche. Ce qui le fait fantasmer. Je suis moi et je suis une autre...
Je laisse trainer l'appât au fond du marigot. Assez vite, un soir, vers minuit, jackpot! "C. voudrait dialoguer avec vous". Le poisson a mordu...
Habituelle ronde autour du pot... Quelques jours de chat. Je commence à aimer le jeu. Je sais qui il est mais il ne sait pas qui je suis. Ne pas se vautrer, jouer, être l’autre, répondre du tac au tac. C’est extrêmement excitant. Un soir, il me demande une photo. Aïe! Panique à bord... J'envoie la photo d'une copine ? D'une inconnue ? Je tente un va tout. Si ça ne marche pas, je disparais. A l'aune d'une récente mésaventure informatique (accident bien réel de mon disque dur), je lui dis que je n'en ai pas, que je n'en ai plus de récentes, sauf de mauvais clichés sur une clé USB que je ne veux pas lui envoyer. Veut-il jouer au jeu  de l'inconnue ? Après tout, nous sommes entre gens civilisés... Si nous nous rencontrons et ne nous plaisons pas, il sera toujours temps de boire un verre et de se quitter bons amis... Léger temps d'hésitation sur le chat… Il accepte, amusé de ce nouveau scénario. On continue quelques jours. C'est de plus en plus chaud. Il veut me rencontrer. Arrive fort opportunément la trêve de Noël. Arrêt obligatoire. Je pars à Madrid en famille. Il part à Venise avec sa compagne.
Retour au bercail. Reprise fiévreuse du chat... Je reste à couvert, chaude, luxuriante, mystérieuse... Je joue. Mais le virtuel s'épuise. Il faut conclure ou arrêter le jeu.
Nous fixons une date pour une "première" rencontre.
Mais je ne veux surtout PAS sonner chez lui et qu'il me trouve là, sur son paillasson... J’imagine ce qui peut arriver. Au mieux, la surprise passée, une courtoise politesse. Au pire, un accueil glacial... Alors, j'invente un nouveau scénario. Je connais ses goûts. Si nous jouions à trois ? Son habituelle complice n'est pas là ? (Tiens donc!). Dommage... Je viendrai donc avec une petite camarade de jeu... Et si nous la chassions ensemble très cher ? On joue à Merteuil et Valmont ?
Commence alors une invraisemblable chasse à la nana sur le net... Je passe sur les mésaventures, les mythos, les innombrables mecs qui se font passer pour des filles (quelle misère...), les plans loupés... On "chasse" à deux, et c'est drôle... mais inefficace. J’irai donc seule.
Le rendez-vous est à Paris et moi, je suis dans le sud... Mais cela, il ne le sait pas...
Un samedi matin de janvier, je prends le TGV. C'était il y a deux ans, les jours les plus froids de l'année. Beaucoup d’annulations. Je tente le coup quand même. Le train s'arrête dans la campagne blanche en Bourgogne. Je suis dans un état second de nervosité. J'arrive à Paris avec trois heures de retard. Pas de complice féminine... Et je ne veux pas, je ne peux pas me pointer à visage découvert... La belle et joueuse inconnue...Patatras!

J'arrive enfin dans mon refuge parisien. Dernière connexion à MSN. Le rendez-vous est dans quelques heures. Il est là, presque aussi fébrile que moi et m’écrit :

« Vous viendrez tout à l’heure. Je vous ouvrirai la porte, mais vous n’aurez pas le droit d’ouvrir les yeux. Je serai derrière vous et je vous cacherai la vue. Je vous banderai les yeux … »

Mais non ! Non ! Non ! C’est moi qui mène le jeu, c’est moi l’inconnue. Pas toi mon pote… Dernier coup de poker.  
Il ne m’a jamais vue. Par contre, au début de cette relation virtuelle, j’ai vu sa photo… Il ne sait toujours pas que je le connais beaucoup mieux qu’il ne le croit. Je connais même très bien l’appartement où il va me recevoir…

Je lui réponds immédiatement. J’essaye de mettre toute la légèreté du monde dans chaque clic : « C’est drôle… J’allai vous proposer l’exact inverse. Je vous ai vu. Vous m’avez envoyé une photo. Vous ne m’avez jamais vue... Ouvrez-moi la porte les yeux bandés. Simplement bandés, sans tricherie. Et c’est moi qui resterai l’inconnue… »
Long « silence » sur MSN. Je sens qu’il hésite.  
Il répond : « Jeu de miroir… Pourquoi pas… Et cependant j’ai envie de vous voir…
-         Mais non ! Réfléchissez. Le jeu de l’inconnue jusqu’au bout. Les sensations à l’aveugle sont très différentes. Les goûts, les odeurs, la peau… Le souffle, les chuchotements…
-          Précisez le scénario jusqu’au bout. ..
-          J’arrive à une heure précise selon le plan que vous m’avez donné. Je sonne. Vous m’ouvrez les yeux bandés. Je prends votre main. Je vous guide à l’intérieur. On se respire, on se touche du bout des doigts, on trace les contours de nos corps. Nos bouches se cherchent, nos lèvres se touchent. On ne dit rien…
-          Ensuite. La vue est excitante aussi. Pourquoi en auriez-vous le privilège ?

Mais c’est qu’il se rebelle le bougre ! Je ne me laisse pas distraire. 

-          Nos caresses se font plus précises. Je vous déshabille. Je descends le long de votre torse. Vous faites glisser le haut de mon vêtement. Ma bouche court sur vous… La suite ce sont les corps qui parlent seuls…"

Ce soir là, il gelait à pierre fendre à Paris. J’avais pris un bain, je m’étais épilée, parfumée, maquillée, habillée comme s’il allait me voir. Je m’étais faite très belle.
Il avait laissé la clé sur la serrure. Je suis rentrée chez lui. J’ai tout de suite reconnu les lieux, l’odeur… Aucune lampe allumée. La pièce était éclairée des lumières de la ville et du feu qui brûlait dans la cheminée. Je me suis entièrement déshabillée. Nue, j’ai monté l’escalier de fer qui mène à sa chambre. Il m’attendait, nu lui aussi, allongé sur le lit, les yeux bandés par un masque noir. Il avait la plus belle érection qu’il m’ait été donné de voir, de toucher et de goûter depuis longtemps… 

Après deux heures d'une joute amoureuse palpitante, délicieuse, jouisseuse, je suis repartie dans le froid sans qu'il ait enlevé son bandeau. Je n'avais pas parlé. Mais j'avais gémi... M'avait-il reconnue ? Je l'ai su six mois plus tard. Ce jour-là, il s'est tourné vers moi et m'a dit en souriant : "Tu ne crois tout de même pas que je ne t'avais pas reconnue? Tu aurais pu changer de parfum...". Oups! 
  

mercredi 8 février 2012

Froufrous frémissants


J'adore les froufrous...

Longtemps, je n'ai porté que des sous-vêtements neutres et pratiques. Je n'y accordais guère d'importance en dehors du confort. Mes slips blancs en synthétique grisaient dans les machines à laver, j'usais mes soutiens-gorges jusqu'à la corde...

Et puis, un beau jour (et quelques belles nuits), j'ai eu un amant qui m'a initiée au pouvoir érotique de ces petits bouts de chiffon hors de prix...
C'est lui qui m'a offert mon premier froufrou. Une ravissante petite culotte de gaze blanche à pois blancs. Une innocente petite culotte presque virginale.


Il me l'a offerte au restaurant à la fin du repas. Il l'a sortie de sa poche et l'a posée sur la table. Je vous laisse imaginer mon émoi...
C'était le premier d'une longue suite de cadeaux de plus en plus osés. Pour le rejoindre, je me changeais, souvent dans les toilettes du bureau... Le simple fait de mettre un porte-jarretelle et un joli soutien-gorge à balconnets ou une guêpière, me faisait me sentir incroyablement belle et désirable... J'aimais faire le geste de remonter mes bas le long de mes jambes, comme dans la célèbre affiche du film The Graduate...


Je traversais Paris en transports en commun, je souriais dans le métro, j'étais conquérante et conquise, je sentais la dentelle d'un string sur ma fente, entre mes fesses, je sentais le léger courant d'air sur le haut nu de mes cuisses, sur mon cul. Je voyais mon décolleté dans la vitre du wagon, je voyais mes seins ronds rehaussés par l'armature du soutien-gorge, je les sentais se tendre dans la guipure. J'étais de plus en plus moite...

Dans ces temps reculés (!), le "porno-chic" n'avait pas fait son apparition, on en était au minitel (3615 quinenveut ?), le portable n'existait pas ( bon, hé, ho! C'était pas la préhistoire quand même!), et le catalogue de la Redoute ne vendait que de grandes culottes en coton de grand-mère et des Coeur-Croisé de Playtex... Mon éducation très post-soixanthuitarde (vous savez, quand les femmes brûlaient leurs soutiens-gorges) donnait à tout cela une délicieuse saveur de jeux interdits. Un délicieux goût de femme-objet.

Mon amant de l'époque m'a quittée depuis longtemps... Mon inclination pour les froufrous, elle, ne m'a jamais quittée. En pire...

mardi 7 février 2012

dimanche 5 février 2012

dimanche matin

J'aime la douche brûlante, ma peau qui s'éveille sous l'eau claire, longtemps. J'aime le goût amer du café. J'aime la légère ivresse de la première cigarette.
J'aime sentir l'odeur de ton corps dans les draps, respirer l'oreiller, retrouver ton empreinte.
J'aime ce matin me rappeler que hier de savants noeuds me tenaient offerte, contenue, à portée de mains, de sexe, de bouche, emportée de baisers, quelques claques semées le long de ces sentiers où se mêlaient regards et caresses, souffles. Murmures. Halètements.
J'aime ce dimanche matin, j'ai envie de danser.

 


jeudi 2 février 2012

La vie est brève et le désir sans fin.


Ce titre n'est pas de moi. C'est celui d'un livre triste et drôle, lourd et léger... J'ai adoré ce bouquin , paru il y a deux ans et qui est un pur bonheur.
C'est l’histoire d’une inépuisable et inéluctable souffrance amoureuse plus forte que tout. Roman mélancolique et sensuel sur un trio amoureux. Comment choisir ? Qui choisir ? Et c'est raconté de l’inimitable manière qu’à Patrick Lapeyre de raconter le monde comme il ne va pas. Petites touches d’une acuité et d’une intelligence qui laissent confondu. Événements apparemment anodins qui ne le sont en fait pas du tout. Poétique de la métaphore, métaphores tellement inattendues et qui sont en réalité rien moins, une à une et peu à peu, qu’une pensée du monde. Humour profondément lucide et humain, généreux. D’où vient, lisant ce livre d’une insondable mélancolie que l’on ne puisse faire autrement que sourire, constamment sourire. Peut-être du bonheur d’avoir été reconnu ?
Spéciale dédicace... Tomas, Dita, Usclade, CUI, Kay, Cristina and so on and so forth...

mercredi 1 février 2012

Demain.

Demain, je vais prendre le train pour aller te rejoindre.
Demain, tu m'attendras à la gare, il fera très froid.
J'aurai mis sous ma robe trop courte mon corset noir et mes bas.
J'aurai mis du vernis rouge à mes ongles parce que je sais que tu aimes ça.
J'aurai enveloppé mon corps dans mon parfum léger.
Tu me prendras dans tes bras et malgré la froidure, je sentirai ma fièvre.
Dans la voiture, tu vérifieras négligemment la moiteur de mon sexe.
Dans la chambre, tu vérifieras avec attention si j'ai suivi tes instructions.
Tes mains dures et légères me fouilleront, me bâillonneront.
Feront rougir mon cul et mes joues.
Feront ruisseler ma chatte, demain. 


Nan Goldin. "Heart Shaped Bruise"