samedi 3 mars 2012

La nuit, je ne mens pas....

Dans une note récente, "A night on earth", Tomas  évoque très joliment sa première nuit avec son amante.

J'ai eu envie de lui emboiter le pas, tant est fort le souvenir de quelques nuits partagées.

Sans doute parce que je ne sais pas ou que je sais mal partager ma nuit. Pour moi, le sommeil est égoïste. C'est un plaisir solitaire.

Même avec mes grands amours, j'ai toujours eu du mal à dormir. Certains ont été surpris, peut-être offusqués de ma fuite leste pour le canapé du salon ou la chambre d'amis à 3 heures du matin.
Je m'assoupissais dans leurs bras. Et puis une sorte de courant d'air régulier, chaud et froid, sur ma nuque ou mon épaule, le poids d'un bras en travers de mon ventre, une cuisse bloquant ma jambe, des poils insupportables me donnaient vite une sensation étrange d'emprisonnement. Claustrophobie.
Je me levais doucement, mais prestement pour vite aller respirer l'air qui me manquait, soulagée.

Même avec l'homme qui partage ma vie, tant de nuits souvent terminées, nomades, avec une couette et un oreiller, ailleurs dans la maison.
Ou alors, je me barricade en t-shirt, de l'autre côté du lit, loin, le plus loin possible, je tourne le dos, je dors loin.
Et toujours la revendication d'avoir ma chambre à moi, comme quand j'étais enfant. Pourquoi ne peut-on pas avoir sa chambre parce qu'on vit avec quelqu'un, parce que on "fait couple" ?
Je me sens envahie dans mon être par l'autre, par son innocence de dormeur apaisé.

Et pourtant, quand la nuit fut belle, je n'ai pas oublié.
Emerveillement. Compréhension intime de ce que veut dire dormir avec l'autre. Basculer au creux de ses bras, aimer son souffle sur ma peau, rythmer mon coeur sur le sien, sombrer, revenir à la conscience, fugacement, pour le chercher, chercher le contact de sa peau, se lover l'un contre l'autre, l'un dans l'autre, sombrer encore. Sensualité nue du sommeil partagé.
Au matin, premières caresses embrumées, premier désir comme une première fois. La peau a au réveil une douceur particulière, un ondoiement, une transparence, une évidence... Désir qui monte. Il me fait l'amour doucement, me prend tranquillement, au rond de moi, au creux de lui, accélère... La jouissance achève de nous réveiller. Sourires et baisers, jus d'orange, café et tartines, douche, gestes simples et banals, joyeux...
C'est peut-être cette première nuit, ce premier matin qui m'ont accrochée si fort. N'est-ce pas suffisant pour tomber amoureuse, un mail avec ces mots : "dormir avec toi est aussi très agréable"...?
Je ne l'ai jamais beaucoup vu cet homme là, et nos nuits ne devinrent pas une habitude. Mais je n'ai pas oublié cette première nuit.



J'ai, depuis, appris à aimer dormir avec un autre et mes nuits bleues me laissent parfois de douloureux délicieux souvenirs sur la peau...

Et puis sinon, j'aime bien Ioudgine d'une façon générale et en l'occurrence  cette chronique que je trouve savoureuse ...

5 commentaires:

  1. Toute une histoire les nuits adultères! Alors, moi, il m'est arrivé quelques trucs dans le genre. J'ai été amenée à passer des nuits avec des personnes qui étaient là pour d'autres raisons que le sommeil mais je n'ai pas dormi avec! Beurk! Ce que je préfère dans la vie, c'est dormir seule! Une fois, j'ai même dormi parterre pour éviter trop d'intimité!
    Mais avec Titouan, j'ai été épatée parce que dès qu'on a pris 5 mn pour dormir au cours des nuits de folle baise, j'ai dormi dans ses bras... Jamais Ô grand jamais je n'ai eu envie de ça. Titouan, c'est mon amour à moi!

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  2. Voilà tout est dit. La nuit ne ment jamais.

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  3. contrairement à vous deux, je fonds très vite dans les bras d'une personne même inconnue..
    et le sommeil vient facilement. J'aime dormir et rêver ...
    très beau texte

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  4. "Idéologiquement" je suis pour dormir seul, conforté en cela par des nuits affreuses, cependant il m'est arrivé de m'endormir dans les bras d'une charmante et de me réveiller là le matin, tout étonné d'avoir si bien dormi. Il se trouve que je l'aimais profondément, ça a peut-être un rapport. d:-)


    Piste Scrotum : oui j'ai du retard dans mes lectures ici, mais je rattrape !

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