samedi 31 mars 2012

Attachée (1)



Je t'ai tendu mes bras, mes mains. Offrande. Tu les as lié, avec des gestes précis et rapides. Tu as lié mes chevilles. Mon corps fait un X d'un mètre cinquante cinq. Je suis attachée. Je ne peux plus bouger. Mon coeur bat fort. Je ferme les yeux. J'attends. J'attends le premier coup de ta main qui s'abat sur mon cul. Le premier coup trop dur. Je sursaute. Ca fait mal. Je suis surprise toujours de te laisser me joindre et me disjoindre. Rejoindre mon intime conviction. T'approcher si près de mes vertiges. Une deuxième fois. Une troisième. Encore une. Après, je ne compte plus. Le cuir. Je sens mes fesses, mes cuisses, mes reins, mon dos... Brûlure de ma peau. Tu me retournes. Attachée, face à toi. Je croise ton regard vert. Tu souris. Tu me pinces les seins. Tu les claques. Tu me claques. Tu approches ton visage tout près, si près de mes yeux, de ma bouche.  Tu ne souris plus. Ta bouche frôle la mienne, tes lèvres appuient sur les miennes, ta langue cherche la mienne. Je te la donne. Ta main descend le long de mon ventre, entre mes cuisses. Je ne peux rien te cacher... Ton sexe dur me caresse, joue sur mes hanches, mon pubis. Tu te presses contre moi. Tu me presses. Tu m'extirpes de moi-même. Je n'ai plus de pensée. Sensations. Chaleur, attente, souffle, douleur et joie de cette douleur. Plaisir étrange, fascination de moi-même. Attente. Aller plus haut. Les lanières de cuir s'enroulent sur mes flancs, sur l'intérieur de mes cuisses, si tendre. Je rougis de laisser ouverte la porte de mon être le plus enfoui. Tu es le seul à y être entré.
Jouer sa peau. Jeu de confiance, jeu de bascule, jeu de montagnes russes. Souffle coupé.
Tu me détaches. Je m'agenouille. Je te prends dans ma bouche, je te regarde dans les yeux. Tu saisis mes cheveux, tu les lies dans ta main, doucement, fermement. Tu me tiens. Tu baises ma bouche. Je suis en nage. Je suis trempée. Sexe béant qui t'attend. Mes seins me font mal d'être tendus. Mon ventre palpite, palpite, je sens mon coeur dans mon sexe. Ma peau est rouge. Elle irradie toute ma conscience. Ma main me fouille. Je te réclame. Baise moi. Baise moi maintenant. Baise moi tout de suite. Tu n'es pas pressé. Je sens sous ma langue le goût délicieux de tes larmes de plaisir, salées, onctueuses. Tu te retires de ma bouche. Ta main qui tient mes cheveux me guide vers la position qui te sied. A genoux, cul offert. Position de prière. J'implore le plaisir. Le cuir reprend son ballet sur mon cul. Tu te penches. Ton sexe cherche le mien. Tu t'engouffres. Je suis pleine de toi, de ta présence, de ton souffle. Tes cuisses nerveuses heurtent les miennes. Tu es au fond. Tu ressors. Tu t'engouffres à nouveau. Mon ventre t'accueille, heureux.Je monte encore encore encore le long de l'échelle de soie. Muscles tendus. Je suis en haut, tout en haut. Je prends mon élan. Je plonge, souffle coupé. Les spasmes de mon plaisir t'enserrent. L'oxygène revient. Je crie. Toi aussi.



Descente des hauteurs. Luxe voluptueux du plaisir accompli. Douceur. Les lions vont étancher leur soif à la rivière du robinet municipal...

9 commentaires:

  1. Je ne sais pas si le plaisir que je prends à lire ton texte vient d'abord du récit lui-même ou de l'écriture, si talentueuse. Je m'incline respectueusement !

    RépondreSupprimer
  2. 2xHo Marie Lionne exquise, je me délecte de tes mots, je cherche ma bobine, on va jouer à toi!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ta bobine... De fil à pêche ? de fils de soie ou de lin? De pellicule argentique ? Tu veux m'embobiner ? Chic alors!

      Supprimer
    2. j'avoue que le BONDAGE version pelloche argentique..ca peut etre assez drole...
      Surtout au dépliage...

      Supprimer
  3. Du chanvre. De là à t'embobiner; on ne te la conte pas à toi, non?

    RépondreSupprimer
  4. Ben si, si... On me la conte, on me la raconte... Je suis très bon public...
    Sigh! :)

    RépondreSupprimer
  5. vraiment quel voyage délicieux... j'ai du mal à quitter ces mots.
    allez je les relis une nouvelle fois... je peux..?

    RépondreSupprimer
  6. Il est bien possible que j'aille acheter un mètre cinquante de cordelette...

    Bleck

    RépondreSupprimer