jeudi 26 janvier 2012

L'aveu (2). Sous-titre : Merci Françoise!

Jamais, au grand jamais, nous n'avions évoqué nos vies amoureuses. Je partais souvent, sous des prétextes professionnels, réels ou inventés,  pour des stages de week-end en lien avec mes activités de loisirs, réels ou inventés. Je partais souvent retrouver mes hommes. Il était plus casanier, partait rarement, mais c'est arrivé, et puis lui aussi a une vie professionnelle voyageuse, souvent à Paris ou ailleurs...  Mais nous ne nous posions jamais de questions, ne regardions jamais nos mails ou nos portables, avions une parfaite discrétion l'un vis-à-vis de l'autre. Nous savions, mais tout était dans le non-dit.
Alors, si tout se passait bien, pourquoi dire ?
En fait, ces demi-mensonges me pesaient de plus en plus. Je ne sais pas pourquoi. Besoin de clarté, de respect de l'autre, d'arrêter de faire semblant, d'arrêter de trouver des prétextes... Besoin de ne plus être que dans des interstices. Besoin  d'être entière, entièrement moi dans le regard de celui qui compte tant pour moi.
La semaine précédente, j'avais lu le livre de Francoise Simpère "Aimer plusieurs hommes" et je l'avais trouvé assez lumineux. J'avais bien compris aussi l'exigence d'une telle conception des rapports amoureux. Je m'y étais beaucoup reconnu. Je l'avais laissé traîné en évidence dans le séjour. Je le lui avais même montré, en lui disant que je trouverais bien qu'il le lise... Il avait haussé un sourcil et feint une relative indifférence. Il a de toutes façon horreur de ce genre de bouquin qui lui tombe des mains...
Et puis cette discussion autour de gros investissements pour notre appartement (que nous avons acheté à parts égales, nous sommes un couple très clair, égalitaire et solidaire sur le plan de l'argent), dans un moment où je me retrouve à nouveau au chômage... Le 31 décembre, mon contrat n'a pas été renouvelé... (je vais d'ailleurs peut-être ouvrir un nouveau blog sur les errements de la cadresse séniore en quête de job dans la sarkozie finissante, c'est une histoire très à la mode...).  :)
Je me suis donc jetée à l'eau : on le garde, on le vend cet appart ? L'un des deux le garde et rembourse l'autre? C'est venu comme ça, en fait assez tranquillement. Je ne sais plus par quels mots. C'est venu. J'ai des histoires. Il l'a toujours su. Il a des histoires. Ici et là-bas. Je l'ai toujours su. Je lui ai dit je t'aime. Je ne veux pas me séparer de toi. Mais j'ai besoin des autres. Il m'a dit qu'il m'aimait et n'avait aucun grief à mon égard. Bon, même si je suis un peu chiante parfois et que des fois, la nuit, je ronfle... Bon, même si il se lave les dents dans la cuisine en laissant le tube de dentifrice ouvert, of course,  et est capable de manger son dessert dans son assiette à soupe... Non, ce ne sont pas des coups d'un soir. Oui, je suis attachée à l'un d'entre eux en particulier. A un autre aussi. Oui. Ce sont des personnes que nous rencontrons. Je suis sentimental, tu me connais, m'a-t-il dit.
Il y avait beaucoup de vérité, beaucoup d'émotion, beaucoup de pudeur ( pas de détails, on se parle pas des détails ok ? Evidemment...).
Et vous savez quoi ? On a fait l'amour... Entrée, plat, dessert... C'était très bon. Meilleur que depuis bien longtemps. Je ne sais pas, nous ne savons pas encore comment la suite dira les choses, comment on va "gérer" ( quel vilain mot!) la première escapade de l'autre. Mais je ne suis pas inquiète.

6 commentaires:

  1. Peut-être que vous arriverez à "Chéri(e) je sors, je rentrerai demain, je peux t'emprunter quelques préservatifs ?" d:-)
    _________
    Cristophe
    http://1671137.fr/blog

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  2. Je suis admirative, Marieh2o, j'aimerais que les choses soient aussi simples pour moi !!! Dans mon couple, tout est dans le non - dit; ce n'est pas possible qu'il n'ait pas deviné que j'avais un amant : depuis un an ( en fait depuis que ma fille a quitté la maison ), je fais chambre à part, j'ai récupéré la chambre de ma fille, et le petit lit une place qui fut celui de mon fils lorsqu'il était petit ...

    Lui n'a pas de liaison, je le saurais je pense; il m' demandé de reprendre les relations sexuelles il y a bientôt deux ans, mais j'ai refusé, et il n'est jamais revenu sur la question ...

    Drôle de situation, je ne peux pas concevoir de faire l'amour avec lui, parce que le désir a disparu entre nous; et pourtant, je tiens à lui !!!

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  3. "Lui n'a pas de liaison, je le saurais je pense"... Tss,
    tss, tss... Kay... Que croyez-vous donc ? Que c'est un "gentil" garçon qui regarde Grey's Anatomy le soir sur TF1 avant d'enfiler son pyjama (à rayures) et de se coucher dans le lit qui n'est plus très conjugal ? Ne soyez pas naïve! On ne connait pas toujours si bien que ça les gens avec lesquels on vit et c'est très bien ainsi. Votre mari a certainement une vie à lui, et c'est sans doute la raison pour laquelle votre couple tient encore. Qu'est-ce que l'amour ? Qu'est ce que tenir à quelqu'un ?... Je laisse à votre sagacité le soin de répondre pour ce qui vous concerne...

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    1. @Marie, c'est vous qui êtes naïve de croire qu'un homme ou une femme trompe obligatoirement son conjoint quand il n'y a plus de désir entre eux. il y a des couples qui tiennent sans infidélités même quand le sexe est mort.

      en ce qui concerne Kay, oui, son mari pourrait avoir sa vie à lui sans que Kay sans rendre compte, mais il pourrait tout aussi bien ne pas avoir de maitresse.

      sinon, j'aime bien vos récits.

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  4. Bonjour la Parisienne and welcome! Je ne sais pas si je suis naïve. Je dis juste qu'on ne connait jamais si bien qu'on le croit nos (très) proches. Je dis que ce n'est pas grave, que c'est normal, que c'est sain même. Il y a des tas de choses que je ne sais pas sur ma fille, mon mari, mes parents, ceux que j'aime et je les aime pourtant du fond du coeur. Mais quels sont leurs rêves, leurs regrets, leurs désirs ? J'en connais certains, mais sûrement pas tous. Et c'est bien.
    Et oui, je suis sûre que des couples "tiennent" sans désir, sans sexualité et sans forcément aller voir ailleurs. Et que ça leur va. En l'occurrence, pour Kay, ce n'est pas le cas, puisque elle, au moins, a une vie à elle. Il n'y a pas de modèle. Je crois sincèrement que chacun(e) fait de son mieux dans notre société un peu compliquée...

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